Cameroun - Economie. Projections: les défis de l'économie camerounaise en 2014

Christian Lang | Repères Jeudi le 05 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L'année prochaine, les performances économiques du Cameroun ne seront pas très différentes de celles de l'année qui s'achève.

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 Tous les discours officiels font abondamment référence au vœu du gouvernement d'atteindre l'émergence à l'horizon 2035. Même si certains de ceux qui illustrent leurs propos par cet objectif économique à long terme ne sont pas toujours capables techniquement d'en décliner les contours. Lors de la récente mission conjointe Fmi-Banque mondiale-Banque africaine de développement, il est apparu que les performances économiques du Cameroun ne sont pas de nature à garantir le franchissement du seuil de l'émergence. Pour atteindre l'émergence, le Fmi croit qu'il faut un taux de croissance du Pib à deux chiffres, ou du moins, une croissance d'au moins 9.5% sur une période de dix ans. La croissance du Cameroun en 2013 est de 4.7%. En 2014, elle est projetée à 4.8%. En 2015 et 2016, les taux de croissance respectifs du Cameroun seraient de 5,3% et 7,5%. Toujours insuffisant par rapport aux prévisions de croissance susceptibles de nous faire atteindre l'émergence, selon les projections du Fmi. «L'objectif majeur du budget 2014 est la promotion d'une croissance forte et durable, génératrice d'emplois, à travers notamment l'amélioration de la productivité, la consolidation du tissu productif, ainsi que la poursuite de la diversification des partenaires commerciaux et l'amélioration du climat des affaires», peut-on lire dans le rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la nation, un document annexe de la loi de finances.

Le projet de loi de finances projette une enveloppe budgétaire de 3312 milliards FCFA en 2014. Comment réaliser ce budget? «L'objectif en recettes est d'optimiser leur mobilisation à travers la lutte contre la fraude et l'évasion fiscale, la modernisation de l'administration, le renforcement du dispositif de collecte et de recouvrement et la rationalisation des exonérations». Et ces recettes se composeront, comme par le passé, de recettes pétrolières et de recettes non pétrolières. «Les recettes pétrolières comprennent la redevance versée par la SNH et l'impôt sur les sociétés pétrolières. La redevance est projetée à 546 milliards». Une production de 30,1 millions de barils est projetée en 2014 par la Snh, alors que le coût du baril de Brent tournera autour de 101,3 dollars. «Les recettes non pétrolières sont projetées à 1 985 milliards dont 1 240 milliards des impôts et taxes, 638 milliards de recettes douanières, et 107 milliards de recettes non fiscales. Ces dernières profiteront de la révision postérieure au cadrage budgétaire, du droit de transit pétrolier qui passe de 0,41 dollar à 1,30 dollar le baril». Selon le rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la nation, «les autres ressources sont prévues à 609 milliards contre 574 milliards estimés à fin 2013. Elles se répartissent en 274 milliards de prêts projets et 55 milliards de dons d'une part et d'autre part en émissions de titres publics à hauteur de 280 milliards dont 100 milliards de bons du trésor et 180 milliards d'obligations du trésor remboursables après 2014». Et «les dépenses courantes sont projetées a 2 009,2 milliards contre 1 965 milliards estimés pour l'exercice 2013. Les dépenses de personnel sont budgétisées à 835 milliards; cette provision tient compte des nouveaux recrutements prévus dans la fonction publique et l'armée. Les dépenses sur biens et services se chiffrent à 641 milliards».

MARCHÉS PUBLICS

2013, la première année de mise en œuvre du budget programme, a été marquée par la sous-consommation du budget d'investissement public. Certains observateurs ont tôt fait d'indexer le nouveau système des marché publics, avec l'entrée en scène du ministère des marchés publics. Il revient à ce département ministériel d'améliorer considérablement la gestion des marchés publics. «La réforme du cadre juridique et institutionnel des marchés publics engagée en 2011 se poursuit. Elle vise à améliorer le système de passation des marchés publics». Les aménagements du système des marchés publics concernent: la réduction des délais de passation des marchés publics pour une consommation optimale des crédits; le renforcement du contrôle pour assurer l'effectivité et la qualité des prestations; la lutte contre les mauvaises pratiques, et l'application effective des sanctions. Selon les termes du rapport sur la situation et les perspectives économiques, sociales et financières de la nation, «d'autres facteurs tels que le climat des affaires influencent la compétitivité». Les classements des institutions internationales spécialisées ne sont guère reluisants pour le Cameroun. En 2013-2014, le Cameroun est classé 115 ème pays sur 143 classés en matière de compétitivité. «Pour ce qui est de la facilitation du commerce, le Cameroun occupe la 118 ème place sur 132 pays. Dans le Doing Business 2013» de la Banque Mondiale, le Cameroun perd 5 places par rapport à l'année dernière, en se positionnant au 161 ème rang sur 185 pays ». En 2014, des efforts devront davantage être fournis pour l'amélioration du climat des affaires.

L'un des points d'achoppement des négociations entre le gouvernement et les institutions internationales porte sur la levée des subventions aux carburants, le Fmi estimant que ces fonds investis dans l'assouplissement des prix peuvent soutenir le financement des projets structurants de l'Etat. Alors que les pouvoirs publics, eux, s'adossent sur le faible pouvoir d'achat des ménages pour maintenir ces subventions. En 2014, il faudrait continuer à veiller sur le pouvoir d'achat et surtout sur la consistance du panier de la ménagère. Que dire de la lutte contre la pauvreté? «Une étude récente de la Banque Mondiale vient de montrer que l'Afrique est le continent où la croissance réduit le moins la pauvreté, à cause de fortes inégalités de revenus».
 

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