Cameroun - Politique. Cameroun: Après le message à la nation… Pourquoi Paul Biya doit démissionner - Le Président de la République dépassé…

Le Messager Lundi le 06 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Un aveu d’échec en 32 ans de règne. Manque de coordination dans l’action gouvernementale. Le président de la République dépassé…

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Message de fin d’année: Paul Biya dépassé…

Le président de la République s’est illustré au cours de son adresse à la nation le 31 décembre 2013 par un style peu habituel, qui frise pour une fois la franchise. Le coordonateur en chef des activités de l’Etat a enfin reconnu à la suite de l’opposition, la société civile et la presse indépendante que l’administration, les affaires, la croissance… le management public en gros, sont plombés par le défaut de coordination.

L’opinion nationale a tôt fait de jeter son regard sur le Premier ministre, après la saillie du réveillon de Saint Sylvestre 2013, du chef de l’Etat camerounais. Tant Paul Biya s’est montré amer envers les responsables de la coordination de l’activité publique au Cameroun. Le président affirme que : « la plupart de nos grands projets mettent en jeu, à un stade ou à un autre de leur mise en œuvre, les compétences de divers services. Je ne suis pas sûr que l’indispensable coordination entre ceux-ci ait toujours lieu. Il nous faudra sans aucun doute améliorer les choses de ce point de vue ». L’opinion y a alors vu un désaveu du chef du gouvernement en poste. Si ce dernier ne s’est pas illustré par une vitalité particulière dans l’animation et le monitoring de l’activité gouvernementale au point de faire regretter à certains, au sein de ses services, le départ de Chief Inoni Ephraïm qu’ils présentaient pourtant comme un bluffeur, Paul Biya est-il moins comptable de la situation qu’il déplore ? Car de par la Constitution, il fixe la politique de la nation, nomme aux emplois civils et militaires et répond devant le peuple tous les sept ans, du bilan de son action.

Mais le chef de l’Etat a bien affiché le 31 décembre dernier, un bien curieux visage de comptable. Car au lieu de présenter un bilan à la nation qui attend le franchissement du cap d’indice de croissance de 5.5 depuis l’année 2010, comme le suggère le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), Paul Biya a multiplié les interrogations en direction du peuple qui attendaient plutôt des réponses, le laissant ainsi baba. Quelques morceaux choisis : «Mais d’où vient-il donc que l’action de l’Etat, dans certains secteurs de notre économie, paraisse parfois manquer de cohérence et de lisibilité ? Pourquoi, dans bien des cas, les délais de prise de décision constituent-ils encore des goulots d’étranglement dans la mise en œuvre des projets ? Comment expliquer qu’aucune région de notre territoire ne puisse afficher un taux d’exécution du budget d’investissement public supérieur à 50 % ? » On aurait cru entendre Mathias Eric Owona Nguini ou un éditorialiste de la presse nationale réputée lucide. Mais le propos est de Paul Biya lui-même, responsable de la cohérence et de la lisibilité de l’action des pouvoirs publics, parce que détenteur de ce mandat que lui a confié le peuple. Aussi curieux que cela puisse être, c’est le chef de l’Etat, aux commandes, sans discontinuer, depuis 1982 qui stigmatise la lenteur dans les prises de décision au moment où, depuis trois mois, la classe politique attend un éventuel remaniement ministériel. Et cette attente contribue à plomber le fonctionnement de l’administration qui vit au rythme des changements d’hommes à leurs têtes. En outre, l’une des illustrations complètes de cette lenteur dans les prises des décisions est l’inconnue qui plane sur la tenue chaque année des assises du Conseil supérieur de la magistrature, sur l’évaluation des feuilles de route ministérielles, sur la tenue des comices agro-pastoraux, l’arrivée à temps du projet de loi des finances au parlement et… tutti quanti. Comme Ponce Pilate, le président, manager en chef, se lave les mains devant la question du miss-management dont souffre le Cameroun et qu’il est parmi les derniers acteurs politiques sérieux à constater. Pourtant, il est à la manette depuis plus de 31 ans.


