Cameroun - Politique. Cameroun - Discipline dans le Rdpc: La commission Musonge choisit ses «cibles»

Joseph OLINGA N. | Le Messager Mardi le 17 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Constituée de membres dont certains sont eux-mêmes accusés d’avoir favorisé et orchestré des actes d’indiscipline au sein du Rdpc lors du processus entourant la double élection législative et municipale du 30 septembre 2013, la commission Musonge peut-elle ramener la sérénité voulue par Paul Biya ?

ADS

Constituée de membres dont certains sont eux-mêmes accusés d’avoir favorisé et orchestré des actes d’indiscipline au sein du Rdpc lors du processus entourant la double élection législative et municipale du 30 septembre 2013, la commission Musonge peut-elle ramener la sérénité voulue par Paul Biya ?

A nul doute, les travaux de la Commission de discipline ad hoc du Comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) détermineront l’avenir de ce parti au cours des mois et années à venir. Voulue par le président national Paul Biya, la commission Peter Mafany Musonge, est à pied d’œuvre. C’est en effet, ce mardi 17 décembre qu’elle entame l’audition des militants du parti soupçonnés ou accusés d’indiscipline, notamment lors du double scrutin des législatives et municipales du 30 septembre dernier. Selon des informations glanées par Le Messager, une cinquantaine de personnes à divers degré de responsabilité au sein du parti sont visées par cette opération. Les cas qui reviennent le plus au-devant de la scène concernent les communes d’arrondissement de Nkongsamba 3e, de Yabassi, de Mboma, de Bonaléa et de Mombo, entre autres. Ils sont donc appelés, selon les termes de la convocation qui leur a été adressée, à répondre « des faits qui leur sont reprochés ».

Pour ouvrir le bal des accusés, Dame Elise Henriette Mboula, épouse Essame, maire sortante de la commune de Nkongsamba 3è dont la réélection à la tête de l’exécutif communal semble faire des vagues… Un honneur d’autant difficilement compréhensible qu’il s’agit d’une commune rurale relativement récente alors qu’il y en a certainement qui auraient mérité une telle attention. C’est que, au regard des actes abondamment dénoncés par les militants du Rdpc tout au long du processus et souvent relayés par la presse, le casting de la commission Musonge laisse interrogateur. Déjà, la composition même de la commission est sujette à caution. Certains militants du Rdpc approchés par Le Messager doutent de son indépendance et de son impartialité, elle-même étant composée par des cadres qui sont loin d’avoir brillé par le respect de la discipline du parti sur le terrain lors du processus électoral. Nombre de militants du Rdpc questionnent ainsi l’objectivité de cette commission de discipline dans laquelle siègent des «fossoyeurs» d’hier. Auront-ils le courage de convoquer ceux de leurs camarades, membres du Comité central dont les faits d’armes au cours de ce processus continuent de défrayer la chronique mettant à mal la quiétude au sein du Rdpc ?

A en croire nos sources, en dépit des convocations émises par le président de la commission ad hoc de discipline, ce dernier ignore jusqu’ici des cas flagrants d’indiscipline ayant défrayé la chronique tout au long du processus. Comment ne pas rappeler le cas de ce candidat-maire sortant à la mairie de Yaoundé 1er qui avait ouvertement défié non seulement la hiérarchie du Rdpc mettant à mal les consignes du président national du Rdpc, Paul Biya, et tournant au ridicule le secrétaire général adjoint, Grégoire Owona, dont les bons offices ne serviront à rien, mais aussi la tutelle administrative en l’occurrence le préfet du Mfoundi. Idem de l’affaire de la liste tripatouillée de la mairie de Yaoundé 2e. Ou la confrontation épique entre l’ancien ministre Charles Etoundi avec son camarade Gilbert Tsimi Evouna. Ou encore, l’image de cet ancien ministre giflant publiquement un notable pour divergence de vue lors de la constitution des listes. Et la liste n’est pas exhaustive… Jusqu’où peut aller la commission Musonge ?

Les militants attendent que le Rdpc prenne rendez-vous avec la vérité au cours des assises de cette commission de discipline ad hoc qui débute ce jour. Entre la volonté de son président national, Paul Biya de réconcilier la base avec le parti, celle prônée du secrétaire général, Jean Nkuété de punir ces mandataires et autres cadres dont le rôle trouble continue de diviser le Rdpc et la capacité réelle de la commission de discipline de faire la lumière et sanctionner les «coupables», force est de dire que Musonge et les siens ont du pain sur la planche. La quiétude sera-t-elle de retour au terme de ces assises ? A moins que certains des juges, mandataires à polémique d’hier ne succombent à la tentation facile de régler leurs comptes. En convoquant des militants tels que Messanga Nyamding pour le cas de la circonscription électorale de Yabassi, Elise Henriette Essame pour la circonscription de Nkongsamba 3 ou encore Jean Blaise Djoukouo de la commune de Mombo, la commission de discipline ad hoc du Rdpc ne fait-elle pas le choix de divertir au lieu de contribuer à une véritable quiétude au sein du parti de Paul Biya ? A l’observation, les cadres du Rdpc, dans un élan de solidarité ne tiennent-ils pas l’occasion de régler des comptes à ceux de leurs camarades de la base qui, à tort, auront cru aux directives du président national de cette formation politique ?

Joseph OLINGA N.



Focal: Non-dits

L’ordre de passage des cibles de la commission Musonge procède-t-il d’un simple hasard ? On peut en douter. Illustration : la convocation de Dame Elise Henriette Essame, maire sortante de la commune de Nkongsamba 3è. C’est l’une des curiosités de la commission de discipline ad hoc du Rdpc qui siège ce jour. Tête de liste élue du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, lors de l’élection municipale du 30 septembre 2013 dans la commune de Nkongsamba 3e, puis élue maire de cette collectivité lors de la session de plein droit du conseil municipal de la commune d’arrondissement de Nkongsamba 3e le 16 octobre 2013, avec pour adjoints André Singtat et Hélène Sopi, la maire Elise Henriette Essame fait face à une virulente contestation.

Ses détracteurs lui reprochent le fait de n’avoir pas respecté les clauses de la réunion de concertation organisée afin d’aplanir les divergences de vue et rapprocher les deux listes Rdpc concurrentes au sein du conseil exécutif issu des urnes. Si la concernée, sollicitée par Le Messager, s’est refusée à tout commentaire, nos investigations font ressortir un vice de forme susceptible de disqualifier ladite concertation. On apprend en effet que lors de cette réunion censée se tenir à huis-clos, des personnes non autorisées y auraient pris part.

On évoque le cas de ce délégué d’Elecam ( !) qui laissait ostentatoirement voir qu’il était armé. Suffisant pour que d’aucuns y voient une menace à leur vie… Mieux, l’élection de la maire et de ses adjoints s’étant sans doute conformés à la loi et aux instructions du président national du Rdpc qui demandait aux électeurs de choisir leurs champions en « toute liberté et responsabilité ». D’où viendrait donc le fait d’indiscipline ? Est-ce pour n’avoir pas cédé au trafic d’influence de certains proches collaborateurs du Sg du comité central ?

J.O.N 

ADS

 

Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun
Lire aussi : Abdouraman Hamadou Babba : «Le Président du Conseil constitutionnel, est obligé d'expliquer pourquoi le Président de la République veut prolonger le mandat des députés»
Lire aussi : L’honorable Nourane Fotsing appelle à la libération de Bibou Nissack le porte parole de Maurice Kamto

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS