Cameroun - Politique. Conseil constitutionnel: La mise en place se précise
A la veille du traditionnel message du 31 décembre à la nation, les bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat sont convoqués ce mardi 30 décembre 2014 à Yaoundé. Le chef de l’Etat est décidé à mettre en place le Conseil constitutionnel.
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Selon des sources dignes de foi, les membres des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat doivent se réunir ce mardi 30 décembre 2014 à Yaoundé. L’objet de leur rencontre pourrait porter sur la désignation des membres du Conseil constitutionnel. La Constitution du 18 janvier 1996 et la loi n° 2004/0004 du 21 avril 2004 portant organisation et fonctionnement du Conseil constitutionnel prévoient que trois membres dont le président du Conseil Constitutionnel sont désignés par le président de la République, trois par le président de l’Assemblée nationale après avis du bureau, trois par le président du Sénat après avis du bureau et deux membres par le Conseil supérieur de la magistrature.
Consultations
Le président de la République avait déjà reçu des propositions pour la désignation des candidats du Conseil supérieur de la magistrature pour le Conseil constitutionnel. L’article 7 de la loi n° 2004/0004 du 21 avril 2004 portant organisation et fonctionnement du Conseil constitutionnel qui stipule en effet que «Le Conseil Constitutionnel comprend onze (11) membres désignés pour un mandat de neuf(9) ans non renouvelable». Il convient cependant de souligner que le mandat des conseillers a été écourté en avril 2008. C’est l’objet de l’article 51 (Nouveau) de la loi n° 2008/001 du 14 avril 2008 modifiant et complétant certaines dispositions de la loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la constitution du 02 juin 1972.
Cet article 51 stipule que «Le Conseil Constitutionnel comprend onze (11) membres désignés pour un mandat de six (6) ans éventuellement renouvelable. Les membres du Conseil Constitutionnel sont choisis parmi les personnalités de réputation professionnelle établie. Ils doivent jouir d’une grande intégrité morale et d’une compétence reconnue». D’anciens responsables de la Cour suprême peuvent rebondir au Conseil constitutionnel. Des juristes chevronnés dont des magistrats, des avocats et universitaires proches ou pontes du régime peuvent être nommés au Conseil constitutionnel. Tout comme ceux du Social democratic front (Sdf) de Ni John Fru Ndi.
Le Sdf dans la course…
Car, il va falloir tenir compte des autres partis politiques qui figurent dans les bureaux du Sénat et de l’Assemblée nationale. Hormis le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) qui est majoritaire aussi bien au Sénat qu’à l’Assemblée nationale, le Social democratic front (Sdf) vient en seconde position au parlement et peut à ce titre proposer également des candidats «choisis parmi les personnalités de réputation professionnelle établie» et jouissant «d’une grande intégrité morale et d’une compétence reconnue».
Des personnalités qui seront désignés par le président du Sénat après avis du bureau et par le président de l’Assemblée nationale, après avis du bureau.
Le Conseil constitutionnel est une institution importante. Le Conseil constitutionnel est compétent en matière de contrôle de constitutionalités des lois, des traités et accords internationaux, mais aussi en ce qui ce qui concerne les règlements intérieurs de l’Assemblée nationale et du Sénat. Organe régulateur du fonctionnement des institutions, le Conseil constitutionnel est aussi compétent pour régler des conflits d'attributions entre les institutions de l’Etat, entre l’Etat et les régions et entre les régions. Il est aussi compétent en matière de contrôle de la régularité de l’élection présidentielle, des élections parlementaires et des consultations référendaires.
Enjeux de la proclamation des résultats
Le Conseil constitutionnel proclame les résultats de ces consultations. Etant la seule institution habilitée à proclamer les résultats de l’élection présidentielle par exemple, le rôle du Conseil constitutionnel est fondamental dans la bonne ou la mauvaise marche de la démocratie dans notre pays. On sait comment et dans quelles conditions les résultats des élections présidentielles et législatives et sénatoriales ont été proclamées depuis le retour du Cameroun au multipartisme et depuis notamment l’adoption et la promulgation de la constitution du 18 janvier 1996.
Paul Biya va-t-il uniquement chercher à caser des amis politiques au Conseil constitutionnel ou permettre à des juristes non politiquement marqués et assez indépendants de crédibiliser cette institution? Certaines sources indiquent que dans la perspective de la présidentielle d’octobre 2018, le président Biya veut garder le contrôle du Conseil Constitutionnel en nommant des personnalités loyales et fidèles à son régime. La Cour suprême exerce depuis 18 ans les attributions du Conseil constitutionnel jusqu’à sa mise en place annoncée.
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