C’était dans la nuit de vendredi à samedi dernier, au bout d’une longue séance plénière.

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«Pas d’objection, l’ensemble du projet de loi est adopté. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée ». Il est 00h40 le samedi 6 décembre 2014, lorsque le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, fait cette déclaration dans l’hémicycle du palais de Verre de Ngoa-Ekelle. C’est l’épilogue d’une longue séance plénière qui aura commencé peu après 20h vendredi. Comme à l’accoutumée, la séance plénière d’adoption du projet de loi portant loi de finances de la République du Cameroun a tenu ses promesses. Sauf qu’on peut observer que cette fois-ci, les choses  sont allées un peu plus vite que d’habitude. Mais, on se souviendra que c’est à 16h vendredi que devait débuter cette séance plénière. A cette heure-là, bon nombre de députés avait déjà pris place, ainsi que plusieurs membres du gouvernement. Mais, c’est finalement un peu après 20h que la séance est ouverte, sous la houlette de Cavaye Yeguié Djibril. La parole est donnée au député Luc Koa, rapporteur général de la Commission des Finances et du Budget pour la lecture du rapport général de la Commission. L’exercice dure  plus de deux heures, le document à présenter étant riche de 106 pages. A 22h26, la lecture s’achève sous les applaudissements. Place maintenant à la discussion générale.   



Débats

Le SDF, premier parti d’opposition, monte au créneau et soulève une question préalable à travers le président de son groupe parlementaire. L’honorable Joseph Banadzem dénonce la violation de la loi. Il s’en prend notamment au Sénat, dont les questeurs ne se sont pas présentés devant la Commission des Finances et du Budget de l’Assemblée nationale pour défendre le budget 2015 de cette autre chambre du Parlement. Conclusion du SDF : le projet de budget présenté est incomplet et ne saurait être adopté dans ces conditions. Il doit retourner à la Commission des Finances et du Budget pour que le Sénat aille y défendre son enveloppe. Si cela ne peut pas se faire dans les délais, le SDF propose que le chef de l’Etat reconduise le budget par douzième comme le prévoit la loi.  S’ensuivent de vifs échanges entre les députés du SDF et la présidente de la Commission des Finances et du Budget. Protestations et éclats de voix. Le marteau de Cavaye Yeguié Djibril retentit plusieurs fois pour ramener l’ordre.  Face à la crispation des positions, on passe au vote et la question préalable du SDF est rejetée. Le débat général peut alors se poursuivre. Plusieurs députés montent à la tribune et interpellent les ministres sur divers sujets d’actualité, dont certains n’ont aucun lien direct avec le projet de  loi de finances sur la table. Par la suite, les membres du gouvernement concernés se succèdent pour répondre. A 00h34, la discussion générale s’achève. Plusieurs députés du SDF ne sont plus en place. Les choses s’accélèrent. Cavaye Yeguié Djibril fait parler son expérience. Les différents articles du texte sont parcourus et adoptés au pas de course, la non-objection étant à chaque fois constatée. Puis, à 00h40, samedi, le projet de loi de finances est adopté et la séance levée, au grand soulagement de tous.

Le budget 2015 s’équilibre en recettes et en dépenses à 3 746,6 milliards de F, contre 3 312 milliards de F en 2014. Le gouvernement prévoit un taux de croissance du PIB de 6,3% et un taux d’inflation de 3% environ.  Les dépenses directes de fonctionnement, évaluées à  2 159 milliards de F, sont en hausse de 150,7 milliards. Les dépenses d’investissement se situent à 1 150 milliards de F, contre 1 000 milliards en 2014. Le service de la dette est évalué à 436 milliards de F contre 302 milliards cette année.

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