Cameroun - Réligion. Cameroun - Au nom de la religion: Ces croyances qui inquiètent

Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon Tribune Vendredi le 11 Octobre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
On a assisté à deux tentatives de résurrections ces derniers jours.

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L’affaire est encore dans toutes les bouches au quartier Bonabéri à Douala. Clément Ndalet, un habitant, conservait la dépouille mortelle de son épouse dans le lit conjugal depuis sept mois, espérant sa résurrection. Ses enfants et lui ont déclaré avoir régulièrement prié au chevet de la défunte pour ce faire. Il aura fallu que la famille de la morte, Clarisse Wandji, signale sa disparition, pour que le pot-aux-roses soit découvert.

A des milliers de kilomètres de là, précisément à Ebolowa la semaine dernière, un autre homme a tenté de ramener un enfant de sept ans à la vie. Jean Tatue, puisqu’il s’agit de lui, comme Clément Ndalet d’ailleurs, est adepte d’une église dite réveillée. Les deux hommes ont été mis aux arrêts et devront répondre de leurs actes devant la justice.

En attendant d’y être, ces comportements suscitent émotion et interrogations. Dans les rues, les quartiers et les chaumières, l’on ne demande qu’à comprendre. «C’est quel type de foi ça? Est-ce que c’est même de la foi? » Entend-on ici et là. Il n’y a pas jusqu’aux pasteurs pour froncer les sourcils. Il y a des bandits spirituels, des sorciers et toutes sortes de mécréants qui ont investi les églises de nos jours», explique le pasteur Norbert B., menant actuellement une croisade d’évangélisation à Yaoundé.

Pour des responsables d’églises, les événements de ces derniers jours apparaissent comme une «exposition du malin». « Ces situations doivent amener les fidèles à demander plus que jamais l’esprit de discernement et conscientiser les serviteurs de Dieu. On ne peut pas tout se permettre sur la base de sa seule foi. Les uns et les autres doivent comprendre qu’il faut une onction particulière du Saint-Esprit pour faire des miracles. Ce n’est pas par la force. Nous ne le dirons jamais assez, que chacun prenne La Bible pour référence», martèle Michel P., un autre «homme de Dieu».

Les croyances religieuses relevant de l’irrationnel, plusieurs sociologues pensent qu’il est difficile d’accorder leur démesure avec la raison. «En effet la croyance n’est qu’un assentiment à une chose qui ne résulte pas d’un raisonnement. La croyance religieuse, c’est croire en des dogmes et en une puissance supérieure. Les hommes ont confiance en des dieux qui n’existent peut-être pas. Et cela peut engendrer des risques», explique Marcel Valentin A., sociologue.

On ne connaît donc jamais assez l’être humain. Ni tout de Dieu. Et on ne peut pas le manipuler. Pour le plus pieux des croyants, le plus savant des théologiens, le plus consacré des religieux, il demeure surprenant, déconcertant. Vigilance donc! 

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