Economie. Fin des assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale: Et maintenant ?

Marie-Claire NNANA | cameroon-tribune Mardi le 21 Avril 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
En se séparant dimanche soir à Washington, les délégués et les observateurs des assemblées de printemps du FMI et de la Banque mondiale sont partis sur des sentiments partagés.

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En dehors de la joie des retrouvailles pour ces hauts fonctionnaires et experts, qu’ils viennent de Washington ou des quatre coins du monde, que doivent-ils en effet avoir retenu ? D’un côté, ils peuvent légitimement nourrir de l’espoir et repartir satisfaits : en effet, avec 3,5 % de croissance économique estimée en 2015, la reprise mondiale se poursuit. La stabilité macroéconomique est globalement assurée, notamment grâce à la mise au pas des banques. Les Etats-Unis se portent bien, leur monnaie aussi. L’Asie et l’Afrique restent les moteurs de la croissance mondiale. Les cours du pétrole sont en chute libre, délivrant une bouffée d’oxygène aux pays non-producteurs.

De l’autre côté, il faudrait être aveugle pour ne pas apercevoir les nuages qui se dessinent à l’horizon, avec les désastres annoncés sur les recettes des pays producteurs de pétrole et de matières premières. Mais aussi avec la stagnation des pays émergents, et la convalescence prolongée de l’Europe et du Japon. Sans compter les risques politiques (échéances électorales incertaines dans certains pays) et géopolitiques, en particulier l’expansion djihadiste et terroriste à travers le Moyen Orient et le Sahara.

En considérant ces paramètres, on ne peut que rester sur une prudente réserve quant à l’avenir. Ce n’est pas la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui dirait le contraire. Elle qui a affirmé lors d’une conférence de presse tenue le 16 avril dernier au siège de l’institution que « la croissance mondiale doit absolument être rehaussée, afin d’éviter que le monde ne s’installe dans une nouvelle médiocrité, et que cette médiocrité elle-même ne devienne une nouvelle réalité » a-t-elle poursuivi. De fait, cette croissance modérée et inégalement répartie n’est pas à même de relever les revenus des classes moyennes et de juguler le chômage. Aussi a-t-elle formulé à l’intention des autorités institutionnelles et nationales des recommandations centrées sur la demande, des politiques monétaires accommodantes, des politiques budgétaires judicieuses, et des mesures de surveillance accrues du secteur non-bancaire vers lequel se sont déplacés les risques macroéconomiques.

Un langage un peu hermétique, comme on le voit, et inaccessible à ceux qui vivront la réalité déterminée par ces statistiques. Pressée par un journaliste de donner des indications plus concrètes sur ce que les gouvernements sont invités à faire pour intensifier la croissance, Christine Lagarde a déclaré qu’ils devraient entreprendre des réformes structurelles sérieuses et adaptées. Ils devraient agir spécifiquement sur le marché du travail, les infrastructures, le commerce extérieur, et investir dans les ressources humaines.

Et l’Afrique ? Malgré la révision à la baisse de ses perspectives de croissance pour 2015 (4,5 % au lieu de 5 %) due à la forte baisse  des cours du pétrole et des matières premières, le continent  demeure, selon les experts et malgré la persistance de la fragilité de certains pays très pauvres ou en guerre, l’une des régions les plus performantes du monde. Mais pour les pays comme le Cameroun, pré-émergent, exportateur de pétrole et de matières premières, le temps n’est pas à l’euphorie, malgré des résultats incontestablement bons. Tout d’abord, le pays devra trouver de bons amortisseurs pour compresser la baisse des recettes pétrolières. Autant que faire se peut, il devra aussi continuer à combler son déficit énergétique, pour asseoir sa relance industrielle, mettre en œuvre le          n,hjiu  _ Plan d’urgence décidé par le chef de l’Etat, renforcer le secteur privé, donner un coup de fouet au commerce extérieur, poursuivre la construction d’infrastructures de toute nature. Tout en veillant à rester vigilant et armé contre les menaces sécuritaires. Beaucoup de défis en perspective, qui ne laissent aucun champ à l’autosatisfaction béate.

Lors de ses différentes prestations  et représentations, la délégation camerounaise à Washington conduite par les ministres de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Emmanuel Nganou Djoumessi, et celui des Finances, Alamine Ousmane Mey, et leurs collaborateurs respectifs ont dû garder présentes à l’esprit ces réalités. En rencontrant pour la dernière fois dimanche matin la directrice générale du FMI, dans le cadre du Groupe consultatif africain, qui réunit les dirigeants du Fonds et les ministres africains des Finances et de l’Economie, ils ont dû certainement retenir le fin mot de ce conclave, qui était de continuer à construire, de manière concertée, la résilience de leurs économies et de leurs finances publiques, dans le contexte délicat qui s’annonce.

 

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