Législatives et Municipales 2013. Cameroun - Elections Législatives et Municipales: Les poids-mouches du gouvernement.

Christian Lang | Repères Mercredi le 09 Octobre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ils ont conduit des équipes de campagne du Rdpc sur le terrain, mais certains d'entre eux n'ont pas obtenu des résultats convaincants.

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MOUKOKO MBONJO: Le ministre ne connait pas le terrain

Il est secrétaire national adjoint à la communication du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Il est aussi ministre des Relations extérieures. Il était le président de la commission départementale de campagne pour le parti dont il est militant dans le département du Nkam, région du Littoral. Dans cette contrée qui a toujours été un bastion quasi imprenable du parti au pouvoir, ce militant s'imaginait mal que ses camarades qui postulaient à la mairie de Yabassi allaient mordre la poussière. Surtout face à un nouveau venu. Au terme du scrutin municipal du 30 septembre dernier, le RDPC a été battu par l'Union pour la fraternité et la prospérité (UFP), un parti politique qui convoitait les exécutifs communaux pour la première fois de son existence.

A Yabassi, chef-lieu du département du Nkam, l'Ufp est arrivé en tête avec 55,43% des suffrages, alors que le parti au pouvoir n'a eu que 42,97% des voix. Si à Ndobian, Nkonjonck et Yingui, le parti du flambeau a eu la majorité absolue aux municipales, il convient de relever que les chiffres obtenus à Yabassi sonnent comme le reflet du poids politique du président de la commission départementale de campagne, le Pr Moukoko Mbonjo.

Des sources concordantes laissent entendre que si le parti au pouvoir a mordu la poussière dans cette localité, c'est du fait de certains militants. «Nous avons voulu prouver au chef de l'Etat que Moukoko Mbonjo ne maîtrise pas le terrain. Le ministre doit assumer cette défaite». C'est en ces termes que M. Pascal Messanga Nyamding s'est exprimé au sujet de cette déculottée du RDPC à Yabassi chez notre confrère Mutations. Il ressort aussi que le séjour politique de M. Moukoko Mbonjo dans son fief natal n'était pas de tout repos.

Il a dû affronter les mécontentements des militants dont la déception consécutive aux investitures est encore béante. Ceux qui n'ont pas supporté que le sommet du parti leur impose des candidats aux élections locales n'ont pas voulu donner leurs suffrages au RDPC. Les négociations du Pr. Moukoko n'ont pas fait fléchir les mécontents. Certains ont donc opté pour un «militantisme» de circonstance. Ils ont préféré voter pour la liste du concurrent. Question pour eux de «sanctionner» leur parti et le président de la commission départementale de campagne.


M.ISSA TCHIROMA BAKARY: Le Nord ne lui sourit pas

Avant le double scrutin législatif et municipal du 30 septembre dernier, M. Issa Tchiroma Bakary, le président du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), affichait une mine sereine. Il affirmait que son parti était en lice non pas pour faire de la figuration, mais pour faire un score honorable aux élections législatives et municipales. Il se présentait alors comme un adversaire politique redoutable pour les autres formations politiques qui convoitaient les mêmes sièges dans des circonscriptions électorales. A s'en tenir seulement à ses déclarations, même le RDPC devait se méfier de la fougue du FSNC. Mais c'était sans compter avec les choix réels des électeurs qui, en démocratie, sont souverains.

Les résultats des élections municipales du 30 septembre 2013 sont donc connus. Dans la région du Nord où le parti de M. Issa Tchiroma était en course, les chiffres sortis des urnes ne sont pas des touts reluisants pour l'actuel ministre de la communication et ses partisans. Aucune mairie ne sera dirigée par ce parti politique. Dans toute la région du Nord, région natale de M. Issa Tchiroma, le FSNC n'a que 9 conseillers municipaux: un à Baschéo, quatre à Garoua 1er et trois à Garoua 2ème.

