Feymania. Internet : Des arnaqueurs toujours plus ingénieux

Yvette MBASSI-BIKELE | Cameroon-tribune Vendredi le 06 Mai 2011 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
On vous l’a déjà sûrement fait. Le coup du richissime héritier de Sani Abacha ou du général Gueï qui, incapable de mettre personnellement la main sur la fortune familiale bloquée dans un compte bancaire très surveillé, sollicite les bons offices d’un anonyme. Vous, en l’occurrence, dont les qualités humanistes et la capacité de frappe peuvent aisément permettre de débloquer la situation. Contre forte récompense. Auparavant, il vous faut simplement communiquer vos cordonnées bancaires. Ce qui s’ensuit dès cet instant, du moins pour les nigauds qui mordent à l’hameçon, est digne d’un film de 007. Quand ledit compte n’est pas tout bonnement délesté de son contenu, ce sont d’autres avoirs, y compris la vie, qui sont menacés.

ADS



En février dernier, pas moins qu’un député suisse de 71 ans, par l’odeur d’un héritage de 9 millions d’euros alléché, en a fait la triste expérience. L’honorable avait été saisi de la bonne nouvelle par un vulgaire e-mail, de type Spam. Donc, reconnaissable entre tous et à esquiver automatiquement. Après plusieurs mois d’échanges virtuels avec des escrocs Togolais, l’homme s’est rendu dans le pays pour récupérer son bien. Mauvaise idée. Il est enlevé à son arrivée par des bandits qui demandent plutôt une rançon d’un million d’euros. Après avoir négocié une rançon au rabais -5.000 euros-, il est autorisé à appeler sa femme qui prévient les autorités. Diligents, celles-ci appréhendent très rapidement les preneurs d’otage. « J’ai d’abord hésité en pensant que c’était une arnaque. Mais, finalement, j’ai décidé d’aller voir, par curiosité et goût de l’aventure. Jamais je n’aurais pu penser que ça tournerait si mal », expliquera plus tard la victime.

Selon des experts en cybercriminalité, la plupart des victimes d’arnaques sur le net sont naïvement appâtées par la perspective du gain. « Avec la pauvreté ambiante, les gens sont très sensibles aux rentrées d’argent faciles. Donc, beaucoup ne réfléchissent pas quand ils reçoivent des propositions pécuniaires dans leur boîte. Le premier réflexe est toujours de coopérer », explique un expert d’Interpol. Lesdites arnaques touchent tous les domaines : achat en ligne d’articles à des prix défiant toute concurrence et jamais livrés, loterie, voyance, voyages…

La dernière en date et qui fait de nombreuses victimes, malgré les alertes des autorités compétentes, est le « phishing ». Encore appelé « hameçon », elle sévit par mail et a fait son nid dans le développement du spam. La technique consiste à amener les internautes à révéler des informations personnelles ou financières via un message électronique ou un site Web frauduleux.

« Tout commence par la réception d'un mail. Vous recevez de votre banque, de votre fournisseur d'accès ou d'un cyber marchant un message de forme tout à fait habituelle (avec le logo et les couleurs de l'entreprise) vous informant qu'un regrettable incident technique a effacé vos coordonnées. Vous êtes invité à cliquer sur un lien vous menant au site de l'entreprise en question pour ressaisir soit votre numéro de carte bleue, vos identifiants et mot de passe de connexion. Vous êtes en confiance et suivez attentivement les consignes…Vous venez de fournir volontairement votre numéro de compte ou vos mots de passe à un escroc qui va s'empresser d'utiliser votre compte », explique Carl Gwet, informaticien.

Si le mot a été inventé en 1996 par des pirates qui escroquaient des clients AOL en leur volant leur mot de passe, c'est surtout à partir de 2003 que le phénomène a explosé en touchant particulièrement des clients des banques américaines. Depuis, la propagation de ces arnaques est exponentielle. Selon une étude du cabinet Gartner, institut de recherche, les attaques de phishing auraient coûté aux banques et organismes de cartes bancaires américaines près de 1,2 milliard de dollars en 2004. Sous nos cieux où les statistiques sont peu fiables, le phénomène est plus que rampant. Raison pour laquelle des réunions sur la cybercriminalité se multiplient localement. Question de trouver le moyen de trancher les tentacules à cette espèce de pieuvre.
 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS