Trois mois après l’obtention du renouvellement de leur licence, les opérateurs de téléphonie mobile privés essuient déjà de vives critiques quant aux promesses faites sur la 3 et la 4G.

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"La connexion n’est pas parfaite mais elle n’est non plus nulle" confie Rosine T, habituée à surfer sur mobile. Pour autant, "vu que je surfe bien, il y a des jours où elle (connexion Ndlr) ne vaut pas la peine" regrette celle qui prend le forfait jour chez l’opérateur Orange-Cameroun.

 

Comme elle, des plaintes fusent de part et d’autres contre les deux opérateurs classiques, indépendamment de l’option prise.  Les clients se plaignent davantage de la qualité de la connexion aussi bien sur les téléphones que sur les ordinateurs qui n’a pas, de leur avis,  changé. Plusieurs arguments permettent de savoir raison garder. Pour Eric William Tchonang ingénieur télécommunication spécialiste des réseaux informatiques, "je puis dire que les autres opérateurs (orange et Mtn Ndlr) ne font pas encore véritablement la 3G, ils font plus de pub mensongères". Selon l’ingénieur, "c'est vrai que le débit a un peu augmenté mais ils sont limités en infrastructures de transmission" outre le fait que "leur couverture n'est pas grande donc par exemple à Akwa l'on pourrait avoir une bonne 3G mais à Ndokoti non" fait-il remarquer. Vu sous cet angle, "ces opérateurs doivent utiliser plus la fibre optique que les ondes hertziennes  pour la transmission" recommande-t-il. "C'est pour ça que les consommateurs se plaignent de cette instabilité malheureusement Viettel n'en profite pas pourtant il offre la 3G dans 80% du territoire national" regrette-t-il.

 

 Rendu auprès des opérateurs de téléphonie mobile, toute tentative de comprendre pourquoi la 3G n’assure pas encore comme annoncé n’a pas reçu de suite favorable. Si Orange a bel et bien reçu notre demande d’information promettant nous répondre depuis 3 semaines, c’est le même son de cloche du côté de Mtn-Cameroun. Néanmoins, ce qui leur semble comme un dénominateur commun, c’est le mot "optimisation". Réagissant sur une plate-forme en ligne le 14 mai dernier, Jean-Melvin Akam le patron de la communication de Mtn-Cameroun, s’offusquait déjà du fait que "nous avons obtenu l'autorisation de déployer la 3G il y a deux mois à peine et nous souffrons déjà de la comparaison avec ceux qui l'ont depuis 3 ans". C’est ainsi que assure-t-il, "la 3G de Mtn est en pleine optimisation pour offrir aux Camerounais le meilleur qu'ils sont en droit d'attendre de nous". Du haut de sa stature, Jean-Melvin indique que "nous n'attendrons pas 3 ans pour vous offrir le meilleur réseau 3G du pays. Reparlons- en dans quelques semaines, voire quelques jours". Dans les coulisses à la direction générale d’Orange-Cameroun à Akwa, on ne dit pas mieux que le concurrent.

 

 De sources généralement bien introduites, si les opérateurs disposent de tous les équipements de pointe " dernière technologie" comme ils ont eux-mêmes annoncés, un doigt accusateur est pointé vers le gouvernement qui ne fait rien pour "l’exploitation optimale" de la 3G au Cameroun. Pose de la fibre optique insuffisante, le monopole de Cameroon and télécommunication (Camtel) sur la bande passante et la distribution de ladite fibre. Ajouté à cela, les mêmes sources arguent que le Wacs dont le point d’atterrissement est à Limbé et cédé à l’Etat par la société Mtn en fin d’année dernière, n’est pas encore entré en service alors que ses capacités sont plusieurs fois supérieures au Sat3. C’est sur ce dernier d’ailleurs que Viettel a pris sa longueur d’avance sur l’exploitation de la 3G malgré qu’il arrive à saturation dans moins de 3 ans, à en croire certains spécialistes.

 

 Ya t- il eu tromperie sur la marchandise ? C’est ce que tente de vouloir démontrer la Ligue camerounaise de consommateur (Lcc). D’après son président national joint par facebook, Delor Magelan Kamgaing Kamseu indique avoir "bouclé avec la pétition comportant des centaines de signatures symboliques". Celles-ci par leur symbolisme " les avocats considèrent les signataires comme témoins de la Lcc". Une initiative mal appréciée dans les couloirs des télécommunications à Douala. "Au lieu que Delor fasse son délire là, il n’a qu’à s’en prendre au gouvernement qui bloque tout"  a sursuré au reporter, un haut cadre d’une des sociétés de téléphonie mobile.

 

 Mais pendant ce temps alors que la 3G n’est pas encore rentrée dans sa phase de déploiement optimale, la 4G est déjà annoncée pourtant ce n’est qu’en mars dernier, que les deux opérateurs ont obtenu leur licence. Sur ce coup, "la communauté des pleureuses du boulevard" n’a pas encore dit son dernier mot.

 

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