Iran. S-300: l'Iran pas au courant d'un accord amiable proposé par Moscou

Ria Novosti Vendredi le 31 Mai 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L'Iran n'est pas au courant de l'intention de Moscou de conclure avec lui un accord à l'amiable pour régler le litige relatif à des systèmes anti-aériens S-300 russes qui ne lui ont pas été livrés, a confié vendredi à RIA Novosti une source au sein de l'ambassade d'Iran à Moscou.

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"Nous ne sommes pas au courant des démarches entreprises par la partie russe pour résoudre ce litige. Nous ne pouvons donc pas confirmer la signature d'un accord à l'amiable entre les parties", a déclaré l'interlocuteur de l'agence.

L'Iran a intenté à la Russie un procès d'arbitrage en raison de l'annulation par Moscou d'un accord de livraison de S-300 à Téhéran. La République islamique réclame quatre milliards de dollars d'indemnités. Le président du consortium russe de hautes technologies Rostec, Sergueï Tchemezov, a déclaré jeudi que la Russie n'espérait pas gagner ce procès et qu'elle tentait de "régler l'affaire à l'amiable".

Le contrat de livraison de systèmes russes S-300 capables de protéger l'Iran contre d'éventuelles frappes aériennes a été signé en 2007. Les Etats-Unis et Israël se sont vivement opposés à son exécution. En septembre 2010, Dmitri Medvedev, alors président russe, a signé un décret interdisant la livraison des S-300 à l'Iran. En octobre de la même année, la Russie a annulé le contrat.


S-300 pour l'Iran: la Russie souhaite un accord à l'amiable


La Russie a peu de chances de gagner le procès sur le non-respect du contrat portant sur la vente de missiles sol-air S-300 à l'Iran, elle aspire à un accord à l'amiable, a annoncé jeudi à Amman le président du holding russe de hautes technologies Rostec Sergueï Tchemezov.

"Un procès est en cours auprès d'un tribunal arbitral suisse. Malheureusement, nous avons peu de chances de le gagner. A présent, nous cherchons à régler l'affaire à l'amiable avec l'Iran, mais en vain", a indiqué M.Tchemezov lors d'une cérémonie d'inauguration de l'usine d'assemblage de lance-roquettes RPG-32 en Jordanie.

La Russie a signé un contrat d'environ 800 millions de dollars sur la livraison de cinq unités complètes de missiles sol-air S-300 à l'Iran en 2007. En septembre 2010, Moscou a suspendu l'exécution du contrat avant de rompre le contrat en octobre de la même année en application de la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l'ONU interdisant la livraison d'armes conventionnelles à Téhéran. Le ministère iranien de la Défense a porté plainte auprès de la Cour internationale d'arbitrage de Genève contre l'exportateur d'armes russe Rosoboronexport. La République islamique cherche à obtenir 4 milliards USD de réparations.

Après l'annulation du contrat, les Etats-Unis, qui critiquaient la Russie pour ses livraisons d'armes à l'Iran, ont changé de rhétorique. "A présent, les Américains disent que la Russie doit assumer la responsabilité de sa décision de rompre le contrat, la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l'ONU ne concernant pas les missiles S-300 qui sont une arme défensive", a ajouté M.Tchemezov.


L'Iran ferme ses frontières pendant la présidentielle

Avant l'élection présidentielle du 14 juin, les autorités iraniennes veulent éviter la répétition du scénario de 2009, écrit le quotidien Izvestia du 31 mai 2013.

A l'époque des dizaines de milliers de citoyens étaient descendus dans la rue pour protester contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad et les forces de l'ordre avaient mis plusieurs jours à disperser les manifestants, faisant plus de 10 morts, écrit vendredi le quotidien Izvestia.

Le vice-ministre de l'Intérieur Ali Abdollahi a annoncé à l'agence iranienne ISNA que les autorités ont l'intention de fermer les frontières pendant plusieurs jours lors de l'élection.

"Au vu de l'expérience de 2009, nous avons pensé à l'avance à toutes les mesures de sécurité",

a-t-il déclaré. A son tour le procureur général iranien Gholamhossein Mohseni Ejeie a déclaré qu'en 2012 40 espions étrangers avaient été arrêtés dans le pays. Dans ces circonstances la volonté de fermer les frontières paraît logique, selon les autorités qui craignent l'arrivée de provocateurs étrangers.

Selon le chef de la police iranienne Ahmadi Moghaddam, quatre agents de sécurité seront en faction devant chaque urne – soit 67 000 au total. Cependant les mesures de sécurité ne s'arrêteront pas là.

"Les renseignements iraniens pourraient considérablement limiter l'accès à internet et au réseau mobile", a déclaré Vladimir Sajine de l'Institut d'études orientales.

Depuis trois mois les autorités ont significativement renforcé le contrôle des mouvements sociaux et de la presse. Le Conseil suprême de la sécurité nationale a publié une liste de principes à respecter par les médias pour la couverture de la présidentielle et selon certaines informations, plusieurs dizaines de journalistes de l'opposition ont été arrêtés. Beaucoup d'activistes politiques auraient également été convoqués par la police pour un "entretien de prévention".

"La campagne électorale et l'élection sont toujours un facteur déstabilisant pour l'Etat, explique Dmitri Pavlov du Centre d'études du Proche-Orient de Saint-Pétersbourg. C'est pourquoi les Iraniens veulent assurer leurs arrières en fermant les frontières et en adoptant des mesures de sécurité renforcées dans le pays. Il faut également garder à l'esprit que l'Iran soutient le régime syrien de Bachar al-Assad, combattu par les islamistes des monarchies du Golfe.

Les autorités iraniennes craignent également des risques à l'intérieur du pays.

"L'élimination d'un homme politique très populaire en Iran, Hachemi Rafsandjani, qui convient aux islamistes modérés et aux partisans des réformes, pourrait provoquer l'indignation, notamment compte tenu de la situation économique difficile dans le pays", estime Vladimir Sajine de l'Institut d'études orientales.

Rafsandjani (président entre 1989 et 1997) est considéré comme une figure autonome, chose rare dans la politique iranienne. Il fait également partie des hommes les plus riches du pays. Selon Sajine, Rafsandjani a prouvé qu'il était capable de diriger le pays en tirant l'Iran du fossé économique où il s'est retrouvé depuis la fin des années 1980 après la guerre contre l'Irak. En 2009, il s'est opposé aux répressions à l'égard des manifestants contre la politique des autorités. Il est également connu pour une attitude relativement loyale envers l'Occident. Mais mi-mai dernier, le Conseil de surveillance a empêché cet homme politique de 78 ans de participer à la présidentielle.

"L'ayatollah Khamenei n'a pas besoin d'une figure aussi puissante et autonome", affirme Sajine.

La situation économique de l'Iran est très instable aujourd'hui en raison des sanctions internationales. Selon les prévisions, l'inflation cette année atteindra le record de 28%. Entre fin 2011 et février 2013 le dollar sur le marché noir a augmenté de 13 000 à 40 000 rials. D'après l'Agence internationale de l'énergie, l'Iran a perdu près de 40 milliards de dollars en 2012 en raison des restrictions sur la vente des hydrocarbures.

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