Cameroun - Agriculture. La mécanisation en marche pour l'Agriculture de seconde génération - Des tracteurs dans la forêt

Aimé-Francis AMOUGOU | Cameroon Tribune Jeudi le 28 Novembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les machines assemblées à Ebolowa sont déjà entre les mains des utilisateurs dont certains se sont regroupés.

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A Ebolowa aujourd’hui, il ne se passe pas de jour sans voir un ou plusieurs tracteurs, portés par d’énormes camions, quittant le site de Ngalane où ils sont produits pour des destinations d’exploitation. La quasi-totalité de la première cuvée de tracteurs et matériels agricoles assemblés dans les structures du Complexe industriel d’Ebolowa est déjà entre les mains des utilisateurs qui se recrutent parmi les privés, individuels ou regroupés en Unions de Gics, mais aussi des instituts de formation et de développement agricole. L’agriculture de seconde génération, longtemps considérée comme un vœu pieux, est véritablement en marche. Comme le montre le champ semencier de manioc de Ngoulemakong. Un exemple palpable. Le vrombissement est assourdissant. Il provient des énormes moteurs des deux tracteurs de 60 et 70 CV qui parcourent le champ de 10 hectares traversé par l’axe routier qui va de Ngoulemakong, département de la Mvila, région du Sud, vers l’arrondissement d’Akoéman dans le Nyong-et-So’o, région du Centre. Nous sommes ici au cœur d’une forêt luxuriante. Un de ces lieux où, disait-on, le tracteur produit à Ebolowa se montrerait mal adapté. Et pourtant, les conducteurs de ces machines administrent ici la preuve du contraire. Avec ténacité et dextérité, ils creusent les sillons de cet immense champ semencier de manioc, symbole vivant de la volonté de la Société coopérative des producteurs de manioc de l’arrondissement de Ngoulemakong (Socooproman). Et tout au bout des sillons creusés, les femmes, membres de la Socooproman, mettent en terre, à intervalle d’un mètre, les boutures sélectionnées offertes par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader). Elles chantent pour soutenir les efforts fournis et pour dire leur éternel merci à l’Etat.

Pendant ce temps, Damase Nkolo, le conducteur de la 60 CV, effectue ses passages. D’abord, il laboure, ensuite, il « pulvérise » les grosses mottes de terre laissées au premier passage, et enfin, il forme le billon à manioc. Trois passages donc sont nécessaires dans chacune des parcelles que divisent les voies d’accès ou d’évacuation. Tout est calibré au centimètre près, avec comme objectif, la production des semences de manioc qui permettront, au bout de six mois, la réalisation de 100 hectares de plantation dans les neuf bassins de production déjà définis par la société coopérative à travers l’arrondissement. Ngoulemakong ne va que mieux mériter son surnom de « bassin de production du manioc » dans la région du Sud. Et au-delà, cet arrondissement de la Mvila voudrait bien être cité en exemple comme terroir de la pratique de l’agriculture de seconde génération.

En tout cas, Angéline Akoa, présidente du Conseil d’administration, et l’ensemble des membres de la Socooproman, y croient. « Nous sommes partis des productions disparates des habitants de cet arrondissement, pour nous rendre compte qu’ensemble nous pouvons produire plus et mieux », soutient-elle, avant d’ajouter : « Aller chercher les tracteurs, dons du Minader, a demandé que nous nous armions de courage et de volonté. Car, on disait bien que le tracteur produit à Ebolowa ne pouvait mieux être exploité qu’en zone de savane ». Son entretien est subitement interrompu par un détail qu’elle constate : les boutures de manioc dans le dernier sillon ont été plantées, tournés vers l’Ouest. Quel en est l’inconvénient ? Selon les experts du Minader, révèle-t-elle, le manioc pousse bien lorsqu’il est mis en terre suivant le sens du lever du soleil. La position des semis est tout de suite corrigée, pendant que les labours se poursuivent, les pulvérisations d’herbicides aussi. Un travail bien difficile, reconnaît-on, dans ce champ en pleine forêt qui aura été au préalable nettoyé et dessouché. Le soleil se couche. Le travail s’arrête, il est temps de rentrer, non sans avoir évalué la journée de travail et programmé ce qui sera fait le lendemain.

 

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