Libye. Kadhafi menace de révéler un "grave secret" sur Sarkozy

LEMONDE.FR avec AFP Jeudi le 10 Mars 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le régime libyen a affirmé jeudi 10 mars, via son agence officielle, que la révélation d'un "grave secret" allait entraîner la chute du président français Nicolas Sarkozy, peu après la reconnaissance par Paris du Conseil national de transition comme représentant du peuple libyen. L'agence officielle libyenne Jana a annoncé avoir "appris qu'un grave secret va entraîner la chute de Sarkozy, voire son jugement en lien avec le financement de sa campagne électorale".

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Cette annonce, reprise par la télévision officielle, est survenue peu après la reconnaissance par Paris du Conseil national de transition (CNT) libyen, qui réunit l'opposition au régime du colonel Mouammar Kadhafi, comme le seul "représentant légitime du peuple libyen" et sa décision d'envoyer prochainement un ambassadeur à Benghazi.

En outre, un responsable du ministère des affaires étrangères libyen a menacé de rompre tout lien diplomatique avec la France en raison de la reconnaissance par Paris du CNT. "La Libye va réfléchir à rompre ses relations avec la France en raison d'informations circulant sur l'intervention dommageable de la France dans les affaires intérieures libyennes", a dit ce diplomate à l'agence Jana.

"ON EST LES PREMIERS À DIRE QUE KADHAFI N'EST PLUS LE REPRÉSENTANT LÉGAL"

Dans la matinée, la France, critiquée pour ses atermoiements face aux révoltes en Tunisie et en Egypte, est devenue le premier pays à reconnaître l'opposition armée au régime du colonel Mouammar Kadhafi comme le seul "représentant légitime" du peuple libyen. A l'issue d'un long entretien avec le président Nicolas Sarkozy, trois émissaires du CNT libyen ont annoncé que Paris avait décidé de faire de leur organisation son unique interlocuteur libyen et d'envoyer un ambassadeur à Benghazi, le siège de la contestation au colonel Kadhafi, à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli.

"Sur la base de cette reconnaissance, nous allons ouvrir une représentation diplomatique, donc notre ambassade à Paris, et un ambassadeur de France sera envoyé à Benghazi", a déclaré un de ces émissaires, Ali Essaoui, "il sera installé de façon transitoire à Benghazi, avant de retourner à Tripoli". Peu après, Bernard-Henri Lévy, présent lors de cet entretien, a précisé que le nouvel ambassadeur de Libye en France sera accrédité "dans les jours qui viennent". "L'ambassade de France en Libye serait transférée de Tripoli à Benghazi", a-t-il ajouté.

"On est les premiers à dire que Kadhafi n'est plus le représentant légal. C'est un événement d'une importance majeure", a poursuivi le philosophe, selon qui le chef de l'Etat "a affirmé cela, en préambule de l'entretien, avec beaucoup de force. Les émissaires ont été surpris de la clarté de la position française".

LE "DANGER MIGRATOIRE" SUSCITÉ PAR L'INSURRECTION LIBYENNE

Ces déclarations ont été confirmées dans la foulée par l'entourage de Nicolas Sarkozy, qui a raccompagné ses trois invités sur le perron de la présidence et leur a longuement serré la main pour les photographes et les télévisions. "C'est une action politique importante", a-t-on insisté. A l'issue de leur entrevue avec le chef de l'Etat français, les représentants de l'opposition libyenne ont aussi indiqué que leur hôte allait proposer vendredi, à Bruxelles, aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne un "plan global" sur la crise libyenne.

Tout en confirmant son existence, la présidence n'a pas livré les détails de ce plan, mais en avait déjà esquissé quelques grandes lignes mercredi, avant le rendez-vous de Nicolas Sarkozy avec les opposants libyens. Selon l'entourage du président, la France souhaite renforcer l'action humanitaire déjà engagée avec l'ONU en Libye dans la zone contrôlée par les rebelles, et que l'UE examine la question d'un embargo sur le pétrole libyen. Paris veut aussi aborder avec ses partenaires européens la question du "danger migratoire" suscité par l'insurrection libyenne.

Hors du cadre européen, Paris et Londres travaillent aussi à l'ONU à un projet de résolution du Conseil de sécurité, qui permettrait d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. En choisissant clairement le camp des rebelles à la veille du sommet de Bruxelles, Nicolas Sarkozy, qui a réclamé plusieurs fois le départ du colonel Kadhafi, souhaite entraîner le reste des pays européens, jusque-là prudents et divisés sur leur attitude face à la crise libyenne.

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