Cameroun - Education. Cameroun - Bertoua: L'école publique de Mokolo 3 en détresse

Bernard Bangda | Repères Jeudi le 04 Septembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Les premières salles de classe construites l'année dernière par Aïba Ngari, chef supérieur des Gbaya Mbartoua, tombent en désuétude alors que s'annonce la rentrée scolaire prochaine.

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De l'extérieur, on ne s'aperçoit pas que trois salles de classe de cette école primaire sont subdivisées pour former les trois niveaux de classe d'une école primaire à cycle complet. A l'intérieur justement, des tables-bancs brinquebalantes, fruits d'une quête et de la participation en nature des enseignantes sous la férule d'Alphonsine Tsanga, la directrice de cet établissement scolaire. «Nous ne pouvions nous permettre de continuer à faire asseoir tous les enfants à même le sol surtout dans un environnement très marqué par une forte population de reptiles de toutes sortes», soutient Alphonsine Tsanga.

«En période de pluies, nous sommes souvent obligées de libérer les élèves à la moindre alerte car nous ne pouvons risquer de les exposer aux intempéries», souligne l'une des enseignantes de cette école créée en 2009. Les murs en planches ne garantissent pas non plus une sécurité optimale tant les espaces entre elles laissent passer des courants d'air et des rayons de soleil préjudiciables à la santé des élèves. La directrice est logée à la même enseigne que ses élèves et enseignantes. Le mobilier de son bureau au sol nu se résume en une table et une chaise, toutes fabriquées en bois blanc non raboté tandis que c'est un carton qu'elle dépose après chaque journée de travail qui lui sert d'armoire.

Pourtant, reconnaît Mme Tsanga, "notre école a beaucoup évolué en termes d'infrastructures. A sa création, nous avions occupé pendant un an un endroit à ciel ouvert avant de rejoindre la villa d'un particulier dont les chambres étaient transformées en salles de classe, l'une des toilettes faisant office de mon bureau." Trois ans après, il a fallu partir de là pour le site qu'occupe cette école aujourd'hui qui lui a été octroyé par Aiba Ngari, le chef de canton Gbaya-Mbartoua. «C'est lui qui a construit les salles de classe que vous voyez-là», confirme la directrice de l'école.

Aïba Ngari que nous avons rencontré dans son palais situé au quartier Ngaïkada, à près de 10 km de cette école située derrière le 81è Bataillon d'infanterie motorisée (Bim) au quartier dit Zangoua révèle que «je l'ai fait parce que je suis le père de tous les enfants de Bertoua. Lorsque l'un d'eux me sollicite comme l'a fait le chef de bloc de Zangoua, je réponds favorablement à cet appel.» Pour autant, poursuit le chef supérieur des Gbaya Mbartoua, «au lieu de se battre éternellement pour des postes politiques, les élites de ce département devraient mettre à contribution leurs énormes moyens financiers pour promouvoir l'éducation des enfants. On a plutôt l'impression qu'elles se battent pour entretenir le fossé intellectuel qui existe entre les générations.»

Par ailleurs, Aïba Ngari fustige les riverains de cette école à problèmes qui ont refusé de cotiser pour la doter d'au moins deux salles de classe en matériaux définitifs. Et ce malgré la mise du chef traditionnel en premier pour montrer la voie. Heureusement, précise la directrice, «nous avons pu fonctionner cette année scolaire qui s'achève avec l'appui de l'association des parents d'élèves et d'enseignants (Apee), le paquet minimum reçu étant vraiment le strict minimum».

Pendant un instant, l'espoir de l'intervention de l'Etat pour améliorer les conditions de travail dans cette école a été entretenu. En effet, se souvient Alphonsine Tsanga, «en 2011, le ministre de l'éducation de base avait fait publier par Cameroon tribune un avis d'appel d'offres national ouvert pour la construction de salles de classe dans certaines écoles publiques du Cameroun parmi lesquelles la nôtre. L'on ne comprend pas donc pourquoi jusqu'en 2014, rien n'a été fait».

L'espoir des dirigeants de cette école ne pouvait venir que de la Banque islamique dont une mission avait visité cet établissement l'année dernière. Cette mission, selon la directrice, avait pris sur elle de faciliter la construction d'un bloc de six salles de classe, d'un bloc administratif, des latrines, trois logements pour les enseignantes et une maison d'astreinte pour la directrice. Mais jusqu'à ce jour, rien n'a été fait. La peur est grande de retrouver à la rentrée prochaine tous les murs des salles de classe en bois blanc rongés par les termites et le toit en nattes de raphia entièrement emporté par les vents.

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