Modification de la Constitution

Mais c’est qui donc le responsable du tribalisme ou l’individualisme que dénonce Paul Biya ? Tout le peuple camerounais bien sûr. Mais aussi et surtout le chef de l’Etat lui-même qui, après avoir fait modifier la Constitution en 2008 pour se représenter à la magistrature suprême, malgré le modus vivendi politique du milieu des années 1990 de se retirer en 2011, ne peut donner de leçons du sens de l’intérêt général à aucun autre Camerounais. Et surtout pas à certains de ses ex-collaborateurs aujourd’hui écroués qui sont convaincus que leur séjour au gnouf tient de leur volonté à se positionner comme dauphin. Qui du reste des Camerounais ou de Paul Biya est le premier comptable du tribalisme qui fait si mal dans les quartiers, les foyers et les entreprises ? Ce n’est pas la foule qui a décidé que la région natale du chef de l’Etat qui est la moins peuplée ait le meilleur ratio en termes de députés, de sénateurs, de maires, de directeurs généraux d’entreprises publiques, de directeurs de l’administration centrale et assimilés, de recrues à l’Enam, à la police, dans l’armée… au point de faire des ressortissants de la région du Sud et principalement de l’ethnie du président, la communauté de ceux qui constituent le « pays organisateurs ».

Mais l’air médusé, quasiment ébahi, le président est apparu au petit écran comme une victime de la situation qu’il ne contrôle plus, qui lui échappe totalement et naturellement pour laquelle, il a identifié quelques seconds couteaux comme responsables. Sur le tard, un peu à la remorque, l’homme-lion a prescrit un « plan d’urgence », comme l’aurait fait son successeur pour se démarquer d’une trentaine d’années d’inertie. Lequel viserait « sans aucun doute, à améliorer les choses». Est-ce à dire que le plan d’urgence désormais attendu prévoira que le président ne s’éternise plus à l’étranger, qu’il tienne régulièrement des conseils ministériels, qu’il évalue personnellement les feuilles de route, que l’agenda politique soit connu longtemps à l’avance, que les projets régionaux et locaux soient suivis à la loupe, pour que l’on ressente que le Cameroun est gouverné ?

Pas sûr, après 31 ans d’expérience, de la pratique de la méthode Biya, que la cure appelée de tous les vœux puisse être appliquée. Après cet excellent discours, le président ne devait-il pas tirer la conclusion qui s’impose… nous la connaissons chacun…

Rodrigue N. TONGUE



Focal: Silence sur le Cinquantenaire de la Réunification

Le président n’a pas dit un seul mot pour les festivités du Cinquantenaire de la Réunification annoncées pour se tenir en 2011 en souvenir de la date historique du 1er octobre 1961 qui consacra la délimitation des frontières actuelles du pays. Pourtant Paul Biya assurait au cours de ses vœux à la nation pour 2013 et réaffirmait le 30 septembre 2013 que ces festivités se dérouleraient avant la fin d’année dans la ville de Buéa, malgré les lenteurs observées dans sa préparation. Au soir du dernier jour de l’an, le chef de l’Etat n’a pu trouver de mots pour expliquer cette promesse non tenue. Il n’a même plus fait recours à la méthode Coué comme d’habitude pour sortir d’une situation bien embarrassante.

