Cameroun - Corruption. Cameroun: une agence de l'ONU demande la libération du Français Atangana

AFP Jeudi le 06 Février 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
PARIS, 6 février 2014 (AFP) - Le Haut Commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU a demandé au Cameroun de libérer le Français Thierry Michel Atangana, détenu depuis 1997 et condamné à nouveau en 2012 à 20 ans de prison dans ce pays, dans un avis consulté jeudi par l'AFP.

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Dans cet avis donné par des experts des droits de l'Homme, adopté le 13 novembre 2013 mais envoyé récemment aux parties, le groupe de travail sur la détention arbitraire du Haut Commissariat "recommande au gouvernement camerounais de procéder à la libération immédiate de M. Atangana", Français d'origine camerounaise, et de lui verser "une indemnisation" pour le préjudice de sa détention depuis 1997.

Selon l'avis, "M. Atangana est incarcéré dans des conditions inhumaines" et "toutes les instances judiciaires intervenues dans (sa) très longue privation de liberté" ont "manqué d'impartialité". De plus, "il a été jugé deux fois pour les mêmes faits".

Cet avis a été adopté avant que la Cour suprême du Cameroun ne rejette, le 17 décembre, les recours du Français et d'un ancien proche du président camerounais Paul Biya, Titus Edzoa, condamné lui aussi à 20 ans après une première peine de 15 ans en 1997.

Le gouvernement camerounais n'a pas répondu au groupe de travail de l'ONU, selon l'avis.

MM. Atangana et Edzoa ont été condamnés pour le détournement de 1,1 milliard de francs CFA (1,6 million d'euros) et la tentative de détournement de 59,4 milliards de francs CFA (90 millions d'euros), qu'ils réfutent.

En 1997, Titus Edzoa avait été arrêté juste après avoir rompu avec M. Biya, au pouvoir depuis 1982, et annoncé sa candidature à la présidence.

Présenté comme un proche de M. Edzoa, M. Atangana avait été envoyé au Cameroun en 1994 par son employeur pour des projets routiers. La présidence camerounaise lui avait confié la direction d'une structure de travaux publics, avant qu'il ne soit poursuivi.

"Le Cameroun doit désormais se conformer à ses engagements internationaux et libérer immédiatement Michel Atangana qui est détenu arbitrairement depuis 17 ans", a réagi dans un communiqué l'un des avocats du Français, Dominique Tricaud, qui avait déposé plainte à Paris en décembre 2013 contre trois ministres camerounais pour détention arbitraire.

"Je veux rencontrer Paul Biya pour lui faire part des irrégularités qui ont eu lieu dans cette procédure. Je souhaite qu'il prenne la mesure de ces irrégularités et qu'il en tire les conséquences", a ajouté à l'AFP Me Eric Dupont-Moretti, qui défend aussi M. Atangana.

En mai 2013, le président François Hollande avait jugé "inadmissible" la durée de détention de M. Atangana.
 

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