Cameroun - France. Assemblée nationale française : Débat sur la légitimité de Paul Biya en France

Claude Tadjon | Le Jour Dimanche le 10 Mai 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Un rapport parlementaire qualifiant le régime d’«illégitime, né de la répression » a été bloqué et aseptisé avant publication. Soupçons de censure.

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Tribulations d’un rapport parlementaire sur la politique africaine de la France dont l’adoption prévue le 15 avril a été reportée au 6 mai dernier pour une version aseptisée suite à des débats houleux à la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française. Les faits sont révélés par Le Canard enchaîné dans son numéro du 22 avril. Le président Ump qui a conduit la mission d'information du parlement français, Jean-Claude Guibal et son rapporteur socialiste Philippe Baumel auraient, selon le journal, épinglé le président camerounais et qualifié son régime « de régime illégitime, né de la répression ».

 

 

 Tollé et levée de bouclier contre ce qualificatif chez certains députés qui ont parlé d'un rapport scandaleux, donnant des leçons de démocratie aux chefs d'Etat africains, tandis que d'autres l’ont approuvé le jugeant lucide et appelé à une refonte de la politique africaine de la France. Interrogé hier sur Rfi, Philippe Baumel à qui Le Canard enchaîné attribue le qualificatif « illégitime » collé au pouvoir de Yaoundé, s’en défend mais admet des modifications au rapport initial : « Il y a des passages du rapport qui ne satisfaisaient pas un certain nombre de nos collègues, on en a débattu, et à la lumière du débat, on a décidé, mais en accord avec la présidente de la commission (Elisabeth Guigou ancienne garde des Sceaux UMP), de préciser un certain nombre de choses. (…)

Illégitime est le mot prononcé par un des experts que nous avons invités donc tout naturellement le compte rendu des propos figure dans le rapport. On ne s’est pas autorisé à aller caviarder les propos qui ont été tenus devant nous. Ce n’est pas nous qui l’avons prononcé, on l’a entendu comme nos collègues l’ont entendu. En une semaine, on a réorganisé la première partie pour qu’elle soit plus lisible, et on a changé deux ou trois verbe dans le texte. » Soupçonnée de censure, motivée par le souci de ne pas critiquer le régime de Paul Biya, partenaire historique de la France, Elisabeth Guigou, la présidente de la commission des Affaires étrangères s’est expliquée dans un communiqué, disant partager bon nombre de constats faits dans le rapport, sans doute pas celui sur Paul Biya. Elle a réitéré que « la Commission des affaires étrangères devrait avoir, à propos de la vie démocratique des Etats africains, un discours sans complaisance, mais mesuré. »

 

Si le député socialiste Philippe Baumel a réfuté avoir qualifié le régime de Paul Biya d’illégitime, né de la répression, il s’est gardé de tout satisfécit sur la pratique de la démocratie au Cameroun. « Ce que nous avons constaté au Cameroun, relève-t-il, c’est qu’il y a de véritables évolutions de démocratisation, il y a des institutions nouvelles, il y a un parlement bicéphale, il y a des élections qui se déroulent régulièrement, mais on s’est posé la question de savoir s’il y avait une véritable vie démocratique contradictoire. Si finalement le fait d’installer des instituions n’était pas un simple paravent », s’inquiète le député français.

 

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