C’est à la suite de l’incendie qui s’est déclaré au marché Congo dans l’après-midi du 12 avril dernier.

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Devant sa boutique en feu, Nadège fond en larmes. Les mots de consolation de ses proches n’y changeront rien. «Nadège ne pleure pas», lui murmure une proche. Rien n’y fait. La jeune femme a du mal à retenir le flot des sanglots. Elle a de la peine à parler. Ce qui n’est pas le cas de René. Déjà en détresse, les yeux bouffis, le jeune commerçant est froissé et bousculé par un policier désireux d’installer un cordon de sécurité. René explose de colère. «Vous me froissez alors que je vois partir en fumée ma boutique ? Qu’ai-je fait? Je suis dans cette boutique depuis une semaine. Une semaine seulement. Vous savez ce que ça fait», fulmine le commerçant sinistré toujours en pleurs. «Calme-toi René. Le fait est fait. Ne t’attire pas des ennuis», le réconforte une proche. Encore un incendie au marché Congo ! Un énième incendie. Un incendie de trop. La population a du mal à y croire. Les commerçants encore moins.

 

Surtout lorsque rendus sur les lieux de l’incendie, l’on se rend compte que le feu frappe au même endroit, cinq ans après le dernier incendie. «C’est le 9 mai 2010 qu’on a eu un incendie au même endroit et pratiquement aux mêmes heures», laisse tomber Nsangou Mama, le président des commerçants du marché Congo de Douala.

 

En effet, c’est le côté textile de cet espace commercial qui est de nouveau touché. Précisément le secteur des tissus d’habillement et d’ameublement. Bilan de l’incendie : dix boutiques au bloc textile 3 et neuf boutiques au bloc textile 4. Soient, 19 commerces réduits en cendres. A en croire le Colonel Mikaïla du Corps national des sapeurs-pompiers, c’est à 16h 41 minutes qu’ils ont reçu l’alerte dimanche. Et c’est finalement à 21h 09 minutes qu’ils sont venus à bout des flammes. Difficulté majeure : les pompiers n’avaient accès au lieu du sinistre que par une seule voie. Un accès en plus encombré ce d’autant plus qu’il fallait gérer la présence du public très nombreux d’ailleurs. Pour l’heure, l’origine du feu reste inconnue.

 

Du côté des commerçants sinistrés, l’heure est au nettoyage depuis lundi. Difficile d’avoir une estimation des pertes. «La valeur des stocks partis en fumée, c’est chaque commerçant qui pourra nous les donner», explique Nsangou Mama. Mais en attendant, la liste des sinistrés est dressée. Comportant entre autres éléments : le nom et prénom du commerçant sinistré, le numéro d’ordre, de la carte nationale d’identité, de la boutique.

 

Pour la suite, le contact avec les autorités est permanent, apprend-on du président des commerçants du marché Congo. «Nous savons qu’avec le délégué du gouvernement, nous avons un protocole d’accord pour reconstruire le marché après l’incendie de 2010. Nous pensons que ce protocole est toujours d’actualité», croit savoir Nsangou Mama. En tout cas, le panneau présentant le nouveau visage du marché Congo est toujours visible à l’entrée du marché, côté camp Bertaud. A quand le démarrage des travaux ? Difficile de répondre à cette question.  En 2010, c’est une vingtaine de boutiques qui partaient en fumée au marché Congo de Douala. Deux ans plus tard, deux  autres incendies (au cours de la même année) laissaient de nombreux commerçants dans le désarroi. En 2013, 200 boutiques des secteurs bois et textile étaient réduites en cendres.

 

 

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