Cameroun - Santé. Poliomyélite: le Cameroun toujours sous alerte maximale

Le Messager Mardi le 04 Novembre 2014 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Depuis le début de l’année, plus de 5 millions d’enfants ont été vaccinés contre 4,7 millions en 2013. Pourtant le pays n’a pas toujours atteint la norme 95% pour s’assurer une immunité collective.

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Une fois encore, des équipes de vaccinateurs vont être déployés sur le terrain pour administrer aux enfants des doses de vaccins contre le poliovirus sauvage. En effet, le Cameroun organise du 30 octobre au 2 novembre prochain, le neuvième tour des journées nationales de vaccination de riposte contre la poliomyélite synchronisées avec le Nigeria. Lesquelles sont couplées au deuxième tour de la Semaine d’actions de santé et de nutrition infantile et maternelle de l’année. Avec pour objectif de réduire la mortalité et la morbidité dues à la polio, à la carence en vitamine A et aux parasitoses intestinales chez les enfants de moins de 5 ans. D’après Zacharie Adam, directeur adjoint de l’Unicef, cette autre campagne cible : « les populations camerounaises d’enfants de 0 à 5 ans sur l’ensemble du territoire. Mais en particulier à l’Est dans les camps de réfugiés, cela va être les enfants de 0 à 10 ans. Vous constatez là qu’on ratisse un peu plus large ». Il invite : « les populations à ouvrir leurs portes aux plus de 14500 mobilisateurs sociaux qui seront déployés ».

Depuis le début de cette épidémie déclarée en 2013, le Cameroun a à ce jour, enregistré neuf cas de Polio virus sauvage. Et les deux derniers détectés le 30 juillet 2014 au sein des populations de refugiés dans le district de santé de Ketté, dans la région de l’Est, viennent conforter cette recommandation du groupe technique consultatif sur la poliomyélite qui demande aux pays de la sous-région Oms Afrique centrale et au Nigéria, d’organiser des Journées nationales de vaccination synchronisées en vue d’arrêter la circulation du poliovirus sauvage d’ici le 31 décembre 2014. A en croire l’Unicef, on était pourtant à deux doigts d’en finir avec cette maladie. Dans une déclaration faite à la veille de la Journée mondiale contre la poliomyélite, le 24 octobre dernier, Anthony Lake, directeur général de l'Unicef déclare que : « Le monde n'a jamais été aussi proche de la possibilité sans précédent d’éradiquer la polio ». Afin d’atteindre cet objectif, l’organisation, depuis 26 ans, mène des activités qui visent, à travers le financement des campagnes de vaccination, à protéger les enfants contre cette maladie invalidante.

Défis

Voilà qu’à cause d’une flambée, la cote d’alerte est de retour « au niveau maximal » selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms). En effet, explique Dr Marlise Dontsop de l’Oms, « un cas de polio est une urgence ». Cette alerte est d’ailleurs de portée universelle. Et suggère des campagnes de vaccination tous azimuts pour espérer éradiquer le polio d’ici 2018. A ce propos, renseigne Dr Dontsop, d’après qui il est possible d’arrêter la circulation du poliovirus sauvage en 2014, bien qu’importé du Tchad, si le virus détecté à Malantouen n’avait trouvé un terrain favorable, il aurait pu disparaître. Car détecté dans ce pays en 2011, « ce polio était orphelin jusqu’en 2013 ».

Dans cette lutte, de nombreux défis interpellent encore le Cameroun, classé pays exportateur. Ils sont relatifs selon Dr Désiré Nolna, secrétaire permanent adjoint au Programme élargi de vaccination (Pev) à l’insuffisance des ressources humaines ; au problème de responsabilité des personnels impliqués ; à la résurgence d’autres épidémies à l’instar du choléra, de la fièvre jaune, de la rougeole ; à la carence en logistique (422 motos pour couvrir 1707 aires de santé… mais aussi l’insécurité à qui on impute le ratage de 18 000 enfants dans le septentrion. Malheureusement, alors la bataille est loin d’être gagnée, le virus est toujours hors contrôle, l’on redoute un essoufflement non seulement au sein des populations qui ne comprennent pas toujours la nécessité de la régularité des vaccinations, mais aussi au sein des partenaires au développement qui y ont déjà consenti plusieurs milliards de Fcfa.

Nadège Christelle BOWA

Dr Désiré Nolna: « Plus les enfants reçoivent les doses de vaccination, mieux ce sera pour eux »

D’après le Secrétaire permanent adjoint au Programme élargi de vaccination, plus les enfants sont vaccinés mieux cela contribue à renforcer leur immunité.

Au moment où l’on amorce le 9e tour des campagnes de riposte contre la poliomyélite, quel bilan faites-vous des 8 précédents tours ?

Je crois que tel que dit par la dernière évaluation indépendante conduite au Cameroun en septembre dernier et qui vient de rendre son rapport, d’énormes progrès ont été faits en matière de réponse du Cameroun et ses partenaires face à l’épidémie de polio que nous vivons depuis 2013. Seulement, il reste encore des risques résiduels qui devront être agressés. Et ces risques résiduels portent naturellement sur la situation des réfugiés, le Cameroun étant un pays d’hospitalité. C’est également la surveillance épidémiologique à travers la qualité des selles qui devra être améliorée. C’est aussi la situation des zones en insécurité dans la partie septentrionale du Cameroun, notamment à l’Extrême-Nord. La campagne que nous conduisons à partir du 30 octobre a pour objectif d’améliorer sa mise en œuvre en termes de qualité en intégrant déjà les recommandations formulées par la mission d’évaluation et dans l’espoir que les autres activités qui seront conduites en marge de la campagne, notamment le renforcement de la vaccination de routine, l’amélioration de la surveillance, contribueront à l’arrêt de la circulation du poliovirus sauvage d’ici le 31 décembre 2014.

Que répondez-vous à ces populations qui pensent qu’un 9e tour de vaccination c’est trop ?

Je dirais que ce sont les recommandations de l’Assemblée mondiale de la santé qui voudraient que quand une épidémie de poliomyélite est déclenchée, une évaluation indépendante doit être conduite tous les trois mois jusqu’à ce que l’évaluation conclut à l’arrêt de la circulation du poliovirus sauvage. Malheureusement, la dernière évaluation ne s’est pas prononcée en faveur de l’arrêt de la circulation du poliovirus sauvage dans notre pays. Vous avez souvenance que les derniers cas ont été confirmés le 30 juillet dernier dans un camp de réfugiés centrafricains dans le district de santé de Ketté. C’est la preuve que le virus continue de circuler. Des efforts ont été fournis mais il reste des risques résiduels. Il faudrait arrêter ces risques résiduels dans l’espoir que d’ici la fin d’année aucun cas de polio ne soit déclaré à nouveau. Pour que enfin lorsqu’interviendra l’évaluation indépendante de février qu’on puisse déclarer l’arrêt de la circulation poliovirus sauvage. Donc je voudrais ici inviter les communautés, les populations, les parents à rester favorables à la vaccination parce qu’il ne s’agit pas là du dernier passage. Nous venons solliciter une fois de plus leur disponibilité à faire vacciner les enfants. Plus les enfants reçoivent les doses de vaccination, mieux sera pour eux parce que cela contribue à renforcer leur immunité quel que soit le nombre de doses que l’enfant reçoit.

Entretien avec NCB

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