Cameroun - Economie. Commercial Bank Cameroon: le bout du tunnel encore lointain

La Nouvelle Expression Mardi le 14 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’hypothèse d’une 4e prorogation du délai de restructuration est de plus en plus avancée, alors que les actionnaires historiques dénoncent toujours « une tentative d’expropriation ». Dans un récent communiqué publié dans les journaux l’administrateur provisoire de la Commercial Bank of Cameroon (Cbc), Martin Luther Njanga Njoh, a annoncé qu’après la clôture, le 30 décembre 2013, de la première phase de souscription de l’augmentation du capital réservée aux anciens actionnaires et autres investisseurs qualifiés, le capital de la Cbc a été libéré à plus de 82% des sommes attendues pour la recapitalisation de cette banque.

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Bien que le montant libéré soit, jusqu’ici, «de loin supérieur au capital minimum réglementaire (7,5 milliards de FCfa) requis par la Cobac». Pour lui, « l’accomplissement des autres mesures prévues au plan de restructuration, la fin du processus d’assainissement est sereinement envisageable». L’Ap de la Cbc en est encore à envisager «la fin du processus», alors que la date butoir prescrite par le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, à la faveur d’une 3e prorogation, est échue depuis le 31 décembre 2013. En clair, on s’achemine vers une nouvelle prorogation du délai de restructuration de la Cbc. Au regard de certains indices avérés. Comme cette rallonge des délais de souscription accordée aux investisseurs désireux de participer à l’augmentation du capital. En effet, dans le communiqué susdit, Njanga Njoh a précisé qu’il a «été immédiatement ouvert une seconde période de souscription de six jours, qui permettra, et ce après l’accord de la Cobac sur les manifestations enregistrées, de boucler définitivement le tour de table».
La 3e prorogation a été annoncée par le ministre des Finances (Minfi) via un communiqué à la fin de novembre 2013. Le communiqué publié dans Cameroon Tribune était muet quand aux raisons de ce énième report. Mais, selon certaines indiscrétions, la période de grâce de trois mois accordée à la Cbc pour trouver un repreneur n’aurait pas prospérer. Pour faire simple, a-t-on appris, aucune offre d’achat faite n’a « prospéré » jusqu’ici. « D’où la décision des autorités d'accorder un délai supplémentaire d'un mois pour le bouclage du dossier », indiquaient alors les sources proches du dossier. D’après elles, « les jeux restent ouverts pour la reprise de la Cbc ». Une option « attendue » puisque pour le moment, l'on attend toujours la finalisation des discussions qui sera alors matérialisée par la signature d'un accord avec des potentiels repreneurs. En tout cas, cette prorogation a fait les affaires de l’administrateur provisoire qui a continué à occuper les locaux de cette banque, contre le gré de la plupart des employés. Luther Njanga Njoh a même tenu le 9 décembre 2013, une double assemblée générale ordinaire et extraordinaire et dont les administrateurs ont procédé notamment à « l'examen et l'adoption des modalités de réalisation de l'augmentation du capital ».

Dénonciation

La prorogation de novembre est intervenue après celle du mois de juin 2013, où le gouvernement avait alors accordé une « période de grâce » pour qu'elle trouve un repreneur. C’est l’arrêté n° 00000159/Minfi du 17 juin 2013 qui a prorogé ce plan.
C’est en janvier dernier que le Minfi a décidé de la restructuration de la Cbc, majoritairement détenue par le groupe Fotso, dont un des principaux responsables est aujourd’hui en détention dans le cadre d’une implication présumée dans des affaires de détournements de deniers publics. En janvier justement Alamine Ousmane Mey indiquait dans sa décision que restructuration de la Cbc s’effectuera conformément au plan de restructuration approuvé par les actionnaires de ladite banque, lors de l’assemblée générale extraordinaire tenue le 10 mai 2012. Le délai de mise en œuvre du plan de restructuration, était fixé à trois mois à compter de la date de publication de l’arrêté. Pour soutenir le processus de redressement de la banque, le Minfi a rassuré que le gouvernement devait exonérer l’ensemble des actes devant y concourir, des droits de timbre, d’enregistrement ou de mutation. Malheureusement, le processus n’a pas véritablement avancé durant cette période de trois mois, à cause sans doute du mystère qu’entoure cette opération. En effet, apprend-on, le public et notamment les épargnants de cette banque, ne possèdent aucune information sur les objectifs de la restructuration, qui est mise en œuvre trois ans après la nomination d’un administrateur provisoire à la tête de cette institution financière. De sources généralement mieux informées, les restructurations successives des banques au Cameroun ces 20 dernières années, ont coûté près de 900 milliards de FCfa aux contribuables, sous le sacro-saint principe du secret bancaire. Dans cette opération, présagent les experts, le petit épargnant pourrait une fois encore être lésé. En 2011, l’ex-ministre des Finances, Essimi Menye avait estimé à 60 milliards, la dette de la Cbc. Une somme qu’il faudra rembourser à tout prix aux épargnants. Mais, c’est loin d’être un acquis.
Par décision D-2009/2004 du 2 novembre 2009, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) a placé la Cbc sous administration provisoire et nommé Martin Luther Njanga Njoh, administrateur provisoire de ladite banque pour une période de six mois allant jusqu’au 5 mai 2010. La conséquence immédiate de cette décision était la mise en berne des organes sociaux traditionnels de cette société anonyme, que sont le Conseil d’administration et la Direction générale. Depuis cette date, a indiqué l’ex-ministre des Finances (Minfi),Essimi Menye, dans un communiqué, « le mandat de l’administrateur provisoire a été régulièrement prorogé, pour permettre la poursuite du redressement de la banque ». Par arrêté signé le 28 janvier 2013, l’actuel Minfi, Alamine Ousmane Mey, a placé en restructuration cette banque créé par le milliardaire Victor Fotso. Selon Alamine Ousmane Mey, cette restructuration devait s’effectuer dans un délai de 3 mois, suivant le plan adopté par les actionnaires de l’entreprise au terme du conseil d’administration extraordinaire du 10 mai 2012. Mais, rien de tel n’a été fait jusqu’ici. Ce qui irrite davantage les actionnaires historiques de la banque qui dénoncent « une tentative d’expropriation ». Dans un communiqué daté du 9 décembre 2013, Capital Financial Holdings Luxembourg SA (CfhlL), entreprise présentée dans ce document comme étant « l’actionnaire de référence de la Commercial Bank of Cameroon », a dénoncé une «nouvelle étape dans la tentative d’expropriation des actionnaires historiques de la Cbc». Cette dénonciation est survenue après l’expulsion des représentants de Cfhl (Luxembourg), Fotso Group Holdings (Chypre) et Dawney Holdings Ltd (Iles Vierges Britanniques), de la salle des travaux de l’Assemblée générale mixte de la CBC susdite. Un incident que n’ont pas digéré les trois entreprises sus mentionnées, qui revendiquent toujours 53,71% du capital de la CBC, malgré sa mise sous administration provisoire en 2009 et le lancement de sa restructuration le 28 janvier 2013. Décidément, on est loin de sortir de l’auberge…
 

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