Cameroun - Politique. Cameroun - 6 Avril 1984 - Riposte: Ce que Paul Biya répondait aux putschistes

Joseph OLINGA N. | Le Messager Lundi le 07 Avril 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Comment Paul Biya est parti de la clémence aux condamnations lors des différents «complots» de 1983 et 1984.

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La réplique de Paul Biya aux putschistes date d’avant le coup d’Etat du 6 avril 1984. Successeur constitutionnel d’Ahmadou Ahidjo, à la tête de l’Etat, le nouveau président de la République, sur les antennes de la «radio nationale» annonçait déjà la «découverte d’un complot contre la sécurité de l’Etat». L’homme du 6 novembre 1982 indiquait alors qu’un procès avait eu lieu en vue de sanctionner les auteurs dudit complot. Quelques mois plus tard, Paul Biya annonçait la commutation de la peine capitale prononcée par le tribunal militaire de Yaoundé en détention. «L’histoire retiendra que le président de la République, bien qu’il disposât de tous les moyens locaux pour rendre exécutoire la juste sentence du tribunal, a préféré la clémence dans l’intérêt supérieur de la nation et la fidélité aux plus hautes valeurs morales». Extrait du message à la nation de Paul Biya le 14 mars 1984.

C’est certainement l’une des allocutions les plus courtes de Paul Biya depuis son accession au pouvoir. «Camerounais, Camerounaises, Le Cameroun vient une fois de plus de traverser une période délicate de son histoire. Hier en effet, le 6 avril, vers trois heures du matin, des éléments de la Garde républicaine ont entrepris la réalisation d’un coup d’Etat, concrétisé par la coupure des liaisons téléphoniques et l’occupation des points stratégiques ou sensibles de Yaoundé, Palais de l’Unité, immeuble de la radio, aéroport, etc., avec pour finalité la main mise par la violence sur le pouvoir politique.»Dans les faits, Paul Biya se félicite du rôle joué par l’armée régulière pour enrayer ce qu’il nomme alors un «coup de force». Quatre jours plus tard (le 10 avril 1984, Ndlr), le ton monte. Paul entend établir les responsabilités et l’identité des acteurs du putsch manqué. Selon lui, «l’histoire retiendra que les forces ayant participé au rétablissement de la situation comprenaient des Camerounais de toutes origines, sans distinction de leur appartenance ethnique, régionale ou religieuse.»Pour Paul Biya, «La responsabilité du coup d’Etat manqué est celle d’une minorité d’ambitieux assoiffés de pouvoir et non celle de telle ou telle province ou de Camerounais de telle religion.» Cette fois, la clémence prônée par Paul Biya est rangée dans les placards.

Outre les mesures tendant à «préserver» la sécurité, la paix et l’unité nationale ou encore celles d’ordre militaire, administrative et politique, Paul Biya évoque des sanctions contre les auteurs du putsch manqué. «Au terme d’une enquête dont les conclusions sont attendues, les responsables du coup d’Etat seront sans délais traduits devant le Tribunal militaire, afin d’être jugé et punis, conformément à nos lois et à l’extrême gravité de leur forfait.» Des mesures qui, selon Paul Biya, contribuent à la construction de la dynamique des grandes options du renouveau national. Des sanctions qui seront évoquées par le président de la République le 17 mai de la même année. «Ceux qui ont pris les armes, au mépris de l’honneur et du droit, ont été réduits et arrêtés. Ils viennent d’être jugés par la justice de notre pays et condamnés sans faiblesse et sans haine. A tous, la loi «et la loi seule» a été appliquée. Pour les vrais coupables, le châtiment est la mesure du crime commis contre la nation.» Sans grande précision, le président de la République précise que «Les moins coupables d’entre eux, ceux qui se sont laissés entraîner sans comprendre le mal qu’ils faisaient, commence le temps du remords et, demain, celui du rachat.» Et les autres? 

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