Opération Epervier. Cameroun: trois chefs d’inculpation contre Atangana Kouna au Tribunal criminel spécial

cameroun24.net Jeudi le 12 Avril 2018 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ex-Minee est accusé de paiement de débiteurs fictifs, d’intérêts dans un acte et d’émigration clandestine lit-on dans les colonnes du Quotidien Mutations.

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Le 23 mars dernier, un jour après son interpellation au Nigeria, Basile Atangana Kouna, l’ancien ministre de l’Eau et l’Energie (Minee), a été entendu au Tribunal criminel spécial (Tcs) par deux juges d’instruction. Au sortir de cette audition sans doute houleuse, le « fugitif » est notifié de deux premiers chefs d’inculpation et de deux mandats de détention. Les deux premiers remettent en cause sa gestion de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), comme directeur général (mars 2006-mars 2012).

En tête de ces accusations, on cite le payement de débiteurs fictifs. D’après une source proche du dossier, des présumés hommes d’affaires qui avaient, d’après l’ex-Dg, gagné des marchés à la Camwater, ont été convoqués par le Contrôle supérieur de l’Etat (Consupe) pour justifier les payements contenus dans les rapports d’audit ayant conclu à un déficit de près de 3 milliards Fcfa. Certains ont battu en brèche les sommes d’argent qui leur sont imputées, tandis que d’autres n’existeraient pas. « L’ex-Minee conteste ces conclusions des rapports d’audit du Consupe », apprend-on.

Le deuxième chef d’accusation fait état d’un détournement (qui se chiffre également en milliards Fcfa) qui mettrait en cause Aspac Cemac (basée à Yaoundé), une filiale de la société belge Aspac International, spécialisée dans l’approvisionnement en eau potable. L’infraction est qualifiée d’« intérêts dans un acte ». En vocabulaire facile, « il est accusé d’avoir signé des contrats dans lesquels il aurait des intérêts. On dit qu’il a violé la réglementation en matière de passation des marchés. Cette accusation peut également renvoyer à des sociétés écrans », explique un juriste.

L’ancien Dg de la Camwater n’est visiblement pas au boutde ses peines. Puisque, mercredi 04 avril dernier, il a été à nouveau convoqué par le juge. Cette fois-ci, au tribunal de première instance de Yaoundé-Centre administratif, où il est inculpé pour « émigration clandestine ». Pourtant, souffle un proche d’Atangana Kouna, ce dernier n’a jamais été notifié d’une interdiction de sortie du Cameroun. « Pour preuve, il avait toujours son passeport diplomatique par devers lui », déclare notre informateur. Et d’ajouter : « C’est son droit de se déplacer par le moyen de transport qu’il veut. Aucune loi au Cameroun n’interdit à un citoyen de sortir du pays de façon discrète ».

Même si d’aucuns se demandent pourquoi l’ex-membre du gouvernement est sorti «
clandestinement » du pays s’il se savait exempt de poursuites judiciaires, et pourquoi
il a mobilisé pour sa « cavale » des membres de son entourage, notamment un militaire, son majordome et son chauffeur (tous déjà écroués à Kondengui) et un prêtre, l’abbé Alain Nkodo, toujours en liberté.

En rappel, le 22 mars dernier, Basile Atangana Kouna a été interpellé au Nigeria et rapatrié au Cameroun. Il a été placé en garde à vue pendant près d’une semaine dans ce pays voisin avant que l’ambassade du Cameroun ne soit saisie, révèle une source. « Il a été interpellé à Bauchi, puis transféré à Abuja pour exploitation. Il était en possession de la somme de 9 millions Fcfa lorsqu’il a été rapatrié au Cameroun, contrairement à ce qui est dit ici et là. Le Cameroun n’a joué aucun rôle dans cette arrestation », affirme notre source. Écroué à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, l’ex-Minee est passible d’une peine de 10 à 15 ans, voire d’une peine à vie pour les deux premiers chefs d’accusation et d’une peine de deux à six mois de prison pour « émigration clandestine ».
 

Paulette Ndong

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