Cameroun - Economie. Cameroun: Pas d’inquiétude pour le Trésor public - «L'Etat n'est pas en difficulté»

Rousseau-Joël FOUTE | Cameroon Tribune Vendredi le 11 Avril 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Au 31 mars dernier, 673 milliards de F de recettes ont été recouvrés, base caisse, sur 594 milliards de F prévus en cash, soit un excédent de 79 milliards.

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Dès les premiers jours du mois de janvier 2014, le ministère des Finances annonçait le début effectif de l’exécution du budget de l’Etat, qui est de 3 312 milliards de F CFA, contre 3 236 milliards en 2013. Une performance saluée à sa juste valeur par la communauté nationale, plutôt habituée à un retard à l’allumage. Aujourd’hui, alors que commence le deuxième trimestre, les fruits tiennent la promesse des fleurs. En effet, une évaluation chiffrée des réalisations au 31 mars dernier, qui marque la fin du premier trimestre 2014, laisse clairement apparaître des signes de bonne santé du Trésor public.

Il ressort des résultats présentés mercredi à Yaoundé par Moh Tangongho Sylvester, directeur général du Trésor, de la Coopération financière et monétaire au ministère des Finances (Minfi), qu’au 31 mars 2014, le Minfi a recouvré en ce qui concerne les recettes, base caisse, 673 milliards de F, soit un taux de recouvrement de plus de 95%. Par rapport au plan de trésorerie de l’Etat, 673 milliards de F de recettes recouvrés, c’est par rapport à 594 milliards de F prévus en cash, soit un excédent de 79 milliards de F. En ce qui concerne les dépenses, elles affichent 632 milliards de F.

Un montant qui intègre le paiement des salaires, le règlement des factures des prestataires de service et les autres dépenses de l’Etat. Ce chiffre est à mettre en rapport avec une prévision de 560 milliards de F, en termes de plan de trésorerie. Conclusion logique: l’exécution du budget de l’Etat pour l’exercice 2014, rendue à ce jour, est satisfaisante. Dans l’interview qui suit, le DG du Trésor, de la Coopération financière et monétaire, parle de la crédibilité de l’Etat et donne des éclaircissements sur le paiement des factures des prestataires.


Trésor public: «L'Etat n'est pas en difficulté»

Moh Tangongho Sylvester, Directeur général du Trésor, de la Coopération financière et monétaire au Minfi.


La signature de l'Etat du Cameroun est-elle crédible aujourd'hui?

Nous empruntons sur le marché national à moins de 2% par an. Je crois qu'il existe très peu d'institutions qui peuvent vous prêter de l'argent à ce taux-là par an. Nous avons toujours un taux de couverture de 300%. Donc, quand nous demandons 10 milliards de F, les établissements bancaires sont prêts à nous donner même 30 milliards de F.

Mais, nous ne retenons que les 10 milliards de F qui correspondent à ce que nous voulons. Il ne s'agit pas de s'endetter outre mesure puisque tout est calculé. Toujours pour illustrer notre crédibilité, il faut savoir que nous avons la possibilité de faire des tirages sur les avances statutaires au niveau de la BEAC. Celle-ci nous demande tout le temps de venir tirer pour une marge prévue de 335 milliards de F.

Mais nous préférons aller sur notre marché pour l'animer. Si l'Etat était en difficulté, il allait plutôt choisir d'aller tirer de l'argent sur ces avances statutaires de la BEAC, qui ont un taux d'intérêt de 3%. Pour conclure, la signature de l'Etat camerounais est crédible.


Que répondez-vous à ceux qui affirment que les délais de paiement des factures des prestataires de service de l'Etat sont longs?

Je tiens à préciser ici que dans les trésoreries, en région, les paiements se font en 30 jours et parfois, en moins de 30 jours. Lors d'une récente réunion avec les trésoriers-payeurs généraux, j'ai appris que certains payent à vue. Mais, au niveau de la paierie centrale où nous avons plus de 70% des dépenses, nous sommes actuellement en train de payer la première décade du mois de février 2014.

Nous sommes donc à 60 jours pour le délai de paiement et nous respectons ce délai depuis deux ans. Ce n'est pas une nouveauté. Ces 60 jours, c'est par rapport aux 90 jours prévus par la réglementation de la CEMAC. Je voudrais également signaler que le Cameroun est le seul pays de la zone CEMAC qui respecte les quatre critères de convergence, y compris la non-accumulation des arriérés sur le budget.

Cela a été confirmé lors d'une mission de la Commission de la CEMAC. Bien plus, le Cameroun figure parmi les cinq pays de la zone franc à avoir respecté ces quatre critères de manière consécutive, c’est-à-dire en 2012 et en 2013


L’an dernier, le niveau d’accumulation des arriérés avait été présenté comme préoccupant. La situation a-t-elle évolué ?

Il faut bien expliquer ce qu'on entend par arriérés. Vous avez des prestataires qui vont réaliser des travaux sans s'assurer au préalable de l'existence des crédits budgétaires y afférents. J'ai vu des gens qui se plaignaient qu'ils ont des bons au niveau du Trésor qui ne sont pas payés depuis deux ans parce qu'on ne les a pas engagés. Quand on n'a pas engagé un bon, il ne peut pas arriver au niveau du Trésor.

Donc, si vous allez exécuter des travaux sans-vous assurer de l'existence des crédits, vous allez vous mettre en difficulté. Si on met cela dans les arriérés, je dirais que c'est de l'indiscipline quand il s'agit des prestations sans crédit. L'Etat a commencé à payer une bonne partie des droits sociaux. Il y a des affaires qui sont en justice. Donc, à tout moment, vous aurez toujours quelque chose en instance et cela ne met pas le Trésor public en danger.

Les prestataires peuvent confirmer que ce qui est prévu dans le budget est payé dans' un délai de 60 jours. C'est une très bonne chose parce que cela participe de la bonne gouvernance au niveau du Trésor. Car un prestataire qui sait qu'il va être payé en moins de 60 jours n'a pas besoin d'aller voir des gens pour négocier.

D'autant plus que nous payons par ordre chronologique. Il y a des périodes, pendant la rentrée scolaire, par exemple, où nous payons en 45 jours. Notre objectif c'est d'améliorer davantage cette performance, bien que la réglementation de la Cemac donne jusqu’à 90 jours pour payer les prestataires. 

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