Cameroun - Sécurité. 09 personnes prises en otage entre mars et mai 2015 à BÉLEL

FRANCIS EBOA | L’Oeil du Sahel Lundi le 25 Mai 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
La peur rythme désormais le quotidien des populations de cette localité.

ADS

 

 

 

Le 05 mars 2015, les habitants de la petite bourgade de Troua Goundjel, sise à 50 km environ de Bélel, ont reçu la visite de malfrats. Selon des témoignages concordants, une dizaine d’hommes armés se sont introduits dans la concession du djaouro du village, (le chef traditionnel, Ndlr), le nommé Moussa. «Ils savaient exactement ce qui ils recherchaient. Quatre des six personnes recherchées aujourd’hui étaient présentes, les deux autres se trouvaient à Ngaoundéré », raconte un témoin. Parmi les personnes enlevées ce jour, on compte deux enfants du djaouro âgés respectivement de 12 et 14 ans, et deux de ses petits frères tous âgés de 25 ans. Avant de s’en aller, les ravisseurs ont dit au djaouro qu’il le contacterait très prochainement pour lui donner les modalités liées à la libération des otages.

 

Cet enlèvement était l’énième du genre dans cet arrondissement situé dans le département de la Vina à la lisière du Mayo-Rey, région du Nord. «Depuis les événements de Boko Haram à l’Extrême-Nord, le dispositif de sécurité qui était ici a été un peu relâché et nous subissons de ce fait les conséquences de la guerre en République centrafricaine. Il faut que les autorités renforcent la sécurité dans cet arrondissement », dit un riverain. En tout cas, les enlèvements désormais récurrents à Bélel et aux alentours constituent une sérieuse menace à l’économie locale en ce sens qu’elle cible principalement les éleveurs et leurs proches. Contraints de verser des millions Fcfa de rançon aux ravisseurs, les éleveurs qui s’appauvrissent au fur et à mesure que cette situation dure, sont contraints de déserter les villages. Pis, le phénomène qui était circonscrit seulement à la frontière avec la Centrafrique, semble désormais entrer à l’intérieur du pays.

 

La localité de Tourningal où se sont déroulées ces dernières semaines, les prises d’otages, est par exemple plus proche de la ville de Ngaoundéré que de Bélel. Plusieurs sources pointent du doigt des bandits venus de la RCA où l’Etat est en déliquescence. Dans la nuit du 24 au 25 avril 2015, le village Mayo-Laouré de la chefferie de 3e degré de Tournigal Hosséré, a été envahi par quatre preneurs d’otage. Ils sont repartis avec deux éleveurs, Hamidou, âgé de 38 ans et son frère Ismaéla, 50 ans. Depuis ce jour-là, leur famille est restée sans nouvelle d’eux. Pour l’instant, aucune rançon n’est encore exigée. Cette même nuit, trois personnes âgées entre 14 et 28 ans ont été enlevées dans le village Mapalang qui dépend de la chefferie de 3e degré de Goundjel-Troua.

 

«Les trois personnes enlevées sont des jeunes qui revenaient d’un mariage. C’est donc sur le chemin du retour qu’ils ont été enlevés», relate Mfopou Aliyou, sous-préfet de l’arrondissement de Bélel. Pour ces trois jeunes camerounais pris en otage, les kidnappeurs se sont déjà signalés. «Les ravisseurs ont appelé et ont demandé une rançon de 15 millions Fcfa. Ce qui est souvent embêtant, c’est que pendant qu’on s’organise avec les forces de maintien de l’ordre, en vue de mettre en place une stratégie pour libérer les otages, les familles, à l’insu des autorités, vont verser des rançons à ces coupeurs de route sans nous consulter. C’est après qu’on nous signale que les otages ont été libérés. Vous comprenez que parfois, la population ne nous aide pas à éradiquer ce phénomène dans notre arrondissement qui est devenu tristement célèbre avec les multiples prises d’otage», souligne Mfopou Aliyou. Il y a quelques mois déjà, des ravisseurs avaient aussi pris cinq personnes en otage dans le village Mayo-Laouré. Ces personnes avaient été libérées après le paiement d’une rançon de 20 millions Fcfa.

 

MORTS

 

 

 Selon des sources de L’oeil du Sahel, deux des cinq otages arrêtés dans la nuit du 24 au 25 avril 2015 dans le village Mayo- Laouré, ont été tués par leurs bourreaux. Il s’agit de Mohamadou Safiou et Aboubakar, tous deux issus d’une même famille. Les trois autres otages pris cette même nuit, ont été libérés sans condition, à savoir Ibrahima, 14 ans, du village Mapalang ; Alidou et Ismaela du village Ngoundjel Pastoral. L’issue tragique de cette prise d’otage n’est pas une première dans cette localité. Il y a quelques mois, les preneurs d’otage avaient déjà tué un de leurs otages, probablement en représailles des coups de feu qu’ils avaient subis de la part des militaires camerounais.

ARRESTATIONS

 

Malam Saïd et son fils Bakari ont été capturés dans la nuit du 27 au 28 avril 2015, par les éléments du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Cette opération a eu lieu dans la localité de Bakari-Bata, située dans l’arrondissement de Bélel, département de la Vina. Selon des sources militaires, tout est parti de l’arrestation de deux suspects par le BIR de Ngaoundéré. «C’est pendant que le BIR les interrogeait qu’ils ont déclaré que leur chef était à Bakari-Bata. Les éléments sont descendus dans ce village et ont mis la main sur eux», confie une source militaire. Pendant cette descente des forces de l’ordre, une fouille minutieuse a été opérée dans leur domicile. Celle-ci a permis d’avoir un butin constitué d’une kalachnikov Ak 47 et de trois boîtes de chargeurs remplies de munitions, soit 90 au total. Depuis le 28 avril 2015, Malam Saïd et son fils Bakari sont entre les mains du Bataillon d’Intervention Rapide pour exploitation. «Nous voulons les exploiter à fond, afin de dénicher si possible, toute la souche de ce gang », affirme notre source militaire.

 

 

ADS

 

ADS

ADS

Les plus récents

Rechercher un article

ADS

ADS