Cameroun - Emploi. Cameroun - Grève syndicale: Les Confédérations réajustent leurs méthodes de pression

Nadège Christelle BOWA | Le Messager Vendredi le 11 Juillet 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Tandis que certains préparent une déclaration de grève à déposer dès ce jour sur la table du Premier ministre, Philemon Yang, d’autres recommandent à leurs camarades une forme des plus pernicieuse de débrayage. Raisons évoquées : les négociations sont dans l’impasse.

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« Ce n’était qu’un préavis de grève pour ouvrir la porte aux négociations ». C’est ainsi qu’il fallait comprendre, selon Antoinette Tangono Ekoan, présidente de la Confédération camerounaise du travail (Cct), la première sortie de certaines (12) confédérations syndicales des travailleurs du Cameroun, au lendemain de la hausse des prix des hydrocarbures. Ces dernières, dans une correspondance adressée au Premier ministre, en date du 2 juillet 2014, ont appelé « …à une grève générale dès le 10 juillet 2014 », en cas de non prise en compte de leurs exigences par le gouvernement. Dans ledit préavis, les confédérations syndicales qui dénoncent « avec la dernière énergie » la hausse des prix des carburants, « autre acte d’appauvrissement des populations et des travailleurs du Cameroun », demandent au gouvernement de rapporter sans délai le communiqué gouvernemental sur les augmentations des prix des carburants ; de mettre en place un cadre de négociation avec les Confédérations syndicales des travailleurs signataires.

Rendu au 10 juillet, le constat est formel comme le reconnaissent les syndicalistes eux-mêmes : les négociations engagées avec les pouvoirs publics sont dans l’impasse. Logiquement pour beaucoup, ce devrait être la grève. Que non ! Défend Antoinette Tangono Ekoan jointe par le reporter qui a observé que ce 10 juillet 2014, les travailleurs semblent vaquer normalement à leurs occupations. Même si dans les carrefours l’affluence habituellement constatée le matin semble avoir baissé d’un cran. Il est vrai admet cette présidente confédérale que les négociations achoppent autour de certains points comme le Salaire minimum inter professionnel garanti (Smig) que le gouvernement entend relever à 35 000 Fcfa alors que les syndicalistes le veulent à 62 000Fcfa « en raison des charges par exemple d’un célibataire et en tenant compte du coût actuel de la vie », précise Antoinette Tangono. Pour elle, l’idéal serait 150 000 Fcfa. Un avis que partage par ailleurs l’ensemble des signataires du préavis.


Grève perlée ou service minimum

Les tractations se heurtent aussi autour du déplafonnement de la pension retraite à la Cnps –au demeurant imposable- que les syndicalistes souhaitent voir passer de 300 000Fcfa à un million de Fcfa pour permettre aux autres catégories sociales de bénéficier des mesures d’accompagnement ; de l’annulation de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques (Irrp). Enfin sur la question relative à la mise en place d’une véritable instance dont les décisions seront exécutoires en remplacement de la Commission nationale consultative qui n’est qu’un « organe consultatif sans réel pouvoir », dénoncent-ils. Maintenant que les négociations sont dans l’impasse, « demain [ce jour, Ndlr], nous allons déposer la déclaration de grève à la primature. On est légaliste et pas des agitateurs », annoncent-ils. Avant de prédire son suivi effectif.

Au sujet de la date probable du démarrage de ladite grève, les syndicats restent muets, réservant la primeur au destinataire de leur future correspondance. En attendant, certaines centrales syndicales, à l’instar de la Csp (Centrale syndicale du secteur public) recommandent une « grève perlée ». Sur ses déclinaisons, Jean Marc Bikoko indique : « on demande aux camarades de se réajuster. C’est-à-dire que sur 25 jours de travail, tu peux choisir de travailler effectivement 10 jours. Les autres jours, tu restes à la maison parce que le salaire ne te permet pas de te rendre au travail ». Une forme de grève davantage coûteuse parce que plus pernicieuse.

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