Cameroun - Economie. Cameroun - Financements: Le crédit est rare pour les PME

Josiane Kouagheu (Stagiaire) | Le Jour Vendredi le 06 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
D'après des experts, le manque de garantie et de confiance sont les principales causes.

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Depuis l'enfance, Patrice Baemble a toujours voulu être chef d'entreprise. En 2010, il a décidé de se lancer dans l'aventure. Pour créer sa structure, Patrice a eu besoin de financements. Pour cela, il a déposé de nombreuses demandes de financements dans les banques du Cameroun. Au final, aucune d'entre elles n'a accepté de financer son projet. «J'ai déposé des demandes pour la création de mon entreprise dans des dizaines de grandes et petites banques. Aucune ne m'a répondu. Elles estimaient surement que je n'avais pas de garantie», raconte-t-il. Malgré cet échec, Patrice Baemble décide en 2011 de créer sa société spécialisée dans le marketing, la communication et le conseil juridique. Il le fait avec ses fonds propres. Aujourd'hui en 2013, son entreprise «se porte bien». Mais, Patrice rêve toujours d'augmenter son capital. Il a besoin d'un crédit bancaire pour cela.

Comme Patrice Baemble, de nombreux chefs d'entreprise des Petites et moyennes entreprises (Pme) ne parviennent pas à obtenir le crédit nécessaire pour le financement de leur activité. Pour Joseph Bipoutouth, délégué départemental des Petites et moyennes entreprises, de l'économie sociale et de l'artisanat pour le Wouri, «la crise de financement», affecte les Pme. Pour lui, cette crise est causée par le manque de confiance. «Vous savez, même à notre petit niveau, il est difficile de prêter de l'argent à un ami et d'espérer un remboursement. Vous le prêtez de l'argent aujourd’hui et il disparaît demain. C'est pareil avec les Petites et moyennes entreprises», explique-t-il. D'après Mathieu Mandeng, président de l'association professionnelle des établissements de crédits du Cameroun, les banques ne peuvent pas prêter sans contrepartie.

En clair, pour accorder du crédit, la banque a besoin de garantie claire, ce que n'arrivent pas à présenter les Pme. En effet, pour espérer entrer dans la ligne de mire d'une banque, la Pme doit avoir au minimum trois années d'existence et présenter des biens mobiliers ou immobiliers qui pourront être mis en garantie. Si non, elle est alors considérée comme une Star-up et ne peut bénéficier de financements. «On ne fait pas ce qu'on veut dans une banque. C'est ce qui arrive souvent avec les Pme. On ne peut pas prêter de l'argent sans espérer un remboursement. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit de l'argent des épargnants, relève Mathieu Mandeng. Une banque qui ne fait pas de crédits ferme. Celle qui fait des mauvais crédits ferme». Le président de l'association professionnelle des établissements de crédits du Cameroun pense que l'Etat peut jouer un rôle dans ce sens. Pour Mathieu Mandeng l'Etat peut perdre de l'argent et le remplacer autrement à travers des impôts, contrairement aux banques.

Au cours des conférences sur le financement des Pme tenues à l'occasion de la foire PmeXchange le mercredi 4 décembre 2013, de nombreuses solutions ont été proposées. Certains experts ont proposé la pénalisation de la «faillite organisée». Pour eux, certains chefs d'entreprise organisent leur faillite après s'être enrichis sur le dos de leurs créanciers. Pour Mathieu Mandeng, le Cameroun doit s'inspirer de l'exemple du Ghana qui a créé trois bureaux au crédit de 2007 à 2013. Ces bureaux servent à collecter des informations sur les habitudes de paiement auprès des particuliers et les vendent aux banques. Ce qui évite le «tous pourris» et permet de faire la différence entre les Pme. 

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