Le président de la République a opté pour le silence qui rappelle aux bons souvenirs des analystes politiques que c’est au forceps que les forces vives du pays, ressortissants des régions de culture anglophone avaient obtenu en 2010, année de la célébration du Cinquantenaire de l’Indépendance du Cameroun - dans laquelle elles ne se retrouvaient pas – l’organisation par les pouvoirs publics du Cinquantenaire de la Réunification. Par un slalom spectaculaire, « le Cinquantenaire » s’est mué en « Les Cinquantenaires ». Et depuis lors plus rien. Il s’en fut deux ans pour que l’on soit fixé sur le lieu ou la ville devant abriter ses festivités. Trois ans après l’annonce, l’on ne connaît ni le thème, ni le calendrier précis, ni le logo de l’évènement ou simplement s’il se tiendra. Visiblement même le président n’en sait pas plus… comme il ne sait pas lorsque le Conseil constitutionnel sera mis en place. Peut-être dans « un délai raisonnable», Paul Biya avisera.

R.N.T.



Récupération: Paul Biya renoue avec la pelouse des Lions indomptables

Dans son traditionnel message de fin d´année à la nation, le président de la République, en fin récupérateur, félicite et exhorte Samuel Eto’o et ses coéquipiers qui vont participer á leur 7e Coupe du monde de football en juin prochain au Brésil, à suivre les pas de la cuvée 90.

L’heure du désamour est passée. La bouderie du premier sportif camerounais n’a duré que le temps des contreperformances des Lions. Après un passage à vide, Paul Biya vient de raviver une flamme qu’on croyait flétrie, puisque cela faisait quatre ans que l’homme Lion n’avait plus cité pour exemple l’équipe nationale de football du Cameroun. Préférant s’étendre beaucoup plus sur ses victoires politiques à lui et les perspectives économiques dont il annonce l’aboutissement en 2035. La qualification des poulains de Volker Finke pour le Mondial brésilien a donc servi d’élément déclencheur, de déclic pour ressusciter un amour qu’on croyait mort et enterré. Et Paul Biya, en bon récupérateur politique des victoires des Lions indomptables, n’a pas manqué le coche. La preuve, dans son discours de fin d’année, il a redit toute sa fierté à Samuel Eto’o et ses coéquipiers à qui il souhaite au passage, une participation plus honorable et moins désolante qu’en 2010.

« Chers Lions indomptables, vous vous êtes qualifiés pour la phase finale de la Coupe du monde de Football 2014 au Brésil. Nous vous souhaitons de suivre les pas de vos illustres devanciers des campagnes glorieuses d’Espagne en 1982 et d’Italie en 1990. Faites-nous vibrer encore. Le peuple camerounais est avec vous », déclare le chef de l’Etat qui renoue là avec un disque rayé qu’il n’avait plus joué depuis l’épopée glorieuse des Lions (2000-2006). Un message galvanisant qui pourrait doper le Onze national et permettre à ce dernier d’anéantir toute velléité au rendez-vous brésilien en juin prochain. C’est en tout cas ce que pense Albert Roger Milla qui ajoute une autre grille de lecture à ce discours de Paul Biya. « Le président de la République est clair. Il s’adresse d’abord aux joueurs qui doivent mouiller le maillot, défendre le drapeau et faire preuve de patriotisme ; mais également à ceux-là qui sont chargés de gérer notre football. L’heure de la plaisanterie et des petites combines est finie. Il faut mettre un terme à tout ça et placer au centre de toute entreprise, ces footballeurs qui ne demandent qu’à s’exprimer, plutôt que de privilégier les intérêts égoïstes. La survie de notre football en dépend », croit savoir le footballeur du siècle.

Les poulains de Volker Finke parviendront-ils donc à faire vibrer le public camerounais comme à la Coupe du monde 1982 en Espagne et au Mondial 1990 en Italie ? Pendant la phase finale en Espagne 82, le Cameroun avait terminé la compétition sans la moindre défaite, bien que éliminé par le sort au premier tour. Et en Italie en 90, François Omam Biyik et ses coéquipiers étaient allés jusqu’en quarts de finale. Ce qu’aucun autre pays africain n’avait réalisé jusque là. Ce qui est vrai, c’est que en se qualifiant pour l’édition 2014, Samuel Eto’o et les siens ont peut être offert à l’homme-Lion, une aubaine en or de préparer sa réélection en 2018.

