Cameroun - Politique. Décentralisation : la dernière ligne droite

Serge Alima | Le Détective Jeudi le 27 Mars 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) a engagé en février dernier par Douala, la capitale économique, une série de formations à l’intention des maires, secrétaires généraux de mairie et autres receveurs municipaux.

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Les villes de Garoua et Bamenda ont pris le relais, abritant chacune des sessions similaires avec un même objectif : permettre aux maires de s’approprier les textes qui encadrent la décentralisation. D’un mot, renforcer les capacités des principaux acteurs de la décentralisation, un processus entré en vigueur en janvier 2010 avec les premiers transferts de compétences et de ressources.

L’objectif du gouvernement étant, bien évidemment, de permettre à toutes les populations camerounaises de palper les bienfaits du développement local. Seulement sur le terrain, l’expérience de la mise en oeuvre de ce processus trahit des dysfonctionnements. Tous les acteurs n’ont pas toujours la même compréhension du processus. Est-ce pour éviter les lenteurs actuelles que les maires, les secrétaires généraux de mairie et les receveurs municipaux ont été récemment soumis à un recyclage sur la gestion budgétaire et comptable des collectivités territoriales décentralisées, l’exécution et le contrôle du budget communal ? Il y a forcément un lien.

Surtout que le Minatd a mis les experts de la direction générale du Trésor, le Pndp ainsi que le Feicom à contribution. Jusque-là, on a aussi noté que le personnel ciblé a bénéficié d’une remise à niveau en vue de l’amélioration de sa connaissance du cadre légal de la décentralisation. La maîtrise des processus de transfert des ressources et la capacité à mobiliser les fonds et à les gérer participent également des modules de formation. Qu’est-ce qui peut bien justifier un tel déploiement du Minatd alors que l’option de la décentralisation est irréversible ?

Pour nombre d’observateurs, si personne ne remet plus en question la décentralisation, il reste cependant vrai que tout le monde ne l’accompagne pas au même rythme. Aux résistances observées dans certaines administrations centrales, s’ajoute la faible propension des acteurs de terrain à s’approprier le contenu des lois d’orientation de la décentralisation de 2004. Il y est pourtant clairement mentionné que l’Etat transfère aux collectivités territoriales décentralisées des compétences nécessaires à leur développement économique, social, sanitaire, éducatif, culturel et sportif. Il convient toutefois de relever que l’effectivité du transfert nécessite la mise à la disposition des collectivités territoriales décentralisées des ressources humaines, matérielles et financières idoines.

Ces ressources financières sont dévolues aux collectivités territoriales décentralisées soit par transfert de fiscalité, soit par dotation, soit par les deux mécanismes à la fois. La pratique semble jusqu’ici montrer que tous les intervenants ne maîtrisent pas encore ces dispositions pertinentes de la loi. D’où le sentiment d’une partie de l’opinion que la décentralisation coince.

Et pourtant, l’Etat a prévu des organes de suivi et d’appui des collectivités territoriales décentralisées. Le Conseil national de la décentralisation et le Comité inter ministériel des services locaux, mais surtout le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (Feicom) et le Centre de formation pour l’administration municipale (Cefam) de Buea (deux organes opérationnels) peuvent jouer un rôle important dans la mise en oeuvre de la décentralisation au niveau du montage et du financement des projets, mais aussi sur le plan de la formation du personnel administratif et technique des communes.

Ce sont ces ficelles que la série de séminaires organisés en ce moment se propose de donner aux acteurs de premier plan de la mise en oeuvre de la décentralisation à travers le pays. Le souci des pouvoirs publics étant de doter l’ensemble du pays d’infrastructures sociales de qualité pour faire reculer la pauvreté. Ce faisant, l’Etat reste concentré dans son rôle d’apporter un appui multiforme aux collectivités territoriales décentralisées.

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