Burkina Faso. BURKINA: «Le Blaizo» coincé entre les juges et les militaires

Hasanata, Koaci.com Ouagadougou Samedi le 02 Avril 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La tension sociale a baissé d’un cran ces derniers jours avec le début des concertations promises et engagées par le président Blaise Compaoré pour résorber la crise dans les casernes et la colère des élèves et étudiants qui réclament justice depuis la mort le 22 février dernier de leur camarade Justin Zongo.

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Le Burkina est passé à côté d’une grosse catastrophe. Le 23 mars dernier des soldats de trois camps de la capitale ont manifesté leur colère par des tirs d’armes automatiques et par le saccage de boutique de commerçants. On croyait le mouvement isolé quand d’autres camps militaires à Fada dans l’est et à Gaoua dans le sud ouest du pays se sont également mis dans la danse. Pire le 30 mars, les militaires de Ouagadougou se signalèrent à nouveau, s’en prenant au chef d’état major général des armées dont le domicile à été saccagé ainsi qu’au maire de la ville de Ouaga.

C’est à ce moment qu’est intervenu le chef de l’Etat pour demander le respect des principes démocratiques en matière de revendications et surtout, il a promis d’ouvrir des discussions au nom de la paix sociale et en vue d’approfondir la démocratie.
Les premiers à être reçu par le président furent les chefs coutumiers et religieux. Véritable recours en cas de crise, cette composante de la société a dit sa volonté de discuter et d’aider à faire baisser la tension. Mais, elle joue son va-tout, car les Burkinabè commence à se plaindre de l’utilisation que les autorités en font : « on les appelle à chaque fois pour éteindre les incendies et après le pouvoir ne respecte pas ses engagements » se plaint un fonctionnaire. C’est dire que cette fois-ci, tout le monde attend le président de pied ferme par rapport à ses engagements.

Les élèves et les étudiants ne réclament que la justice pour leur camarade. Un juge d’instruction a été désigné pour conduire le dossier. On parle de deux mois pour espérer un jugement. Les enfants sauront ils être patients ? Toujours est –il qu’ils seront reçus ce lundi et de vive voix , ils diront au président ce qu’ils attendent de lui. Jeudi, les élèves de Tenkodogo dans l’Est du pays ont brûlé le domicile du ministre des affaires étrangères, celui du gouverneur de région ainsi que celui du ministre de l’enseignement de base et de l’alphabétisation.

Les militaires du rang les officiers et les officiers supérieurs ont été reçus jeudi dernier. Les problèmes de l’armée ont semble t-il été posé. A leur sortie d’audience, tous ont affirmé que la cohésion de la troupe est maintenue. Le chef de l’Etat continue ses concertations ce lundi. Ce sera le tour des syndicats d’(enseignants et celui de la société civile. Mais déjà, on apprend que certaines organisations ont fait des propositions tendant à demander au président de ne pas toucher à l’article 37 et d’annoncer que ce sera son dernier mandat, histoire de calmer définitivement la tension.

En principe, le chef de l’Etat devra s’adresser aux Burkinabè et dire les décisions qu’il a prises pour sortir le pays de cette impasse.
Si la revendication des élèves parait la moins compliquée ses implications sont plus importantes à ce qu’il n’y parait. Au regard de la situation créer par les militaires qui ont libérer tous leurs camarades détenus dans les prisons, jugeant les peines sévères, comment va-t-on juger et éventuellement les policiers qui sont à l’origine des coups mortels sur l’élève Justin Zongo ? Les policiers vont-ils accepter que voir leurs camarades condamnés et ne rien faire ?

Les magistrats qui sont en grève depuis la libération des militaires le 23 mars dernier exigent leur retour en prison avant toute reprise de leurs activités alors que l’armée a pris la décision de ne pas considérer les militaires libérés comme des évadés dans le souci de calmer la troupe. Le pays se trouve dans un vrai cul-de-sac. Blaise Compaoré, premier magistrat du pays et chef des armées doit décider, s’il va sacrifier le droit pour satisfaire les militaires qui ont démontré leurs capacités de nuisances s’ils n’obtiennent pas satisfaction.

 

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