La session annuelle du Forum économique mondial (FEM) – principale tribune informelle de communication entre le gouvernement et les entreprises - s'ouvre cette semaine à Davos, écrit lundi le quotidien Kommersant.

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Contrairement aux années précédentes, l'ordre du jour de la réunion à venir n'est pas évident. Le thème des mesures anticrise devrait céder la place à des discussions sur les perspectives de développement économique mondial à moyen terme. Seront sûrement évoqués les risques de déflation - avec le durcissement de la politique monétaire par les banques centrales - ou encore les effets secondaires de la mondialisation et le ralentissement des économies "en forte croissance", leaders de la dernière décennie.

"La restructuration du monde : conséquences pour la société, le gouvernement et les entreprises" – tel est le thème de la session du FEM qui s'ouvre mardi à Davos. "Le débat portera sur les risques de la mondialisation qui n'ont pas reçus une attention suffisante ces dernières années", a déclaré vendredi le fondateur du Forum, Klaus Schwab. Il est également prévu d'évoquer l'avenir des économies en forte croissance, notamment les Brics et le Mexique, où les experts constatent des baisses structurelles de croissance ces dernières années. Les dirigeants du Brésil et du Mexique, Dilma Rousseff et Enrique Pena Nieto, ont l'intention de participer au forum. Au total, plus de 40 présidents et premiers ministres seront présents  dont le premier ministre britannique David Cameron et son homologue japonais Shinzo Abe.

L'ordre du jour macroéconomique a été complété par la présidente du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde qui a, pour la première fois, ouvertement mis en garde la communauté internationale contre le renforcement des risques de déflation dans les pays développés. La progression actuelle de l'inflation reste inférieure aux indices prévus des principaux régulateurs, alors que la réduction du soutien monétaire, notamment les programmes d'assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine, doit être appliquée uniquement en présence d'indicateurs de croissance plus élevés, a déclaré Christine Lagarde. Selon elle, l'orientation générale du développement de l'économie mondiale est définitivement positive mais elle demeure vulnérable – le rythme moyen de croissance reste bas et on constate, dans certaines régions, des divergences significatives sur cet indice.

En outre, d'après le rapport d'experts du FEM publié la semaine dernière, Global risks 2014, le risque le plus concret pour l'économie mondiale pour la décennie à venir sera l'écart croissant entre les revenus de la population. La réduction de la classe moyenne mondiale pourrait entraîner une baisse de la consommation générale et une instabilité sociale, craignent les auteurs de l'étude. Depuis plusieurs années le FEM met en garde contre les conséquences négatives de l'inégalité des revenus, d'autant que l'ordre du jour de la session précédente du forum était consacré aux échecs du capitalisme et aux "nouvelles voies de développement".

Hormis la réduction du fossé entre les riches et les pauvres, ainsi que le règlement du problème de l'environnement, les experts du forum appellent les participants à évoquer le taux de chômage élevé et le bas taux d'occupation des jeunes. Le problème de la "génération perdue" (nés entre 1990 et 2000, c'est-à-dire qui arrivent sur le marché du travail après la crise), soulevé jusque là uniquement en Europe, est soumis pour la première fois à l'ordre du jour du forum. "Un enseignement correct nécessite des investissements de plus en plus conséquents, tandis que les perspectives de leur amortissement sont remises en question", constatent les auteurs du rapport.

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