Cameroun - Politique. L’affaire Moukoko Mbonjo : Info et intox

Georges Alain Boyomo | Mutations Mercredi le 27 Mai 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le ministre des Relations extérieures a regagné Yaoundé lundi dernier après plus d’une semaine d’informations contradictoires sur sa personne.

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Le propos mesuré et entrecoupé d’éclats de rire, la voix toujours aussi fluette, c’est un Pierre Moukoko Mbonjo manifestement serein et jovial que le reporter de Mutations a eu au bout de la ligne téléphonique hier, peu après 19h. « J’ai présidé ce jour le conseil d’administration de Cimencam de 10h30 à 18h. Je suis en ce moment à l’aéroport international de Douala. Je suis effectivement rentré hier [lundi] à Yaoundé autour de 22h. Nous sommes sur le point de décoller par vol Camair Co. Je vous reparle une fois à Yaoundé ». Acculé par le bouclage, le reporter ose : « Dans combien de temps environ excellence ? Le voyage devrait durer autour de 15 minutes». Réponse du ministre des Relations extérieures (Minrex), un brin goguenard. « C’est pas moi qui commande l’avion, cher ami ».

 

Vers 20h40 minutes, nous reprenons langue avec le ministre Moukoko, un laps de temps après l’atterrissage à l’aéroport de Nsimalen. « J’ai été victime de fatigue brusque, comme tout être humain, et j’ai été admis à l’hôpital général de Yaoundé. Le quatrième jour de mon hospitalisation, je faisais déjà des pas dans les couloirs de l’hôpital. Je n’ai pas fait d’Avc. Je n’ai jamais été inconscient ou entre la vie et la mort comme cela s’est dit ou écrit. La preuve, j’ai répondu à toutes les sollicitations, y compris de journalistes », déclare d’emblée l’ancien ministre de la Communication.

 

Il ajoute qu’après sa sortie de l’Hôpital général, après 11 jours d’hospitalisation, « il fallait que j’aille en Europe pour un check-up. Je rends grâce à Dieu, car tout s’est bien passé. Les gens ont diffusé des mensonges à mon sujet. Mon épouse et mes enfants ont même reçu des condoléances, suite à ces mensonges. Je suis un être humain, qui peut être malade, qui mourra un jour, comme tous ceux qui ont propagé ces rumeurs. Le médecin a estimé qu’après sept jours en Europe, je peux rentrer, eh bien suis là. Je suis arrivé sur mes deux jambes, comme quand je suis parti de Yaoundé, comme quand je pars souvent de Yaoundé. Pas sur une civière ! Quand je partais de la capitale, il y a une semaine environ, je n’affichais certes pas une forme olympique, mais j’ai remplis, debout, toutes les formalités et j’ai pris place dans l’avion sur mes deux jambes », précise l’ancien directeur de cabinet du Premier ministre. Qui conclut : « Je n’ai à soupçonner personne derrière cette rumeur, qui est, de toutes les façons, morte de son propre poison ».

 

De fait, c’est au moment où il se trouve en Europe que l’état de santé du Minrex va susciter un emballement rarement vécu sur les réseaux sociaux, et même en dehors, s’agissant d’un membre du gouvernement. Sûrs de leur fait, certains internautes le donneront tout simplement pour mort. Plus d’une fois, à des heures de bouclage, des responsables de quotidiens de la place sont contactés, par des personnes qui leur sont plus ou moins familières, question de savoir si c’est le décès du Moukoko Mbonjo qui barrera la Une du lendemain. L’absence du Minrex au défilé du 20 mai à Yaoundé (au boulevard), puis à la garden-party va procurer encore plus d’encre à des plumes…

 

Excédé par le vent de désinformation, le chef de la cellule de communication du Minrex, Jean Thomas Batamag, se lâche littéralement sur son mur Facebook: «Le ministre camerounais des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo ne lutte pas contre la mort en France. Il a travaillé le vendredi 15 mai 2015 avant de voyager pour Paris. La maladie fait partie de notre humanité. Et si le ministre Moukoko est un homme, alors il a le droit d’être malade. Rapprochez vous des sources fiables ».

 

Tout commence le 12 mai 2015, lorsqu’un quotidien de la place affirme à sa grande Une que Pierre Moukoko Mbonjo a été victime d’un accident vasculaire cérébral (Avc). Des proches du Minrex démentent fermement. Et assènent qu’un « ministre est un être humain comme tous les autres qui peut se sentir épuisé. C’est indécent que cela donne lieu à une campagne de sabotage. Que les gens en profitent pour affirmer, sans aucune preuve, que le ministre gère toutes les lignes budgétaires du ministère dont il a la charge et que ce ministère sera paralysé parce qu’il est malade, est simplement malsain».

 

Né le 25 juillet 1954 à Bonaberi (Douala), Pierre Moukoko Mbonjo est originaire du département du Nkam. Docteur d’Etat en science politique de l’université de Paris I Sorbonne et diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, il est enseignant à l’Iric depuis les années 1980.

 

 

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