Cameroun - Politique. Cameroun - Gouvernement: L'opposition intéressée par l'ouverture

Théodore Tchopa, S.Yamga, B Kaze (Jade) | Le Jour Jeudi le 13 Mars 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les supputations sur une ouverture du gouvernement à l'opposition suscitent de vifs débats. Quelques partis y réfléchissent et fixent leurs conditions.

ADS

Contribuer au développement du Cameroun en participant à un gouvernement d'ouverture ne déplaît pas aux partis politiques de l'opposition camerounaise. Même parmi les plus radicaux, qui ont toujours fustigé la gestion du pays, qu'ils rangent dans un système dit néocolonial. «Tout dépendra du rapport de force du moment, des enjeux et de la plateforme qui va régir notre collaboration en partant du principe selon lequel, nous aurons une bonne marge de manœuvre qui nous permettra d'implémenter au moins une partie de notre programme politique», soutient le Dr Jean Emmanuel Mpouma, Secrétaire à la formation du Mouvement africain pour la Nouvelle indépendance et la Démocratie (Manidem).

Pour ce parti, intégrer un gouvernement de consensus est possible, mais à la condition que la partie demanderesse, notamment le parti au pouvoir, en fasse la demande et prenne en compte les propositions des partis qu'il accepte d'associer à la gestion du pays.

Une position que partage le Social Democratic Front (SDF) qui avait été accusé par la presse de négocier en catimini son entrée au gouvernement. Joshua Osih, son premier vice-président avait alors dénoncé l'information. «Le comité exécutif national, dans toutes ses réunions, n'a jamais dit que le SDF n'entrera jamais dans un gouvernement de coalition ou d'union. La démarche du SDF, c'est de dire que le Président de la République qui prétend avoir une majorité; s'il estime dans l'intérêt supérieur de la nation que plusieurs partis se retrouvent au gouvernement, c'est à lui de l'annoncer», précise Abel Elimbi Lobe, le Secrétaire national adjoint à la communication de ce parti.

Pour l'Union démocratique du Cameroun, intégrer un gouvernement s'inscrirait dans la rupture mais suppose de conserver une marge de manœuvre. «L'Udc n'a jamais exclu la possibilité d'exercer le pouvoir avec d'autres camerounais parce que le Cameroun nous appartient tous. Le Cameroun ne saurait appartenir à un parti politique encore moins à une famille», fait remarquer Mongwat Ahidjo, secrétaire à la Communication de l'Udc.

Vice-président de l'union des mouvements socialistes (UMS), Sani Aladji conditionne la participation de son parti à l'existence d'une plateforme
consensuelle. A l'opposé, certains partis de l'opposition excluent toute idée de participation à un gouvernement de consensus aujourd'hui.

Pour Sosthène Médard Lipot, conseiller du président du MRC, il est hors de question d'intégrer un gouvernement formé par le parti au pouvoir au lendemain des élections du 30 septembre. «Le MRC a gagné plus de 100.000 mille voix dans la ville de Yaoundé et s'attendait à rafler les 7 députés et dans le pire des cas le partage. Cela n'a pas été fait. Comment se fait-il que si vous avez officiellement perdu, on vient vous demander de rentrer dans un gouvernement? Le MRC ne peut pas aller avec ces gens-là, nous ne ferons pas de gouvernement avec eux», tranche-t-il.

Chercheur à la Fondation Paul Ango Ela de Yaoundé, Stéphane AKOA dresse le portrait-robot de ce type de collabora-fion. «Il faudrait, pour rentrer au gouvernement, avoir un poids significatif et que cette entrée corresponde aussi à un accord sur un certain nombre de points et de principes, accord de gouvernement qui définit le terme de la collaboration, les enjeux de cette collaboration et les objectifs de cette collaboration.

Bien plus, précise le chercheur, «Il faut que les partis concernés aient des idées à défaut d'avoir des programmes et il faudrait que ces partis en s'associant avec le RDPC puissent faire en sorte que les choses changent», conseille-t-il. Mais à l’en croire «on a vu des partis plus solides être étouffés par le baiser que le RDPC leur a prodigué ... On voit qu'il n'est pas simple de faire avec le parti proche de Paul Biya», conclut le chercheur. 

ADS

 

Lire aussi : Ce que pense Maurice Kamto du tribalisme au Cameroun
Lire aussi : Abdouraman Hamadou Babba : «Le Président du Conseil constitutionnel, est obligé d'expliquer pourquoi le Président de la République veut prolonger le mandat des députés»
Lire aussi : L’honorable Nourane Fotsing appelle à la libération de Bibou Nissack le porte parole de Maurice Kamto

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS