Cameroun - Energie. Fuh Calistus Gentry « Depuis 2014, nous avons récupéré 80 kg d’or pour les caisses de l’Etat »

Mutations Jeudi le 25 Juin 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique tire les enseignements de la Conférence internationale sur l’industrie minière.

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Vous étiez président de la deuxième Conférence internationale sur l’industrie minière au Cameroun, Cimec, qui a eu lieu au Palais des congrès de Yaoundé du 27au 29 mai 2015. Qu’est-ce que le Cameroun a tiré de cette deuxième édition  de Cimec ?

Tout d’abord, c’est un honneur pour le Cameroun de prendre une position de leadership et de faire de Yaoundé le lieu où se déroulent des transactions minières, où les gens viennent de partout pour rencontrer les investisseurs et les sociétés minières. Tous ceux qui interviennent dans le secteur se sont réunis à Yaoundé et ceux qui ont des projets sont venus à l’exposition et à la conférence pour les présenter. Il s’agit d’une occasion d’échanges où les gens qui ont besoin de financement rencontrent ceux qui en possèdent. Certaines personnes veulent ce que nous appelons des projets « Brown field », qui sont des projets un peu avancés. Donc, nous voulons que Yaoundé devienne le Centre de négociations dans l’industrie minière. Nous avons réussi à attirer une très forte présence des sociétés minières et des experts de tous les continents du monde.
 
Parmi les participants qui sont venus à Yaoundé, est-ce qu’il y en a qui ont manifesté un intérêt à faire quelque chose de concret au Cameroun?
Bien sûr! Déjà, il ya trois entreprises qui ont atteint le niveau de maturité de leurs projets et elles vont bientôt entrer en production. Ce sont: Sino Steel qui vient de la Chine et CAMINCO qui est sino-sud africaine. Nous avons une autre société que nous allons régulariser pour qu’elle exploite le rutile à Akonolinga. Ces sociétés étaient présentes à CIMEC 2015 pour se rendre visibles. Nous avons CAMINA, une société indienne. Ils ne veulent pas beaucoup parler. Ils ont découvert un énorme gisement autour d’Eséka. Nous avons également eu beaucoup de sociétés venues de partout dans le monde et dans tous les secteurs. Etaient également Présents à CIMEC 2015, des avocats. A titre illustratif,c’est un avocat français particulièrement qui disait aux participants que le Cameroun est un lieu indiqué pour les investisseurs locaux et internationaux,propice pour faire des affaires dans le secteur minier. Le Cameroun est un Etat de droit. La conférence a vu la présence impressionnante de tous les secteurs de métier qui participent  dans l’industrie minière. Plus précisément, ce que nous voulons vous faire entendre,c’est que les sociétés sont à l’avant-garde de la promotion de l’exploitation minière au Cameroun.Je veux parler des sociétés qui disposent des projets arrivés à maturité et prêtes à commencer leurs activités. Je veux dire la mise en production dans moins de trois ans.
 
En 2012, vous avez parlé du projet de Mbalam d’un montant de 5 milliards de dollars alors que les négociations y relatives étaient en cours. Prenons cela comme un exemple particulier. Où en sommes-nous avec ces négociations?
Je voudrais que les Camerounais sachent que l’exploitation minière est une industrie qui a une période de maturité. Si vous voulez le minerai de fer de Mbalam aujourd’hui, nous pouvons prendre quelques chenilles, y aller et le déterrer. Nous avons identifié le minerai à Mbalam que nous pouvons expédier directement, sans aucun traitement, le retirer, le mettre dans le navire et ce pays aura beaucoup d’argent.Mais le problème c’est l’infrastructure. Nous devons construire une ligne de chemin de fer dans la mesure où nous parlons de transporter 35 millions de tonnes de minerai par an jusqu’à la mer. Cela ne peut pas se faire par camion, seul le chemin de fer peut le faire. En Australie, il a fallu construire une voie ferrée longue de trois cents kilomètres et cela a pris trois ans. Il est évident qu’il faudra certainement prendre plus de temps pour construire 580 km de rail dans une épaisse forêt équatoriale vierge. Cela nécessite beaucoup de négociations et implique un grand nombre de personnes. Ceux qui ont commencé le projet peuvent nes’intéresserqu’au secteur minier, mais ils ont besoin de trouver quelqu’un pour porter le volet ferroviaire. Au cours des négociations, il est intervenu une forte baisse des prix du minerai de fer de près de la moitié. Cela signifie que siles parties prenantes ont négocié leur étude de faisabilité à environ une centaine de dollars la tonne, aujourd’hui c’est la moitié de ce prix. C’est comme si vous alliez laver vos vêtements quand il pleut. Ces entreprises attendent une remontée des prix pour démarrer parce que personne ne veut investir 5 milliards de dollars lorsque le produit est à moitié prix. Certainement, le prix va remonter, mais les investisseurs sont devenus prudents. Je pense que ce qui est arrivé à Mbalam c’est que rien n’a changé, les négociations sont en cours. L’Etat va jouer un rôle  déterminant en veillant à ce que les négociations sur les infrastructures soient soutenues. C’est la seule raison qui a retardé le projet de minerai de fer de Mbalam. La société d’infrastructure est presque environ 2milliards de dollars, ce qui est très rentable parce que chaque tonne de minerai qui sera transportée par le train de Mbalam à Kribi sera payée. Ellepourra même aller jusqu’à 5 dollars par tonne. C’est donc très rentable. Ce sont de très grands projets qui ne seront pas matures en même temps que le projet SINOSTEEL qui n’est qu’à quelques kilomètres de Kribi et n’a pas besoin d’un chemin de fer.
 
Qu’en est-il des accords en négociation? Il me souvient que nous étions en négociation avec la société coréenne, POSCO avec laquelle un protocole d’accord a été signé sur la mise en place d’une industrie sidérurgique. Pouvons-nous savoir l’état d’avancement de ce projet?
Des accords ont été signés avec une société portugaise pourconstruire le rail.  Je suissimplement en train de vous donner les accords immédiats qui sont en cours, mais si vous parlez de POSCO, sachez que c’est un projet qui ne repose pas seulement sur Mbalam, mais plutôt sur tous les projets de minerai de fer qui serontdéveloppés dans ce pays. Ce projet POSCO fait partie du projet de transformation globale que nous, dans ce ministère, appelons FECONA. Il s’agitd’un projet de transformation du fer, du cobalt, du nickel et de l’aluminium. Nous regardons le secteur aval. Selon la loi, 15 pourcent de ce quenous produisons doit être transformé dans ce pays. Nous devons commencer à créer de telles unités de transformation, sinon nous devrions commencer à construire des entrepôts où nous allons stocker les 15% des millions de tonnes de minerai de ferqui seront exploités. La convention avec POSCO a été signée. Ce sont des signes qui montrent que, lorsque le minerai de fer sera produit, ce qui relève du secteur amont de l’industrie, le secteur de la transformation qui est le secteur aval entrera en jeu.
 
Certains investisseurs potentiels disent que vers 2012, vous avez octroyé 160 permis d’exploration et ils croient qu’il y a un problème et que l’administration constitue une sorte d’obstacle pour obtenir une licence d’exploration. Beaucoup de sociétés peuvent avoir l’intention de venir mais apparemment il est difficile d’obtenir les permis?
Oui, mais que faisons-nous? Nous avons commencé en manifestant notre bonne foi d’accorder des permis à tout le monde. Pour moi, le problème n’est pas d’accorderles permis. Il s’agitd’ajouter desdonnées dans le pays. Sur une centaine de permis que vous donnez, seuls deux pourront devenir des mines. Donc ce n’est pas un grandproblèmede donner les permis. Le problème ici c’estqu’il y a eu trop d’abus. Les gens ont pris les permis, mais n’ont jamais pris la peine de travailler. Ils ont fait le tour du monde pour les vendre comme desbouts de papier, voire truqué des noms, ainsi de suite. Cela nous a frustrés et nous faisons en sorte que les gens remplissent certaines conditions avant d’obtenirles permis. Vous devez montrer que vous avez une certaine capacitétechnique et financière pour réaliser le projet avant que nous ne vous donnionsun permis. Je pense que cela est assez juste. Si nous trouvons de nouveaux gisements, nous allons les donner à celui qui possède déjà une expérience en la matière. Ainsi, il n’aura pas besoin d’un partenaire stratégique avant de fonctionner. C’est ainsi que nous avons procédé avec le projet d’Eséka. L’opérateur qui travaille sur ce projet est un grand producteur de fer et d’acier dans le monde, JINDAL, une société indienne. Il n’est même pas affecté par les prix parce qu’il a besoin du produit quel que soit le prix du minerai de fer. Il en a besoinpour approvisionner ses usines en Inde. Voilà le genre de clients de qualité que nous recherchons pour nos concessions.
 
