Cameroun - Politique. Cameroun. Partage du gâteau : les Yézoum accusent Paul Biya de discrimination

Ange-Gabriel OLINGA B. | Le Messager Lundi le 02 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Selon eux, le chef de l’Etat, leur frère, ne nomme que ses beaux-frères du côté Est et Nord dans le département de la Haute Sanaga.

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 C’est de retour d’un enterrement à Lembe-Yézoum la semaine dernière, que l’on a pu comprendre la colère sourde qui ronge depuis des années les filles et fils de cet arrondissement du département de la Haute Sanaga dans la région du Centre. Dans le vieux cargo qui effectue la liaison entre cette localité et la ville de Yaoundé, deux sujets majeurs entretenaient les passagers tout au long du voyage. Parmi les réalités qui dérangent, « le mauvais état des routes », qui est évidente et « le partage des postes », dans le département d’origine de la première dame par le chef de l’Etat et surtout, dans l’arrondissement d’où le père de ce dernier était parti comme catéchiste pour répandre la Bonne nouvelle dans le Dja-et-Lobo. « Notre arrondissement est pourtant riche en ressources humaines mais, l’on ne comprend pas pourquoi Paul Biya depuis ses 31 ans de pouvoir n’a jamais nommé l’un des nôtres dans son gouvernement », argue une élite locale très courroucée par ce qu’elle qualifie de « discrimination ». Plus grave, souligne une autre personnalité influente de cet arrondissement, « il nous nargue en ne piochant que dans sa belle-famille. Tout le monde peut constater depuis belle lurette que la plupart des ministres, ambassadeurs et autres sont des originaires de Nanga-Eboko, Minta, Nsem où de Bibey ».

Dans ce décompte, Lembe-Yézoum est effectivement le seul arrondissement du département de la Haute-Sanaga qui n’a ni ministre ni directeur général d’une structure étatique. Le plus grand poste des Yézoum au gouvernement est celui de secrétaire général au ministère des Affaires sociales occupé par Rosalie Aboutou. Conséquence de cette situation, dans cet arrondissement de plus de 100 Km2 qui compte environ 90 villages, il n’y a aucune personnalité investie du pouvoir de défendre les intérêts des populations locales dont certaines vivent encore comme au 19ème siècle, dans de petites cases en terre battue, avec des toits faits de palme ou de feuilles de raphia séchées. L’eau potable, l’électricité et les soins de santé sont encore des denrées rares pour la très grande majorité. A en croire une élite, « nous avons parfois fait l’objet d’enquêtes policières commandées par certaines autorités locales, à l’occasion de nos descentes sur le terrain. Dans ce contexte, il est très difficile pour l’élite de prendre des initiatives ou de répondre aux sollicitations des populations ».

Chef supérieur

Les récriminations des populations sont également dirigées vers le chef supérieur des Yezoum, Soumbou Angoula. On soupçonne ce dernier de ne se préoccuper que de ses intérêts personnels, lui qui est régulièrement reçu au palais de l’Unité par son illustre sujet. Une fronde se prépare alors contre cette autorité traditionnelle également pointée du doigt dans l’attribution anarchique des forêts à des exploitants illégaux.

Des indiscrétions sur place font état de sa participation active dans la formation d’un bloc contre l’émergence des filles et fils de Lembé Yezoum. Toutes choses qu’il a toujours niées arguant que « mes sujets sont victimes de la présence d’un des leurs à la tête de l’Etat. J’ai souvent évoqué le sujet au cours de nos multiples entretiens mais Paul Biya considère que nommer un autre Yezoum tant qu’il est là relève du népotisme. » Un argument rapidement balayé d’un revers de la main par des élites qui citent la pléthore d’originaires du département de la maman du chef de l’Etat dans le sérail pour contrer le chef supérieur Yezoum.


 

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