Cameroun - Nigéria. Cameroun-Nigéria, l’avenir en partage

BADJANG ba NKEN | Cameroon Tribune Lundi le 01 Juin 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’un des faits d’actualité ayant le plus polarisé l’attention des Africains voire du reste de la communauté internationale au cours du week-end dernier, c’est l’investiture du général Muhammadu Buhari dans les fonctions de président de la République fédérale du Nigeria.

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Et pour cause ! Le Nigeria est, non seulement le pays africain le plus peuplé, mais il est aussi le leader économique du continent.

Au Cameroun, pays voisin du Nigeria, l’événement a été suivi avec une attention particulière. Le président de la République, Paul Biya, était du reste représenté aux cérémonies organisées à Abuja par Amadou Ali, vice-Premier ministre, ministre délégué à la présidence, chargé des Relations avec les Assemblées.

 

Liés de longue date par la géographie et l’histoire, le Cameroun et le Nigeria qui ont établi en 1960 des relations diplomatiques que régissent 15 accords,  partagent une longue frontière terrestre, lacustre et maritime de près de 2000 km. A ce jour, les populations nigérianes en territoire camerounais sont évaluées à quatre millions de personnes, tandis que moins d’un million de Camerounais vivent au Nigeria. Quant aux échanges commerciaux entre les deux pays, ils ne sont pas négligeables, bien qu’une bonne partie emprunte des voies informelles.

A Yaoundé comme à Abuja, la coopération bilatérale est jugée excellente, ce qui explique la bonne fréquence de visites au sommet. En effet, le président Paul Biya a effectué six visites, au Nigeria, tandis que Yaoundé a eu à accueillir cinq visites de chefs d’Etat nigérians depuis l’avènement du Renouveau national. Toutefois, il convient de relever que bien qu’excellente, cette coopération est de temps en temps émaillée de malentendus dont le différend frontalier, maritime et terrestre qui a opposé Yaoundé à Abuja ; la présence présumée de membres de Boko Haram sur le territoire camerounais ; la fermeture par le Cameroun de sa frontière terrestre en raison de l’épidémie à virus Ebola. Mais ces problèmes finissent toujours par trouver des solutions équitables pour les deux parties.

Au moment où commence le mandat du président Muhammadu Buhari, de nombreuses questions d’intérêt commun interpellent Yaoundé et Abuja, notamment aux plans politique, économique, social et culturel. Au plan politique, la lutte contre l’insécurité le long de la frontière commune sera une préoccupation forte. Depuis la signature le 28 février 2012 de l’accord portant création d’un comité de sécurité transfrontalière, trois sessions se sont tenues dont la dernière à Yaoundé, du 16 au 19 janvier 2015. La mise en œuvre des recommandations issues de ces assises apparaît comme un impératif pour sécuriser la frontière commune. S’agissant de la lutte contre Boko Haram, il est attendu des parties directement impliquées qu’elles resserrent l’étau autour de la secte terroriste. La détermination du chef de l’Etat nigerian de faire de l’éradication de Boko Haram une priorité absolue est un motif d’espoir.

Au plan économique, le renforcement des échanges commerciaux apparaît comme une opportunité à saisir par le Cameroun pour placer ses produits dans un marché de 178 millions de consommateurs (plus de quatre fois la CEMAC). Et de nombreux projets en cours ou attendus devraient contribuer à booster ces échanges. Il s’agit entre autres de la construction de la route transfrontalière Bamenda (Cameroun) – Enugu (Nigeria), dont les travaux ont été lancés le 21 juin 2010 ; du projet d’interconnexion électrique en vue du transfert de l’énergie du Cameroun vers le Nigeria. L’accord d’interconnexion y relatif a été signé le 18 février 2011 à  Yaoundé. Le projet de construction d’un pont sur le fleuve Mayo-Tiel dans la région du Nord, frontalière de l’Etat fédéré de l’Adamawa va également contribuer à faciliter la circulation des hommes et des biens entre les deux pays.

Au plan culturel, la coopération entre le ministère des Arts et de la Culture et l’industrie cinématographique nigériane représentée par Nollywood augure des lendemains meilleurs pour les deux parties. Au total, l’ouverture d’une nouvelle ère au Nigeria, suite à l’accession au pouvoir du général Muhammadu Buhari est une nouvelle opportunité à saisir par le Cameroun et le Nigeria pour donner un souffle nouveau à la coopération bilatérale. Condamnés à vivre ensemble, les deux pays doivent regarder dans la même direction et savoir saisir les opportunités qui s’offrent de part et d’autre. Ils ont l’avenir en partage.

 

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