Cameroun - Nigeria. Cameroun: Paris pousse ses ressortissants à quitter l'extrême-nord

AFP Jeudi le 21 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
MAROUA (Cameroun) (AFP) - La France pousse ses rares ressortissants demeurant encore dans l'extrême-nord du Cameroun à quitter la région face au risque élevé d'enlèvement par des islamistes armés, même si les autorités camerounaises assurent avoir pris des mesures "pour protéger les Français".

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Les autorités consulaires françaises au Cameroun ont ainsi demandé aux derniers Français demeurant encore dans cette province de leur indiquer s'ils entendent rester dans la région ou la quitter, comme le recommande Paris après l'enlèvement du père Georges Vandenbeusch la semaine dernière, près de la frontière avec le Nigeria.

"L'ambassade de France à Yaoundé demande lesquels d'entre vous ont pris la décision de rester ou de partir de l'Extrême-Nord", indique le message électronique envoyé par le consulat de France à Garoua (nord) aux ressortissants français établis dans la région et que l'AFP a pu consulter.

Le consulat leur conseille "de bien réfléchir" car, écrit-il dans ce message de mardi soir, "c'est une décision très difficile et lourde de conséquences pour beaucoup d'entre vous à prendre". Il invite aussi les personnes qui ont déjà décidé de faire leurs valises à "faire connaître la date de départ".

Plus tôt, l'ambassade elle-même avait envoyé un autre message électronique signalant aux expatriés français de la région "la nécessité de consulter régulièrement le site de conseils aux voyageurs du ministère des Affaires étrangères afin d'éviter les zones dangereuses".


Après l'enlèvement du père Georges Vandenbeusch dans la nuit du 13 au 14 novembre, le quai d'Orsay avait "demandé à tous les Français encore présents dans la zone (de l'extrême-nord) de la quitter dans les meilleurs délais", soulignant que la sécurité des Français n'y était "plus assurée".

Les Français résidant dans la province de l'Extrême-Nord se disent tous conscients d'être des cibles privilégiées pour les islamistes nigérians de Boko Haram. Une source au sein du groupe armé a revendiqué l'enlèvement du religieux. Ce groupe avait également revendiqué l'enlèvement d'une famille française, les Moulin-Fournier, - libérée en avril - dans cette même région, frontalière du Nigeria.

 

"Je suis en danger", mais comment partir ?

 

"Je suis effectivement en danger mais je ne vois pas comment je partirai en laissant ma famille ou une partie sur place", a commenté à l'AFP, sous couvert d'anonymat pour des raisons de sécurité, un Français ayant pris connaissance de ces deux messages.

"Il faut que les autorités camerounaises prennent des dispositions pour assurer notre protection", demande-t-il.

Les autorités camerounaises assurent ne pas rester inactives face aux enlèvements et aux menaces qui pèsent sur les Occidentaux, Français en particulier, installés dans leur pays. Des troupes ont été déployées dans la zone et patrouillent sur les routes.


"Beaucoup de mesures ont été prises pour protéger les Français et les autres expatriés de l'Extrême-Nord. Ils vont le ressentir eux-mêmes sur le terrain. Ce ne sont pas que des discours", a expliqué à l'AFP le gouverneur de la région, Awa Fonka Augustine, installé à Maroua (750 au nord-est de Yaoundé), la capitale provinciale.

"Le gouvernement français est libre de prendre sa décision, de s'adresser à ses ressortissants, mais nous, nous sommes là pour assurer la sécurité des populations et de leurs biens", insiste-t-il.

Parallèlement à la mise en place de mesures de protection des Français ayant choisi de rester dans l'Extrême-Nord, les autorités poursuivent leurs contacts avec les communautés religieuses et les chefs traditionnels pour collecter "toutes les informations utiles pouvant faciliter le travail", c'est-à-dire la libération du prêtre français, a commenté le gouverneur, sans fournir plus de détails au sujet de l'enquête sur son enlèvement.
 

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