Cameroun - Politique. Alternance : Malheur à qui en parle

Jean-Bruno Tagne | Le Jour Mardi le 24 Mars 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Au sein du parti au pouvoir, l’alternance est un sujet tabou au motif qu’« on ne parle pas de la succession d’un chef de son vivant ».

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Parler de l’alternance au Cameroun ou de la succession du président Biya est un de ces sujets tabous qui entourent le chef de l’Etat camerounais. Or, à 82 ans, dont 33 passés au pouvoir, Paul Biya est, qu’on le veuille ou non, parvenu au crépuscule de sa vie et devrait avoir déjà fini de rédiger son testament. Le moment, plus que jamais, est donc indiqué pour parler de l’alternance au sommet de l’Etat. Mais osez en parler, et quelques caciques du régime vous rétorqueront qu’ « on ne parle pas de la succession d’un chef quand il est encore en vie ».

 

Sauf qu’on est en République et non dans une chefferie. D’ici, on voit quelques zélateurs du président s’étrangler de colère et d’indignation en lisant ces lignes consacrées à la succession du président Paul Biya. Au sein du Rdpc, une énorme chape de plomb entoure la question de sa succession. Il n’y a qu’à voir la tonne d’énergie que déploient les membres du système pour se défendre lorsqu’on ose les présenter comme dauphins ou potentiels candidats à une élection présidentielle. Même pour la blague, cela ne passe pas.

 

Nos confrères de Mutations en savent quelque chose. Eux qui, en avril 2010 eurent le « mauvais goût » d’annoncer que René Sadi, alors secrétaire général du Rdpc était candidat à la présidentielle de 2011. Ce poisson d’avril va se transformer en véritable poison. D’aucuns fantasmeront un complot et des noms de prétendus commanditaires de ce jeu de massacre, tous membres du gouvernement, seront cités : Jacques Fame Ndongo, Grégoire Owona, Laurent Esso, etc. Leurs dénégations et celles de Mutations n’y changeront rien.

 

Charles Ateba Eyene

 

 

 On se souvient encore qu’il y a quelques années, un fumeux G11 faisait le bonheur de certains médias. Les colonnes étaient alors quotidiennement alimentées de noms de personnalités présentées comme membres de cette nébuleuse. On disait d’eux qu’ils avaient mis en place une stratégie pour succéder au président Biya en 2011. Mal leur en a certainement pris. Puisque, comme par hasard, ils croupissent en ce moment en prison…

Dans un environnement où l’ambition présidentielle au sein du pouvoir semble criminalisée et où la succession du chef de l’Etat apparait comme un tabou, seul feu Charles Ateba Eyene, militant du Rdpc, grande gueule et tête brulée osait en parler publiquement. Lors d’une conférence à Yaoundé, il déclarait : « Je vous interdis de penser que parler de l’alternance au Cameroun est un sujet tabou. Je vous l’interdis ! Le président Biya a 80 ans. A cet âgelà, on ne sait jamais. Demain matin on peut nous dire qu’il n’est plus. Alors, on va faire comment ?

 

L’alternance n’est pas un sujet tabou au Cameroun. Il faut en parler ! » A ces mots, quelques jeunes présents dans la salle vont applaudir à tout rompre alors que certains camarades du parti se cachent sous les tables au passage de la moindre caméra. Il ne fait pas bon d’être vu là où on ose parler de la succession du camarade président.

 

 

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