Le directeur général et le président du conseil d'administration des Aéroports du Cameroun (Adc) sont appelés à se justifier, ce jour, apprend-on de sources introduites, au sujet des virements bancaires suspects.

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Le directeur général des Aéroports du Cameroun (Adc), Thomas Owona Assoumou et le président du Conseil d'administration de cette société, Joseph Pokossy Doumbè, soufflent le chaud. En effet, sauf changement de dernière minute, ces deux hauts responsables des Adc doivent déférer à une convocation à la police judiciaire, ce lundi.

Selon des confidences croisées, ils étaient déjà attendus jeudi dernier à la Pj pour apporter des éclairages sur des virements bancaires opérés par la direction des Adc et qui auraient atterris dans les comptes personnels du Pca de cette structure publique. Votre journal s'est laissé dire que, Thomas Owona Assoumou aurait pris sur lui de virer d'importantes sommes d'argent dans le compte de son Pca, à hauteur des centaines de millions de FCFA, ceci en violation fragrante de la législation comptable régissant une telle structure. Des opérations financières qui auraient provoqué des cris d'orfraie chez certains administrateurs, indiquent nos sources.

Bref, une sortie peu classique d'argent qui n'a pas manqué d'alimenter les commentaires les plus volcaniques au sein des Aéroports du Cameroun, une entreprise qui n'est visiblement pas encore sortie de la tourmente depuis le départ de Roger Ntongo Onguene, l'ancien patron des lieux aujourd'hui pensionnaire de la prison centrale de Yaoundé.

Il semblerait, selon toute vraisemblable, que les hurlements des administrateurs ont été entendus par les autorités judiciaires. Celles-ci sont déterminées à lever l'épais voile qui entoure cette scabreuse affaire, de trop, au sein de cette entreprise à capitaux publics. Et, c'est dire si Thomas Owona Assoumou n'est pas, lui aussi, au bout de ses peines, lui qui défraie la chronique dans diverses affaires liées aux marchés fictifs et autres malversations financières, depuis 2009.

Quid du climat social? Ce n'est pas mieux, si on s'en tient aux nombres de débrayages observés depuis quelques années. On a encore en mémoire, le mouvement d'un collectif d'employés membres de deux syndicats des Adc, qui avait, à travers un tract intitulé «la voix des employés de la société Aéroport du Cameroun» attiré l'attention du «Pca et du Conseil d'administration dans son ensemble que nous n'allons pas supporter encore longtemps cette situation qui nous conduit inexorablement vers un affrontement et donc une crise sociale».

Pour ce collectif, après quelques mois de gestion, le Dg des Adc réussissait déjà l'exploit de «la multiplication des missions fantaisistes». Et ce n'est pas tout. Le tract évoquait aussi le licenciement abusif de 65 employés, ainsi que le «fractionnement et la surfacturation des marchés au profit de ses petits copains et particulièrement son petit frère, M. Owona Didier». Dans le cas des virements bancaires au profit, dit-on, des comptes de M. Pokossy Doumbè, et qui intéresse au plus haut point les enquêteurs, il est à craindre que le Dg n'ait pas fait preuve de science et de bon sens. Il n'en fallait pas plus, pour mettre l'opération Epervier à ses trousses. 

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