Cameroun - Politique. 30 novembre 1989 – 30 novembre 2013 : il ya 24 ans mourait Ahidjo

William Bayiha | La Nouvelle Expression Dimanche le 01 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le bilan du premier président de la République est contrasté certes. Sur le plan économique cependant, les indicateurs ne sont pas mauvais.

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 De son exil français, les piques de l’ancien chef de l’Etat se sont faites acerbes envers le régime de Yaoundé au fur et à mesure que la perspective des plans d’ajustement structurels du FMI se précisait. Selon ces critiques, Paul Biya et ses proches auraient contribué en quelques années de gestion fait régresser le pays sur tous les plans. Une opinion qui est allée en se renforçant dans la société au fil des décennies. Et ce n’est peut-être pas seulement la nostalgie qui parle quand les Camerounais se rappellent de l’ère Ahidjo. Les anecdotes que racontent les contemporains du président soulignent la douceur de vie à cette époque. Chômage, PIB, exode rural, chantiers et grands projets, le pays est l’un des plus avancés en Afrique si on en croit les conclusions des Américains révélées par le site Wikileaks. Entre 1972 et son départ en 1982, le gouvernement d’Amadou Ahidjo a concentré ses efforts sur les questions économiques. Les innovations se succèdent pour trouver la solution aux problèmes chroniques de pauvreté que la population continue de connaître depuis l’accession à l’indépendance. Le pays s’ouvre à la Chine et aux pays émergeants du tiers-monde, les plans quinquennaux sont implémentés, le président fait la promotion de la notion de développement autocentré en même temps que les missions économiques sont établies à l’étranger pour convaincre les investisseurs de s’intéresser au Cameroun.

Tous les secteurs de l’activité sont concernés en commençant par l’industrie et l’agriculture. M. Ahidjo travaille à la mise en place d’une industrie de production de cellulose à Edéa, à la création de la Société d’ensemencement de riz de Yagoua il fait pareil pour le blé, le coton, le cacao, etc. Parallèlement, il s’intéresse aux questions de désertification avec la fameuse opération Sahel Vert dont l’objectif avoué est d’endiguer la progression du désert dans la partie septentrionale du pays. Pour chapeauter tous ces efforts, les premiers barils de pétrole produits au Cameroun sont exportés en 1977. La voie du développement semble toute tracée. Malgré la chute du cours des matières premières à la suite du choc pétrolier de 1973, les finances du pays sont jugées satisfaisantes. C’est fort de cette certitude que le président Paul Biya oppose une fin de non recevoir aux institutions de Bretton Woods dans les premières années de son administration. Une résistance qui ne sera brisée que lorsque la crise va toucher les banques commerciales installées au Cameroun.

Bilan politique mitigée


Le régime Ahidjo ne réussit pas à faire du Cameroun un pays riche mais des efforts sont faits pour améliorer le développement de son tissu économique. Mais pourquoi ce sentiment de libération dont ont rendu compte la plupart des personnes qui «couraient derrière le cortège du président Paul Biya» le 06 novembre 2013 ? C’est sans doute que l’arrivée de Paul Biya a marqué un tournant politique par rapport à son processeur. Un courant d’air frais. Au Cameroun d’Ahidjo, tout est organisé autour de la figure du chef. L’opinion publique est contrôlée à travers les médias d’Etat et des forces de sécurités. Les écarts sont sévèrement sanctionnés. La prison politique est une réalité que le régime Biya aura du mal à faire survivre gêné en cela par le vent de démocratie qui souffle sur le Cameroun notamment à la fin de la décennie 1980. Lorsqu’Ahidjo quitte le Palais présidentiel, l’exil est la norme pour les récalcitrants qui ont échappé aux sbires de l’omniprésente police politique et de nombreux Camerounais continuent à vivre loin de la patrie. Quid de l’Unité nationale, thème anciennement nationaliste devenue cher au «père de la nation» ? Rétrospectivement, des observateurs doutent de sa réalité en dehors des discours. Le pays reste profondément divisé sur les principales questions touchant à son devenir. Les anciens upécistes restent bannis et les partis politiques restent abolis conformément à la logique du parti unifiée implémentée en 1966. Un autre fait qui mérite l’attention selon un enseignant du département d’histoire : celui de l’enrichissement personnel. Il évoque les témoignages des anciens ministres d’Ahidjo qui jouissaient de bien maigres avantages par rapport à ceux de 2013. L’enrichissement personnel était selon ce spécialiste l’exception notamment en ce qui concerne le bien public. Attention tout de même, c’est à cette époque que les premiers détournements de derniers publics se sont structurés. Un fait qui rappelle que l’un des premiers slogans proclamés par Paul Biya dès son arrivée au pouvoir sonnait comme une mise en garde. Rigueur et moralisation !

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