Guinée. Délestages en Guinée-Conakry: LE RACE EST SOLIDAIRE DES CONSOMMATEURS GUINEENS !

C.P: RACE Lundi le 05 Aout 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis quelques jours, l’actualité sociale en Guinée-Conakry est rythmée par des manifestations violentes contre les coupures intempestives et les rationnements interminables de l’électricité.

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Si cette grogne populaire sectorielle témoigne d’un malaise profond, elle est surtout l’expression d’un regain de dynamisme du mouvement consommateur guinéen, excédé par la vie chère et un pouvoir d’achat sans cesse en berne. Par la voix du RACE (Réseau Associatif des Consommateurs de l’Energie), les usagers d’électricité du Cameroun expriment leur solidarité et leur soutien fraternels aux consommateurs Guinéens. A plusieurs égards, la question de l’accès des populations aux services essentiels de base que sont l’eau potable et l’électricité, se posent quasiment en de termes similaires dans la plupart des pays africains. En effet, au Cameroun comme en Guinée-Conakry, il y a un contraste évident entre les énormes ressources naturelles que possèdent ces 2 pays et la crise énergétique chronique qu’ils connaissent.

Sinon, comment comprendre que plus de 50 ans après son « indépendance », un pays comme le Cameroun qui dispose du 2ème potentiel hydroélectrique d’Afrique après la RD-Congo, peine encore à ce jour à garantir un accès durable à l’électricité à ces 20 millions d’habitants ? Nous rappelons que seuls 2 Camerounais sur 10 ont accès à l’électricité. Et que dire du pays de la fameuse « déclaration du 02 Octobre 1958 », aujourd’hui peuplé de près de 11 millions d’âmes (la Guinée-Conakry), qualifié de « scandale géologique » en raison de ces ressources minières colossales (le sous-sol guinéen contient les 2/3 des réserves mondiales de bauxite), également surnommé le « château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest, du fait que 03 grands fleuves du continent (le Niger, le Sénégal et la Gambie) le traversent et y tirent leur source, soit englué dans une telle pénurie d’électricité ?

De sources officielles guinéennes, en 2011, le taux d’électrification du pays était d’à peine 10%, c’est l’une des plus faibles couvertures électriques à l’échelle mondiale. En réalité, la pénible conjoncture des délestages incessants que subissent les consommateurs et qui se traduit notamment par l’inconfort chez les particuliers et l’inflation du fardeau énergétique des entreprises, trouve sa source dans la prédation de nos richesses naturelles opérée par les multinationales et la gouvernance maffieuse des secteurs de l’énergie électrique dans nos pays respectifs. Au Cameroun, la reforme du secteur en 2001, menée dans l’opacité totale et dictée par le FMI et Banque mondiale, est un échec patent.

Depuis la privatisation au profit d’un opérateur américain AES Corporation, l’électricité est de plus en plus chère (71,96% d’augmentation du prix du kWh depuis le 18 juillet 2001), sans la moindre contrepartie en termes de qualité du service. A la différence du Cameroun, en Guinée-Conakry, nonobstant les failles managériales et techniques aux conséquences désastreuses, le service public de l’électricité n’a pas connu l’aberration de la privatisation ; Electricité de Guinée (EDG), issue de la liquidation de la Sogel et d’Enelgui en décembre 2001, reste sous le contrôle de l’Etat guinéen, qui en est l’unique actionnaire. En dépit des graves difficultés actuelles, cette option des autorités de Guinée nous semble tout à fait rationnelle. Nous profitons d’ailleurs de cette occasion singulière que nous offrent ces malheureux évènements, pour dire aux Guinéens et à d’autres compatriotes Africains qui sont dans la même situation et seraient tenté par les sirènes de la privatisation, qu’elle est loin d’être une panacée. En effet, nous pensons que l’électricité comme l’eau potable ne sont pas de vulgaires produits marchands. En plus d’être des secteurs de souveraineté, ce sont des biens de première nécessité qui relèvent du service public et ne doivent pas être soumis à la seule loi du marché. Dans tous les pays où ces secteurs ont été privatisés, on a déploré de graves dysfonctionnements, une insécurité d’approvisionnement et une flambée des prix, à l’instar du Cameroun.

Cela dit, comme au Cameroun, nous condamnons fermement la propension des forces de l’ordre à réprimer systématiquement et brutalement les manifestants désarmés, dont le seul tort est d’exprimer leur courroux et leur ras-le-bol. En tout état de cause, devant l’autisme apparent des autorités, nous exhortons les consommateurs Guinéens et ceux de tous les autres pays du continent en proie à la crise énergétique, à rester mobilisés et agir continuellement pour faire respecter coûte que coûte leurs droits légitimes d’accès à l’électricité. Nous sommes par ailleurs fondement convaincus que les délestages de l’électricité ne sont pas une fatalité pour l’Afrique. Pour sortir nos pays de l’ornière du sous-développement et nous assurer une autosuffisance énergétique, il faut non seulement améliorer la gouvernance, en privilégiant compétence et probité des hommes, mais aussi, stopper le pillage effréné de nos ressources naturelles, mutualiser les moyens de production aux niveaux sous-régional et régional et enfin, harmoniser les politiques publiques en matière d’énergie. L’accès à l’énergie est un droit essentiel et inaliénable !

Fait à Douala, le 04 Août 2013

Pour le Bureau Exécutif du RACE

Jean Baudelaire BELENGUE

Secrétaire Général Adjoint 

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