Cameroun - Santé. Cameroun - Prison centrale de Douala: La menace du choléra plane

B-P.D. | Le Messager Jeudi le 07 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Des pensionnaires de cette maison d’arrêt victime des coupures à répétitions d’eau craignent pour leur santé et accusent le régisseur de les arnaquer.

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Depuis quelques jours, trois pour être précis, les personnes détenues à la prison de Douala se plaignent du manque d’eau dû aux incessantes coupures qui sont légion dans ce pénitencier. « C’est infernal de vivre dans un tel espace sans eau. Depuis trois jours, nous n’avons presque pas d’eau à la prison. Les seules fois que nous avons eu droit à ce précieux liquide c’était au compte goutte. L’eau s’achète à 100 Fcfa le seau. Toutes les personnes en détention ne peuvent s’offrir un tel luxe. Dans les cellules, il s’y dégage une forte odeur de sueur… ». Hervé.G. pensionnaire de la cellule 6 rencontré dans la cour principale où vadrouillent certains de ses codétenus est pantois.

En détention provisoire depuis le 16 septembre dernier, il confie au reporter ne pas se souvenir de la dernière fois où il a eu droit à une douche selon les règles de l’art. « Nous subissons régulièrement des coupures. Si vous n’avez pas les moyens de vous offrir de l’eau minérale, vous risquer au mieux de vous déshydrater et au pire des cas de mourir de soif », dit-il. Comme lui, certains autres détenus n’ont pu également prendre leur bain. Faute d’argent et d’eau. Ici, le précieux liquide manque le plus. Et grande est la détresse. Des palettes de bouteilles d'eau minérale circulent de bras en bras. Les détenus fortunés ont fait appel à des proches qui leur en apportent de l'extérieur, quand ils ne se les font pas acheter par des gardiens « compréhensifs ». Pour les autres, c'est le calvaire : « Pour boire le moindre gobelet d'eau de 25 cl, il faut débourser 100 Fcfa, que nous payons à des détenus qui font des restaurants et qui ont l'habitude de faire des réserves », nous a confié l'un d'eux.

Vexés par le manque d’eau, les détenus font le procès du régisseur qu’ils accusent par ailleurs de les arnaquer. « En octobre dernier, chacune des cellules a été sommée de cotiser 2000 Fcfa pour l’achat d’un disjoncteur et 3000 Fcfa pour la robinetterie. Il y a une crise énergétique qui se vit ici. Par une note (que le reporter n’a pu voir Ndlr), le régisseur a sommé les 26 cellules de réunir 250.000 Fcfa pour l’achat d’une pièce électrique défectueuse.

Les prisonniers qui se sont refusés de se soumettre ont été jetés sous la pluie dans la cour ». Des griefs réfutés par l’administrateur principal de la prison. « Certaines cellules qui ont des congélateurs et des appareils électriques se sont organisées à leur niveau. On ne peut pas vous dire que nous arnaquons les détenus. Ce n’est pas notre rôle et ne le sera jamais. On ne peut pas dire qu’il y a pénurie d’eau à la prison. Certes qu’il y a des coupures qui peuvent arriver à tout moment, mais je puis vous dire que nous avons un forage où les détenus se ravitaillent en cas de coupure d’eau », se défend Dieudonné Engonga, régisseur de la prison de New-Bell.La prison centrale de Douala compterait actuellement plus de 2800 pensionnaires, soient 2239 prévenus. Une surpopulation dans cet univers carcéral dont la capacité d’accueil est de 700. 

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