Cette formation politique a présenté une liste aux municipales à Bafia. Ses 30% des voix sont cependant insuffisants pour glaner des sièges, le RDPC ayant eu la majorité absolue. Ces résultats montrent clairement que le FSNC est un poids léger de la scène politique au Cameroun. Si ce parti peut se féliciter de siéger au Sénat, il faut tout de même relever que son sénateur a été nommé par décret présidentiel. Et si les rumeurs sur les chiffres issus des urnes aux législatives dans le Nord se confirment, ce ne sera pas pour faire le bonheur du FSNC.


CATHERINE BAKANG MBOCK: Déchiquetée par le crabe

Le RDPC croyait avoir définitivement reconquis le département du Nyong et Kellé, terre natale de M. Ruben Um Nyobè, l'une des figures emblématiques de l'Union des populations du Cameroun (UPC). Ce d'autant plus que lors des dernières élections dans la contrée, le parti qui a pour emblème le crabe a toujours mordu la poussière. Le RDPC siégeait à l'Assemblée nationale et dans les exécutifs communaux.

Catherine Bakang Mbock, qui a obtenu son bail au gouvernement depuis plus de douze ans, pouvait dormir tranquille. Elle était sûre, en tant que présidente de la commission départementale de campagne du RDPC, que son parti se tirerait d'affaire, sans grande difficulté, Comme par le passé. Erreur! Au terme des élections municipales du 30 septembre dernier, l'UPC est revenue au-devant de la scène politique dans le Nyong et Kellé. Sur un total de dix municipalités, cinq seront contrôlées par les exécutifs communaux bardés d'écharpes rouges agrémentées d'un crabe noir. Il s'agit des communes de: Bot Makak, Eséka, Matomb, Ngog Mapubi et Makak. Les cinq autres municipalités seront, elles, aux couleurs du RDPC :Biyouha, Bondjock, Dibang, Messondo et Nguibassal.

Au Cameroun, une règle non écrite voudrait que les ministres soient des personnalités politiques de premier plan et de grande envergure dans leur bastion sociologique. Peu importe qu'ils aient ou pas une étoffe politique. N'ayant jamais été face à l'électorat, la ministre des Affaires sociales a toujours bénéficié de cette pirouette politico-administrative pour être la «patronne» politique du département du Nyong et Kellé. A chaque élection, elle est toujours la présidente de la commission départementale de campagne du parti au pouvoir. Celle qui donne l'orientation des opérations de charme pour la conquête des suffrages. Il y a de cela deux ans, certaines sources signalaient des fissures spacieuses entre Catherine Bakang Mbock et certains responsables de base du parti du flambeau dans le Nyong et Kellé. Entre temps, la ministre n'a pas réussi à resserrer les écarts qui se sont davantage élargis dans certaines circonscriptions avec les investitures. En tout cas, au moment des comptes, la plus haute autorité dirigeante du RDPC tirera certainement des enseignements.


M. ZACHARIE PÉREVET: Il perd son emploi à Koza

En 2007, la liste conduite par Zacharie Pérevet avait été donnée vainqueur des élections municipales dans l'arrondissement de Koza, département du Mayo-Tsanaga dans la région de l'Extrême-Nord. Le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle a donc eu droit à six ans de mandat, sans discontinuer, comme conseiller municipal. Cette année-là, il figurait parmi les membres du gouvernement qui s'étaient lancés dans la course électorale à l'instar de M. Urbain Olanguena Awono, élu conseiller municipal à Sa'a, M. Njankouo Lamere, battu dans le Noun...

Pour les élections municipales du 30 septembre dernier, M. Zacharie Pérevet conduisait, une fois de plus, la liste du parti de la flamme aux élections municipales à Koza. Croyant rééditer l'exploit victorieux d'il y a six ans, il était confiant avant de solliciter les suffrages des électeurs. Il ne voyait certainement pas venir la fougue de l'Union nationale pour la démocratie et le progrès qui est dans une logique de reconquête des circonscriptions électorales du Grand-Nord. Candidat et membre de l'équipe de campagne du parti au pouvoir, Zacharie Pérevet a raté l'occasion de casser un champagne, en guise de victoire. Il n'aura pas aussi l'opportunité d'allonger son CV politique 

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