Cameroun - Politique. Succession de scandales : Paul Biya interpelé sur sa gouvernance

Edmond Kamguia K. | La Nouvelle Expression Mardi le 17 Mars 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Dans deux lettres ouvertes, le président national du Mouvement démocratique de conscience nationale (Modecna) Bruno Deffo revient sur les tripatouillages des résultats des concours et des recrutements directs, sur le piratage du site de la présidence de la République et présente l’enjeu du rajeunissement de la classe politique.

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Au président de la République, le président national du mouvement démocratique  de conscience nationale (Modecna) Bruno Deffo a fait remarquer dans une lettre ouverte  datée  du jeudi  12 mars 2015 qu’au  Modecna, ils ont  «le regret» de lui présenter  toutes  leurs «félicitations pour les preuves de mal gouvernance aggravées»  servis «aux peuple camerounais à travers vos actions. Lors de sa dernière sortie du lundi 09 mars 2015, le ministre de l’enseignement supérieur du Cameroun vous a cité comme ordonnateur d’un communiqué répondant aux différentes contestations créées  par la publication de deux  listes des admis aux récent concours d’entrée à l’Iric de Yaoundé. Elle a montré au yeux du monde la énième preuve de mal gouvernance pratiquée  quotidiennement dans notre pays à travers la publication d’une troisième liste supposée être sur votre très haute instruction comptant 22 étudiants définitivement admis pour le cycle de master en diplomatie», a-t-il précisé.

 

Sortir  de la mal gouvernance aggravée

 

Pour le Modecna: «Cette troisième publication,  étant une liste élargie de conciliation présentant l’ensemble des différents noms querellés,  en lieu et place d’une liste de 15 noms précédemment attendus(…), reste très incompréhensible». Bruno Deffo mentionne aussi dans sa lettre la publication des listes pour les recrutements dans les forces armées et des autres concours. Lesquels  recrutements «ne sont toujours épargnés» par des tripatouillages.  Paul Biya est particulièrement interpelé  sur  photo jugée «mensongère  sur le site de la présidence de la république lors d’une cérémonie des hommages rendus à nos forces armées tombés sur les fronts pendant les combats de défense de l’intégrité du territoire national, alors que le peuple camerounais et le monde entier savent que vous êtes en visite privée hors du pays», peut-on lire dans ce courrier.

 

Au sujet de «ces actes audacieux (….) de nature à ternir l’image de marque de notre nation», le Modecna interpelle les consciences sur la  manière du Chef de l’Etat à gérer et sur le respect de son autorité : «A cet effet le Modecna (…) ne peut rester indifférent, fait appel à vos prérogatives régaliennes afin de poser des actes forts digne d’un chef de l’Etat respectable et de prendre des mesures fortes qui s’imposent pour mettre fin à  cette distraction d’autant plus que notre nation traverse en ce moment de très graves crises telles que  les crises transfrontalières avec ses conséquences, la vie chère ayant pour corolaire l’augmentation des prix de denrées de première nécessité, le chômage des jeunes camerounais, la misère grandissante des populations, la corruption, la mal gouvernance aggravée, les frustrations de tous genres, etc.».

 

Céder la place aux jeunes

 

Dans une autre lettre ouverte datée toujours du  jeudi 12 mars 2015 à Douala, mais  adressée aux représentants du peuple, le président National du mouvement démocratique  de conscience nationale (Modecna) Bruno Deffo  évoque  l’alternance au Cameroun. Il parle du  renouvellement des bureaux du Sénat  et de l’Assemblée nationale. Le Modecna lance un vibrant appel à leur conscience patriotique lors du renouvellement des bureaux du Sénat et de l’Assemblée nationale : «Les Camerounais de l’intérieur comme de l’extérieur ont trop soif du changement et du rajeunissement de la classe dirigeante dans notre pays. Nous, du Modecna, pensons que nous pouvons compter sur vous pour jeter les bases de l’action indispensable et salutaire de notre chère nation», a écrit le président du Modecna.

 

 

 Poursuivant ces  propos, Bruno Deffo partage l’avis  des compatriotes  qui estiment que  « ce pays a un grand besoin du sang neuf pour impulser son développement et son rayonnement, de ce fait un changement de comportement s’impose à vous dès maintenant », dit-il aux élus du peuple avant d’ajouter : «Vos fils et vos petits-fils attendent que vous leur céder la place avec dignité  et honneur. Le perchoir de l’Assemblée nationale ou du Sénat peu servir d’exemple pour l’alternance dans notre pays (...) Qu’est ce que vous voulez que la nation camerounaise retienne de vous en termes d’alternance au pouvoir ? Quid  du passage de témoin ? L’alternance et le rajeunissement dépendent exclusivement du groupe parlementaire du Rdpc et de son président national», a-t-il souligné,  en espérant une réaction positive de la part des députés et des sénateurs.

Tirer les conséquences des actes

 

Mobilisé avec les autres partis politiques de tout bord, la société civile et les amis du Cameroun pour la recherche d’une solution à ces problèmes, le Modecna trouve que la mal-gouvernance  pourrait offrir «l’occasion de poser des actes de nature à pousser tout le peuple camerounais à la révolte et surtout que ce peuple attend toujours de vous (Paul Biya, ndlr) le rajeunissement total de la classe dirigeante. Pourquoi instrumentalisez-vous les populations en flouant les résultats des concours et autres recrutements directs dans la fonction publique? Quelle belle image de corruption et de tripatouillage votre équipe projette-t-elle à la communauté nationale et internationale ?  Quel bon exemple présentez-vous à nos jeunes en posant de tels actes ? Quel avenir voulez-vous léguer à cette jeunesse camerounaise «fer de lance de notre nation»?», s’est interrogé Bruno Deffo qui a souhaité que Paul Biya tire «les conséquences de ces actes » qui interpellent directement sa  conscience, sa  dignité et  son sens de l’éthique.

 

 

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