Centrafrique. Cameroun - Centrafrique: Une fille de la CEMAC prend les rênes du pouvoir ce jour

Joseph Flavien KANKEU | Le Messager Jeudi le 23 Janvier 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Elue lundi dernier par les membres du Conseil national de transition (Cnt), la toute première femme chef d’Etat dans l’histoire de la République centrafricaine née au Tchad de père camerounais et de mère centrafricaine qui prête serment aujourd’hui comme présidente de la transition doit surfer entre la pacification du pays, l’organisation de l’élection présidentielle et la mise en place d’un gouvernement de transition.

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Dans un entretien accordé à Radio France internationale (Rfi) quelques heures après son élection, Catherine Samba – Panza s’est montrée plutôt confiante. Cette femme de 59 ans née en terre tchadienne d’un père camerounais connaît visiblement bien les dossiers prioritaires qui l’attendent. A savoir pacifier ce pays déchiré par une violente guerre interreligieuse, organiser des élections présidentielles avant le 15 février 2015 et mettre sur pied un gouvernement de transition. Sur ce dernier point, la présidente élue veut miser sur la probité morale. Le nom du Premier ministre pourrait d’ailleurs être connu ce jeudi ou au plus tard demain vendredi. «Je n’ai aucune animosité, je cherche des compétences, je veux un gouvernement de technocrates, avec une forte probité morale. Si j’ai un Premier ministre qui répond à ces critères et qui est de religion musulmane, je ne vois pas pourquoi je ne le nommerais pas», a-t-elle confié à notre confrère de Rfi. Montrant ainsi sa capacité à dépasser les considérations religieuses pour ne tenir compte que de la compétence.

Et justement, le contexte s’y prête. Il est impératif de ne désigner que des technocrates, qui peuvent trouver la formule magique pour pacifier ce pays en proie à des atrocités de toutes sortes. Plus de 100.000 Centrafricains sont toujours refugiés aux alentours de l’aéroport de Bangui, sous bonne garde des forces de l’Organisation des Nations-Unies et des éléments de la Misca. De nombreux autres sont refugiés dans les pays voisins. On parle de près de 250.000 déjà enregistrés dans le pays de Paul Biya, des sources officielles. Ils seraient encore plus nombreux, du fait de la porosité des frontières camerounaises. Pour la bonne tenue de l’élection présidentielle, il est impératif de trouver les bons mots et justes pour convaincre ces populations à regagner le pays, et celles refugiées à l’aéroport de rentrer en famille. Catherine Samba – Panza semble avoir pris la mesure de la situation. Car après son élection lundi, cette diplômée d’une Université française a prononcé un discours d’apaisement, invitant les miliciens chrétiens anti - Balaka et les combattants musulmans de l’Ex-Séléka à déposer les armes et à cesser de commettre des atrocités sur les populations civiles.

Un message qui semble avoir été entendu. Car l’on a observé hier, en regardant la chaine de télévision française France 24, des scènes de liesse populaire dans les rues de Bangui, la capitale centrafricaine. La publication en ligne Le Journal de Bangui.com souligne d’ailleurs que Lévi Yakété, l’un des chefs de file des anti – Balaka a relayé cet appel, demandant à ses camarades de cesser le feu, « car notre objectif était le départ de Michel Djotodia du pouvoir », a-t-il indiqué. La cérémonie protocolaire de prestation de serment de la nouvelle présidente se déroule ce jeudi à Bangui. Paul Biya y sera représenté par son Premier ministre, Philémon Yang. Pour l’heure, l’on annonce des cas de pillage en bande organisés ici et là dans le pays. Mais progressivement, l’on note une amélioration de la situation dans la capitale. Les affrontements meurtriers qui opposaient les deux camps dans la ville centrafricaine de Bouar, frontalière avec le Cameroun du côté de Garoua Boulaï, connaissent une accalmie, indiquent notre source sur place. De quoi garder espoir.

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