Christian TCHAPMI


Omission: Le président de la République ignore les artistes

Dans son traditionnelle adresse à la nation le 31 décembre 2013, le chef de l’Etat camerounais n’a pas consacré une seule ligne de son speech à la communauté des artistes. Et pourtant, l’année a particulièrement été bouillonnante dans le domaine de l’art musical.

L’on n’est pas prêt de voir la culture camerounaise sortir la tête des eaux dormantes où elle agonise depuis des années. Surtout que ses plaies chroniques n’émeuvent pas encore le président de la République, premier sportif camerounais, premier créateur des œuvres de l’esprit et par ailleurs premier consommateur de la culture. Comment devrait-il en être autrement ? Que Paul Biya bénisse les Lions Indomptables qui participent cette année 2014 à la Coupe du monde de football au Brésil et n’envoie même pas des mots d’espoir aux artistes musiciens qui ont vu des vertes et des pas mures durant l’année 2013. Notamment avec la Société camerounaise de l’art musical (Socam) qui, aidée de la ministre des Arts et de la culture, Ama Tutu Muna, a fait le buzz. Radiation de Roméo Dika, (membre du conseil d’administration de la Socam), accusé de détournement de plus 48 millions Fcfa, limogeage de la présidente du conseil d’administration, Odile Ngaska en cours de mandat; convocation illégale de l’Assemblée générale élective de la Socam, élection puis, invalidation du mandat de Ndédi Eyango, suspension du président de la Cpmc, Abah Oyono etc. L’on aura tout vu et tout entendu avec les artistes musiciens en 2013. Certainement pas assez pour que le président de la République, lève le petit doigt. Et tant que ce doigt restera baissé, des agents de ce désordre qui n’honore pas la culture camerounaise et ses acteurs, continueront leur sale manœuvre…en toute quiétude.


Emergent d’ici 2035

A côté de la musique, on note les souffrances persistantes des amoureux du 7ème art. Les cinéastes n’ont pas toujours des subventions pour réaliser de films capables de vendre le Cameroun au-delà de ses frontières. Et même s’ils les faisaient, où ferait-on les avant-premières ? Pas une salle de cinéma dans un pays de 475 000 Km2 avec plus de 20 millions d’habitants. Le désintérêt des pouvoirs publics pour la chose culturelle a poussé les opérateurs économiques qui tenaient ces salles de cinéma à mettre la clé sous le paillasson. L’année dernière, Madame la ministre promettait de rouvrir deux salles (à Douala et Yaoundé) avant la fin de l’année 2013. Nous sommes au début de la nouvelle année, toujours rien. Ce n’était que des promesses. Pourtant, un regard chez nos voisins (Nigéria, Burkina Faso, Ghana etc.), permet de jauger l’apport du cinéma et de la culture tout entière, à l’atteinte des objectifs du Cameroun émergent d’ici 2035.


Rapt des Français

N’eût-été la générosité débordante de la nature pour le Cameroun, on ne parlerait plus de tourisme dans ce pays. Tout un ministère lui est pourtant consacré. Il est plongé dans un profond sommeil. On peine même à en entendre parler sur 365 jours. C’est avec le rapt de la famille Moulin Fournier en visite dans le Nord du pays qu’on a entendu parler de ce ministre du Tourisme et des loisirs en 2013. Et Dieu seul sait combien les espaces de loisirs et de divertissement sont devenus rares. Un sursaut d‘orgueil de la part de ce ministre s’impose en cette année 2014.

Année relativement calme dans le domaine des belles-lettres. L’on a enregistré de nombreuses publications, le Prix femina remporté par la Camerounaise Leonora Miano et surtout, la première édition du salon du Livre qui s’est tenu à Yaoundé. Un petit pas non négligeable.

Adeline TCHOUAKAK 

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