Cameroun - Emploi. Précarité: Le Cameroun compte environ 6 millions de personnes sous-employées

Alain NOAH AWANA | Le Messager Vendredi le 22 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Ces données remettent sur le devant de la scène, la nécessité pour le pays d'asseoir une meilleure politique en matière d'emploi.

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L'Institut national de la statistique fait des propositions pour réduire ce taux de 50% d'ici 2020, comme escompté par les pouvoirs publics.

Chez les personnes actives au sens du bureau international du travail (Bit) et âgées de plus de 10 ans ou plus, 6,3 millions d'actifs sont soit au chômage, soit en situation de sous-emploi invisible ou en situation de sous-emploi visible. C'est le constat fait par la deuxième enquête sur l'emploi et le secteur informel (Eesi 2) effectuée par l'Institut national de la statistique (Ins) sur la période allant de 2005 à 2010. Cette population représente 70,6% des personnes actives au Cameroun. La part des actifs occupés en situation de sous-emploi visible ou invisible est plus importante, soit 94,6%, ce qui correspond à 5,96 millions de personnes actives en situation de sous-emploi. L'analyse faite dans le rapport de l'Ins indique que le sous-emploi global se présente comme le véritable problème du marché du travail au Cameroun. «En effet, le taux de chômage étant relativement faible, il convient d'analyser le marché du travail davantage sous- l'angle du sous-emploi que sous celui du chômage» indique-t-on.

Le taux de sous-emploi visible se situait à 12,3% en 2010. Selon la région d'enquête,le Sud-Ouest enregistre le pourcentage le plus élevé des actifs occupés travaillant involontairement moins de 35 heures par semaine, soit 21,6%. Par secteur d'activités, ce type de sous-emploi touche majoritaire-ment les services (16,5%) et l'industrie (15,4%). Sur le plan institutionnel, indique l'Eesi 2, les actifs occupés du public sont plus en sous-emploi visible, soit une proportion de 20,8%. Quant au sous-emploi invisible, il touche plus d'actifs occupés, avec une proportion de 63,7%. L'Extrême-Nord est le plus touché avec 82,8% tandis que Douala a le plus bas taux avec 32%. Le Centre, l'Est, l'Extrême-Nord, le Littoral, le Nord, le Nord-Ouest et l'Ouest sont les régions où plus de 6 actifs occupés sur 10 sont en situation de sous-emploi invisible.


Objectif du gouvernement utopique?

Pour revenir sur le sous-emploi global, il est retenu qu'à l'exception de la ville de Douala où le taux de sous-emploi se situe à 44,3%, les autres régions enregistrent des taux supérieurs à 50%. Les valeurs extrêmes pour ce taux sont observées à l'Extrême-Nord (86,3%), au Nord (82,3%), à l'Ouest (79,5%) et au Nord-Ouest (78,3%). De manière globale, le taux de sous-emploi au Cameroun a chuté de 5,2 points entre la première enquête de l'Ins en 2005 et la, deuxième en 2010. Cette baisse pourrait réjouir les dirigeants camerounais qui semblent vouloir prendre le taureau par cornes en matière d'emplois au Cameroun. Mais, on est loin d'atteindre certains objectifs visés. Dans le Document de stratégie pour l'emploi et la croissance (Dsce), l'on escompte réduire le taux de sous-emploi global de 75,8% en 2005 à 50% à l'horizon 2020. En constatant que l'évolution concernée s'est faite sur six ans, il est logique que l'on se pose la question de savoir si en 10 ans, le gouvernement pourra baisser ce taux de chômage de 20 points.


Alors question: est-ce encore un objectif utopique du gouvernement camerounais ?

Pour l'Ins, l'Etat doit explorer des pistes afin d'atteindre son objectif. L'enquête mentionne qu'il faut créer des emplois décents dans le cadre de la réalisation des grands projets structurants qui représentent une opportunité d'emplois bénéfique pour ceux qui ont le niveau du supérieur. Les recommandations sont nombreuses. L'Ins pense qu'il faut réduire l'ampleur du secteur informel dans l'économie, en mettant en place des incitations ou des mécanismes permettant la migration des unités de production vers le secteur formel. De même qu'il faut réduire les disparités entre les hommes et les femmes en matière de sous-emploi. L'Etat gagnerait également à poursuivre les efforts visant à lutter contre l'analphabétisme, tout en identifiant et en neutralisant les difficultés qui entravent l'accès des jeunes de moins de 25 ans l'emploi formel. Il lui est aussi suggéré de créer des conditions Pour améliorer la productivité horaire du revenu et de favoriser la création des unités de production formel, le dans certaines régions du pays.

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