Cameroun - Transports. Amba Salla s’en prend au Premier ministre

Mutations Mercredi le 06 Mai 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le Mintp reproche à Philemon Yang de bloquer, depuis trois ans, les indemnisations du projet routier Sangmélima-Bikoula.

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En visite de travail lundi dernier sur le chantier de construction de la route Sangmélima-Bikoula, le ministre des Travaux publics, Patrice Amba Salla, s’est montré particulièrement remonté, d’abord contre l’entreprise iranienne Kayson Inc., qui réalise (à pas de tortue) ces travaux, et puis contre le Premier ministre, qui n’a pas jusqu’ici signé le décret relatif aux indemnisations des populations qui se trouvent sur l’emprise de ce chantier. Il faut préciser qu’il n’indexe pas personnellement son patron au gouvernement, mais il va de soi que c’est de lui qu’il parle – il est le seul habilité à signer ce texte. Les principales raisons du coup de sang de l’ingénieur de l’Etat : Le taux d’avancement des travaux  entamés en octobre 2012 se situe bien en deçà de 30%, alors que le délai contractuel est échu depuis avril dernier ; les populations sont toujours sur l’emprise du projet, parce que n’ayant pas été indemnisées. Sur la question des indemnisations justement, les populations, qui refusent de libérer l’emprise du chantier avant leur recasement, ont envoyé des émissaires (les chefs traditionnels) rencontrer le Mintp pour lui demander où se trouve le  dossier y relatif. Sa réponse, en français et en langue locale (le Bulu) : « Ce n’est pas moi qui signe le décret d’indemnisation des populations. Si cela était de mon ressort, je l’aurais déjà fait ». 

 

Comme pour se dédouaner, l’ancien maire d’Ayos a tranché : « Le gouverneur de la région du Sud est témoin que cet argent est déjà disponible. Lorsque le décret sera prêt, nous allons indemniser les populations ». Au cours de la communication gouvernementale d’hier à Yaoundé, en présence du ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, Patrice Amba Salla est revenu sur sa position de la veille (sur insistance des journalistes), et a martelé qu’il est difficilement admissible qu’un document administratif dans le cadre d’un projet aussi important que celui de la transfrontalière Sangmélima-Djoum -Mintom-Ouesso (à la frontière avec le Congo), n’ait pas été rendu public trois ans après le lancement des travaux. A l’analyse, le ministre des Travaux publics est en train de s’insurger contre un cas d’inertie qui impacte lourdement sur un projet de la plus haute importance. Il y a en tout cas, ces derniers temps, comme une levée de boucliers des ministres contre le chef du gouvernement, qui est à chaque fois accusé d’inertie.

 

Pme 

 

La route nationale N°9 Sangmelima-Bikoula est le premier lot du projet d’aménagement de la transfrontalière Sangmelima- Djoum-Mintom, ville frontalière au Congo. Longue de 643 Km dont 342 en terre congolaise et 312 km au Cameroun, elle est sectionnée en deux autres  lots, dont Bikoula-Djoum-Mintom. Partie intégrante du plan d’action à court terme du  Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (Nepad) en Afrique centrale et du Programme de développement des infrastructures en Afrique (Pida), elle constitue le corridor 29 du réseau routier de « première nécessité ». Devant relier Brazzaville à Yaoundé, ce projet routier permettra par ailleurs le désenclavement des zones à fortes potentialités économiques du Sud-est du Cameroun et du Nord-ouest du Congo, entres autres.

  

Sauf que ce n’est pas demain que ces différents objectifs seront atteints.  Les travaux continuent de piétiner alors que la partie congolaise a presque achevée les siens, pourtant plus longs de 32 km que ceux du Cameroun. Surtout que la surface technique actuelle de l’entreprise adjudicataire s’avère assez faible. « Ses équipements sont limités en termes de production et l’adaptation par rapport aux travaux routiers », a vertement critiqué Patrice Amba Salla. Sur le terrain, seuls  6,5 km ont déjà été bitumés après plus de 30 mois. « Cette entreprise est défaillante tout comme son matériel à 100%.  Elle évolue dans une mal organisation  avec un personnel non qualifié. Tout leur travail est à refaire. C’est 24 mois après qu’elle a apporté son matériel. Ce n’est pas une entreprise capable de construire une route. Elle est juste une Pme et je l’ai fait savoir au Mintp», a  confié Zouhair, l’un des chefs de missions. La faute aux bailleurs de fonds, qui avaient exigé que ce projet soit confié à Kayson Inc., a indiqué le Mintp.

 

 Jean De Dieu Bidias et Mélanie Ambombo

 

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