Affaire Marafa. Cameroun - Septième lettre…: Marafa souhaite bonne chance à Maurice Kamto

Rodrigue N. TONGUE | Le Messager Mardi le 24 Septembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans sa dernière sortie médiatique, l’ex-ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) souhaite « bonne route » à l’ex ministre délégué à la Justice.

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Il ne le cite pas nommément. Mais Marafa Hamidou Yaya est clair en indiquant que : « Aux nouveaux partis qui se lancent dans la campagne , dont je connais parfois la qualité des dirigeants pour avoir servi avec eux au gouvernement, ou pour les avoir côtoyés dans mes fonctions antérieures, je souhaite bonne route ». Parmi la trentaine de partis politiques en course pour le double scrutin du 30 septembre prochain, le seul qui participe pour la première fois aux élections et dont le principal dirigeant a siégé au gouvernement avec Marafa Hamidou Yaya est le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc). Le message est clair et ça l’est davantage pour Hans de Marie Heungoup, Politologue – chercheur à la Fondation Ango Ella de géopolitique qui estime que l’ex Minatd ouvre ainsi une brèche sur laquelle il indique à Paul Biya qu’il peut, pourquoi pas, s’engager aux côtés de telle ou de telle formation politique.

Le message est également clair pour Alain Fogué, secrétaire nationale adjoint chargé des finances du Mrc qui, joint au téléphone par Le Messager souligne que « le message de Marafa est sans ambigüité ». Mais prévient-il, « le Mrc se contente de le constater sans devoir le commenter ». Preuve, peut-être, que le message est parvenu à son destinataire en campagne depuis le 15 septembre 2013. Mais Hans de Marie Heungoup en appelle la prudence quant à un prétendu soutien formel de Marafa à Kamto en soulignant que l’ex Minatd détenu au Sed précise qu’il suit « attentivement les activités [de ce nouveau parti] et espère qu’il contribuera à animer le débat politique dont le pays a cruellement besoin ». Par cette précision, pense le politologue, Marafa veut bien faire noter qu’il n’est pas engagé ou qu’il ne s’engage pas aux côtés d’une formation précise. A fortiori, qu’il s’adresserait plus au président Paul Biya qu’il rend comptable de « la société exclusive » dénoncée à coup de lettres ouvertes. « L’ancien ministre pourrait bien vouloir faire comprendre à Biya qu’il peut bien quitter sa posture de critique de son mode de gestion. Qu’il ne se contente plus de faire des propositions constructives mais pourrait bien, pourquoi pas, s’investir dans une force politique », ajoute le chercheur.


Déconvenue

Mais ce message est-il une bonne nouvelle pour le Mrc ? Pour Hans de Marie Heungoup toujours, ce n’est pas tout à fait sûr. Car si ceci peut booster la campagne de ce parti ou des autres nouveaux partis comme l’Ufp d’Olivier Bilé du fait de l’intérêt que leur porte le très médiatique Marafa, il peuvent redouter l’effet pervers de cette annonce qui cataloguerait ces leaders comme ceux qui côtoient d’ex dignitaires condamnés pour détournement de denier publics. C’est donc peut-être à dessein que Marafa se garde de citer clairement le Mrc, son leader Maurice Kamto ou tout autre parti politique sans avoir requis son avis. Car il sait bien qu’en le faisant, suggère l’analyste, il risque d’essuyer une déconvenue du genre « Non, Monsieur Marafa. Nous ne voulons pas de votre soutien. » qui serait fatal pour lui.

Au demeurant, il existe bien de similitudes entre la « Société de confiance » que propose l’ex ministre maintenant détenu, Marafa et la « Renaissance nationale » portée par le ministre démissionnaire Kamto. Les deux, après respectivement leur condamnation et leur démission du gouvernement, appellent les Camerounais à lutter contre l’immobilisme et l’unanimisme politique. Ils décrient un système qu’ils ont servi peu ou prou de l’intérieur. Maurice Kamto écrivait à cet effet en janvier 2012, après son départ du gouvernement que «face aux défis multiples du monde globalisé [ébranlant] même les vieilles et riches nations, nous, n'avons point identifié ceux auxquels sera confronté le Cameroun. En conséquence, nulle part nous ne préparons le pays à les relever». Et le corolaire de cette avancée d'une partie du monde sur cette «Terre» (le Cameroun) est pour lui que «l'unanimisme politique a repris le dessus [comme sous le monolithisme idéologico-politique] et la «démocratie camerounaise» régresse, n'offrant plus au peuple que le choix improbable entre un parti-Etat et lui-même comme il le susurre, de stopper la tragédie de l'autoritarisme et du recul de la démocratie; de mettre fin à «des conditions de vie infrahumaine qui se nouent à nos portes [et] que nous refusons de voir»; d'exorciser le repli identitaire, etc.


Enjeux

Et pour cela, l'ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice (de décembre 2004 à novembre 2011) proclame avoir «la ferme conviction qu'ensemble, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, rassemblés et unis dans la foi commune en cette «Terre» des douleurs et de promesses nous pouvons refonder le Cameroun, enraciner l'économie nationale dans une agriculture modernisée et une industrie conquérante». Il appelait les Camerounais à la Renaissance. Et lança quelques temps après, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun.

Après sa condamnation, Marafa Hamidou Yaya proposait à son tour, la « Société de confiance », laquelle seule, pourrait faire face aux véritables enjeux du futur, en permettant de « prendre conscience que nous sommes dans une période exceptionnelle de l’histoire de notre pays ». Car au cours des « 15 prochaines années, la transition démographique portera la population à 35 millions ». Il notait que « pour faire face aux défis que ce bouleversement va entraîner, le Cameroun doit se doter d’institutions adaptées à notre culture qui favorisent en même temps l’efficacité gouvernementale », cadre indispensable à la prospérité et à la stabilité. Dans sa dernière lettre, l’ex Mintad redit que « demander ces réformes au président Biya, c’est demander des mangues à un bananier. Elles se feront donc après lui », pense-t-il. Curieuse ressemblance entre la « Renaissance nationale » qui a vocation de sortir les Camerounais des conditions de vie infrahumaines et la « Société de confiance », dite inclusive. Mais contrairement à Kamto, Marafa n’a pas encore lancé un mouvement structuré… mais dit être attentif aux activités de son ex collègue du gouvernement qu’il dit être un homme de qualité… Piste à suivre… 

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