Cameroun - Economie. Baisse des prix : la BM déclare une détérioration d'environ 10% des termes de l'échange au Cameroun

Xinhua Jeudi le 16 Avril 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
YAOUNDE, (Xinhua) -- Principalement exportateur de pétrole brut et de produits agricoles également non transformés, le Cameroun se classe dans un groupe de pays africains fortement touchés par la baisse des cours mondiaux de ces matières premières, responsable d'une détérioration des termes de l'échange d'environ 10% pour son économie nationale, selon la Banque mondiale.

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D'après les dernières prévisions de la Banque mondiale publiées lundi à Washington, la croissance de l'Afrique subsaharienne fléchira autour de 4,0% contre 2,9% pour l'économie mondiale en 2015, après avoir atteint 4,5% en 2014 et 4,2% en 2013. Un léger rebond à 4,5% est projeté en 2016 et 4,7% en 2017, d'après les conclusions du rapport Africa's Pulse dévoilées à cette occasion.

 

"Selon les projections, en 2015 la croissance sera inférieure à la moyenne de 4,4% réalisée en Afrique au cours des deux dernières décennies. Elle se situerait toutefois autour de 4,7% si l'on exclut l'Afrique du Sud. Ces chiffres sont bien loin du pic de croissance de 6,4% enregistré au cours des années 2002 à 2008", souligne le communique de presse parvenu à Xinhua.

 

Pour la Banque mondiale, le fait que le continent noir est exportateur net de matières premières, dont le pétrole, l'or et le gaz naturel représentent plus de 90% de l'ensemble des exportations des 8 principaux pays exportateurs de l'or noir et 30% de leur PIB, accroît sa vulnérabilité aux chocs exogènes, en l' occurrence ceux résultant de la baisse des cours de ces produits.

 

Ainsi, "la récente baisse des cours du pétrole a dégradé les termes de l'échange de la plupart des pays de la région, d'autant qu'elle s'étend à d'autres matières premières", indique l' institution,précisant que les 36 pays cités dans cette analyse abritent 80% de la population du continent et représentent 70% de l'activité économique.

 

Le Cameroun en fait partie, avec un taux de détérioration de ses termes de l'échange estimé à environ 10%, dû surtout à la baisse des prix du cacao et du pétrole dont l'impact sur ses recettes s'établit respectivement à 7 et 4%, selon l'équipe de rédaction du rapport Africa's Pulse, conduite par Punam Chuhan- Pole et Francisco H.G.Ferreira, interrogés lors d'un échange par téléconférence par Xinhua.

 

Confronté aux exactions du groupe terroriste nigérian Boko Haram dans la région de l'Extrême-Nord, ce pays d'Afrique centrale subit aussi des incursions meurtrières de bandes armées centrafricaines à l'Est.

 

Ajouté aux mesures de prévention contre l'épidémie d'Ebola, ce climat d'insécurité a entraîné un accroissement de 22,7% des dépenses publiques de 1.000 milliards de francs CFA (2 milliards de dollars) prévues dans le budget de 2014, lui-même établi à 3. 312 milliards (6,6 milliards de dollars), selon une étude précédente de la Banque mondiale.

 

Certes, de l'avis du ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, la baisse des recettes pétrolières avait été atténuée par de bons résultats dans la collecte des recettes douanières et fiscales, respectivement de l'ordre de 700,8 milliards de francs (1,4 milliard de dollars) et de 1.345,8 milliards (2,6 milliards de dollars), et supérieures aux prévisions de 636 milliards (1,2 milliard de dollars)et de 1.345,8 milliards (2,6 milliards de dollars).

 

Mais, l'objectif de croissance fixé à 6% n'avait pu être réalisé. Après un bond à 5,5% en 2013, l'économie camerounaise s' était alors contractée à 5,3%. Les pouvoirs publics ne manquent cependant pas de faire montre d'un plus grand optimisme pour 2015, où leurs prévisions portent sur une performance de 6,3%, pour un budget de l'Etat arrêté à 3.746,4 milliards de francs CFA (7,4 milliards de dollars).

 

C'est un objectif qui s'appuie aussi au lancement d'un Plan d' urgence triennal pour l'accélération de la croissance, d'un coût de 925 milliards de francs CFA (1,8 milliard de dollars), et pour lequel des accords de prêt ont été conclus avec des institutions de financement internationales.

 

Parallèlement, le gouvernement poursuit sa politique de recours au marché des capitaux tant intérieur qu'extérieur entamée en 2010 et pour laquelle un décret présidentiel a autorisé le ministre des Finances à procéder à 500 milliards de francs CFA (1 milliard de dollars) d'emprunts concessionnels.

 

C'est comme une mode qui tend à se généraliser sur le continent, où un nombre croissant de pays manifestent leur intérêt pour ce système de financement de l'économie. Par exemple, la Banque mondiale annonce un volume d'eurobonds de 13,9 milliards de dollars émis en 2014, après 13,3 milliards de dollars l'année précédente.

 

L'enjeu est crucial, dans la mesure où les fonds mobilisés visent surtout à répondre à un énorme besoin d'investissements dans les infrastructures dans les pays concernés qui, pour la plupart,jouissent d'un endettement modéré, a noté dans un entretien téléphonique avec Xinhua, l'économiste principale Punam Chuhan-Pole,qui recommande cependant une utilisation rationnelle des financements obtenus.

 

La capacité de remboursement des crédits dépendra de l' évolution de la conjoncture économique mondiale, liée notamment à la demande, et de façon plus spécifique l'évolution des prix des matières premières, à l'origine de la détérioration des termes de l'échange estimée à 18,3% pour l'ensemble des pays d'Afrique subsaharienne et plus accentuée dans les pays producteurs de pétrole.

 

Les pays non exportateurs de l'or noir et exportateurs de métaux et de minerais, eux, s'en sortent plutôt bien, avec un gain de 1,2% de leurs termes de l'échange.

 

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