L'auteur de l'AntéCode Biya a été libéré de la prison centrale de New-Bell à Douala, capitale économique du Cameroun vendredi dernier après une détention de six mois.

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L'on se souvient que Bertrand Teyou avait été interpellé en novembre 2010 après avoir commis un autre livre. Cette fois, l'auteur s'intéressait à la Première dame du Cameroun, Chantal Biya. A l'issue de ce qui est désormais considéré comme Affaire Teyou-Chantal Biya, une association, qui s'est mise en place sous le nom de comité pour la libération de Bertrand Teyou (Coliberte) a signé un communiqué de presse dont la teneur suit: "En mars 2011, des citoyens du monde entier se sont réunis publiquement en un Comité pour la libération de Bertrand Teyou (Coliberte), pour œuvrer à la libération de l’écrivain. Celui-ci avait été condamné à payer 2 millions 30150 FCFA pour ‘outrage à personnalité’ et pour ‘manifestation illégale’. Empêché de travailler et donc incapable de réunir cette somme, depuis le 3 novembre 2010, date de son arrestation, il était incarcéré à la prison de New Bell à Douala. L’écrivain avait été écroué pour avoir publié un essai, "La Belle de la République bananière : Chantal Biya, de la rue au Palais", et pour avoir organisé une soirée de présentation publique de son ouvrage à l’hôtel Somatel à Douala.

Depuis, Bertrand Teyou a été reconnu comme prisonnier d’opinion par Amnesty international, qui en outre a mis en branle son action rapide et ainsi à travers ses multiples antennes, a contacté les autorités camerounaises, le président de la République du Cameroun d’abord, son premier ministre, tout comme leurs ambassadeurs à l’étranger. De même, le Comité pour écrivains incarcérés du PEN International, le syndicat international des écrivains, surtout ses antennes nationales des Etats-Unis, d’Allemagne, d’Angleterre et du Canada, ont contacté les mêmes autorités camerounaises, pour exiger d’elles la libération de l’écrivain.

Pour permettre le traitement médical rapide de Bertrand Teyou qui souffre d’hémorroïdes aigus et d’hypotension, le fonds d’urgence du PEN International, Londres, a décidé de payer les 2,030,150 CFA de rançon qui retenaient l’écrivain en prison, pour ainsi permettre sa libération immédiate. La chaire de littérature africaine de l’université de Bayreuth en Allemagne a décidé, elle, de prendre à sa charge les frais de réimpression de son livre, La Belle de la République bananière : Chantal Biya, de la rue au Palais, qui ainsi reparaitra en Allemagne, dans la ‘Bayreuth African Studies’.

Le Coliberte remercie tous ceux et toutes celles qui se sont cotisés, ont acheté les t-shirts ‘Libérez Bertrand Teyou !’ pour permettre une levée de fonds à sa faveur, qui de toutes autres façons ont témoigné leur sympathie pour cet écrivain camerounais emprisonné et se sont investis pour sa libération, tout comme les institutions qui ont œuvré à l’exposé public de son cas. Ainsi ayant mis en branle ce que le ministère public exigeait pour la libération de Bertrand Teyou, nous du Coliberte prenons acte de sa mise en liberté effective. Après tout dans une république, et le Cameroun en est une, tout citoyen est coupable quand un innocent est en prison."

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