Cameroun - Corruption. Cameroun: Plus de 113 milliards détournés à la Sodécoton

Younoussa Ben Moussa | Le Jour Lundi le 23 Décembre 2013 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans son rapport 2012, la Conac explique que cette saignée est rendue possible grâce à deux sociétés écrans.

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Le rapport 2012 sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun, rendu public par la Commission nationale anti-corruption (Conac), vendredi dernier, renseigne sur la pratique de la corruption à la Sodécoton entre 2002 et 2011. A en croire la Conac, en dix ans, 113,2 milliards F.Cfa ont été détournés au sein de cette société. Comment ? La Conac dit avoir décelé deux société
écrans qu’elle qualifie de « véritable source d’évasion des ressources financières de la Sodécoton notamment : la Copaco (Compagnie cotonnière française Ndlr) qui est une société privée française de négoce ; elle achète l’ensemble de la production exportée par la Sodécoton ». L’on apprend aussi que Iya Mohammed, ex-directeur général de la Sodécoton est en est « le président du Conseil d’administration avec 4% de participation ». La Conac de conclure : « Cette société, dont le contrôle échappe à l’Etat camerounais, semble être, pour la mission de la Conac, la porte d’évasion financière des ressources de la Sodécoton ». Porte d’évasion financière Une autre société écran, « la Sosea ( Société des services pour l’Europe et l’Afrique, Ndlr) issue de Dagris, basée en Chine, est sous le contrôle de l’Agence Française de développement ; cette structure s’occupe du contrôle des prix et des quantités sur le marché chinois qui représente 60% du marché mondial ; la Sodécoton y participe à hauteur de 200.000.000 FCfa, soit 2% du capital social ; c’est également cette société qui participe à la fixation des prix du coton au niveau mondial ; elle pourrait être de ce fait, selon la mission de la Conac, la source de spéculation des prix du coton et le principal canal de fraude commerciale ».

La Conac dit aussi avoir constaté que toutes les opérations faites avec Geocoton (groupement économique des opérations cotonnières) « se font en violation des textes organiques et des accords passés avec la partie camerounaise ». Toutes ces sociétés écrans visent, selon la Conac, « à servir les intérêts de la Geocoton, du directeur général et de certains de ses responsables (directeur des ventes, directeur financier, directeur comptable) qui, annuellement, effectuent au moins une mission à l’étranger aux frais de la Sodécoton pour s’assurer de la bonne exécution des opérations et défendre les intérêts qui ne sont pas ceux de la société ». Pour arrêter cette saignée, la Conac recommande « la révocation immédiate de l’équipe dirigeante en place (le directeur général, le directeur général adjoint, le directeur des ventes, le directeur financier, le directeur comptable, le responsable de l’antenne de Douala, le directeur de l’audit interne, l’inspecteur général). Seulement, en parcourant ce volumineux rapport consacré à la Sodécoton ses multiples accusations, l’on n’a pas pu lire la réplique des responsables de la société mis en cause. Se sont-ils vraiment défendus sans convaincre la Conac ? Quels étaient leurs arguments ? La Conac ne le dit pas. Pourquoi la Conac utilise des verbes approximatifs ou le conditionnel du genre « semble être, pourrait être, etc » ?

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