Cameroun - Transport. Cameroun - Hausse des salaires: L’entourloupe de Paul Biya aux fonctionnaires

Alain NOAH AWANA | Le Messager Mardi le 08 Juillet 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En augmentant leurs salaires de base de 5%, le président de la République veut laisser croire que ces mesures d’accompagnement vont atténuer les effets induits de la hausse des carburants à la pompe.

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Les mesures d’accompagnement annoncées dans la décision du gouvernement de réajuster les prix des carburants à la pompe commencent à tomber. Hier, lundi 7 juillet 2014, le président de la République a signé un décret qui revalorise les salaires des fonctionnaires. Aussi, « la rémunération mensuelle de base des personnels civils et militaires est à compter de la date de signature du présent décret revalorisé de 5% », lit-on dans le décret pris par Paul Biya. Mais, il faut bien comprendre qu’il s’agit du salaire de base.

Comme l’ont déjà souligné plusieurs fonctionnaires, il s’agit là d’une bien maigre augmentation surtout quand on sait que ladite augmentation est frappée de l’Impôt sur le revenu. Pour bien mesurer la maigreur de cette revalorisation, nous avons pris l’exemple d’un enseignant, fonctionnaire de catégorie A2 (cadre supérieur), lorsqu’il est logé au plus petit indice (le 465). Il a un salaire d’environ 210 000 mensuel, soit un salaire de base de 159 821 Fcfa. Les 5% d’augmentation décidée par le président de la République vont lui permettre de toucher désormais 167 812,05 comme salaire de base, soit une hausse de seulement 7 991 Fcfa et donc environ 217 991 Fcfa. Pour un fonctionnaire de l’information de catégorie A1 (cadre moyen) logé à l’indice 530, il connaîtra une augmentation de salaire de base d’environ 7 560 Fcfa. Pour le reste, un agent qui a touché 100 000 Fcfa en juin dernier devrait s’attendre à percevoir 103 500 Fcfa en cette fin de mois de juillet 2014 sous réserve du prélèvement de l’impôt sur le revenu des personnes physiques.

Les mesures de Paul Biya ne sont donc pas une bouffée d’oxygène comme ses caisses de résonnance le laissent croire depuis hier sur les antennes radios et télévisées de la chaîne à capitaux publics. Il faut noter qu’avec la hausse des tarifs des taxis qui va fatalement suivre, cette légère hausse des salaires des fonctionnaires et militaires sera rapidement engloutie au bout d’une semaine. Et encore, il s’agit là des cadres. Qu’en sera-t-il des agents de maîtrise, des agents et des ouvriers qui n’ont pas un salaire de base de plus de 100 000 Fcfa. Dans les couloirs du ministère du Commerce, un agent s’exclamait’ moqueur, qu’il aura une augmentation de 1 500 Fcfa. Des infirmières à l’hôpital Jamot étaient dépitées de tant de tapage au sujet d’une décision qui ne leur augmentera que 2 000 Fcfa sur leur salaire de base.


Des taxes sur le transport baissées

La pseudo-revalorisation des salaires des fonctionnaires décidée par le président de la République s’accompagne d’autres mesures dans le secteur des transports. En effet, Paul Biya a ordonné le réajustement de certaines taxes, notamment dans le transport. Dans le but, espère-t-il, que l’allègement des charges des transporteurs les conduira à ne pas augmenter les tarifs des transports. S’agissant du transport urbain et périurbain, l’on note que les tarifs trimestriels de la taxe de stationnement ont été revus à la baisse. Ainsi, les motos-taxis passent à 1 500 Fcfa, les taxis à 5 000 Fcfa (contre 12 500 Fcfa avant) et les autobus paieront 7 500 Fcfa.

Quant aux tarifs de l’impôt libératoire, ceux appliqués vont aller de 0 à 10 000 Fcfa pour les transporteurs de la catégorie A, de 10 001 Fcfa à 20 000 Fcfa pour ceux de la catégorie B, de 20 001 Fcfa à 25 000 Fcfa pour la catégorie C, et de 25 000 Fcfa à 50 000 Fcfa pour les transporteurs logés à la catégorie D.

Seulement, il faut noter que l’impôt libératoire étant appliqué différemment dans les collectivités territoriales décentralisées, l’on est arrivé à une diminution de 50%. L’ordonnance du président de la République porte également sur la réduction de la taxe spéciale sur les produits pétroliers et une réduction de moitié de la taxe à l’essieu. Toutes ces décisions ne font pas plier les transporteurs qui estiment qu’elles n’atténuent pas les effets de la hausse des prix des carburants à la pompe. Au final, il s’agit d’une entourloupe du président de la République.

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