L’un des objectifs de CIMEC 2015 était d’amener les investisseurs à investir au Cameroun. Mais les investisseurs se plaignent que la loi minière 2010 leur interdit de venir directement car ils doivent passer par des filiales créées au Cameroun et vous savez les obstacles liés à la corruption, et les goulots d’étranglement dans la création des entreprises au Cameroun?
Je ne pense pas que la loi demande qu’ils doivent passer pardes entreprises au Cameroun. Si vous voulez faire des affaires avec nous, vous devez montrervotre présence au Cameroun en tant qu’entreprise. A ce que je sache, ellevise à protéger l’intérêt des Camerounais.
 
Pouvez-vous expliquer ce que cela signifie?
Cela signifie que vous devez vous constituer en société au Cameroun. Vous pouvez venir avec votre société de l’Angleterre, mais la reconstituer en société au Cameroun avec les mêmes actionnaires. Cela ne signifie pas que vous devez passer par une certaine société pour vous tenir ou qui devra se porter caution pour vous. Nous devons nous assurer que votre entreprise a une longue durée de vie. Si vous découvrez une mine, cela pourrait prendre 50 ans. Ce qui signifie que vous serez en activité pendant 50 ans au Cameroun. Il n’y a pas que votre siègequi sera au Cameroun, mais vous devrez employer des gestionnaires Cameroun et nous nous assurerons que les Camerounais sont impliqués dans le projet. Cela se fait davantage pour protéger l’intérêt des Camerounais mais nous n’imposons pas que les Camerounais soient actionnaires dans les entreprises.
 
Nous avons parlé jusqu’ici du minerai de fer et des autres minéraux lourds, mais il nous souvient que le Cameroun a acquis le statut de pays conforme de l’Initiative de transparence dans les industriesextractives et a également eu la certification de Kimberley. Qu’est-ce que nous avons accompli après cela?
Nous voulons améliorer notre position dans le classement Doing Business dans le monde. Ce sont tous de très bonnes choses pour nous. Si les gens le savent et la façon dont nos minéraux sont surveillés, l’homme de la rue profiteraitdes retombées. C’est bien pour notre pays et pour notre cote de crédit dans le monde. Dans le processus de Kimberley, nous allons voir des diamants de TRANSIT qui passeront par notre pays. S’ils sont certifiés et déclarés comme n’étant pas des diamants de sang, cela montre que nous sommes un pays réputé respectueuxde la loi et de l’ordre. Ils contrôlent par eux-mêmes les excès que les entreprises auraient occasionnés. Si une société est soumise à l’initiative de transparence, elle sait que ses livres doivent être contrôlés par rapportaux taxes qu’elle paie. Ce faisant on évite l’évasion fiscale. Si une entreprise est sous le Processus de Kimberley, elle sait que … je veux dire toutepersonne qui passeavec du diamant par le Cameroun sait qu’elle doit se conformer au certificat de Kimberly sinon lesdits diamants seront considérés comme faux et seront confisqués.
 
Vous parlez de transparence ici mais les rapports qui nous parviennent font toujours état de ce qu’il ya beaucoup d’affaires sur le marché noir concernant l’or dans la région de l’Est?
Lorsque nous avons organisé CIMEC 2013, elle a attiré plus de gens. Il y avait de nombreux participants et experts dont beaucoupétaient chinois. La plupart d’entre eux sont restés dans ce pays et la première chose qui s’est présentée à eux etqu’ils pouvaient facilement commencerc’est l’exploitation artisanale, parce qu’elle est réservéeaux Camerounais. Les Camerounais ont invité les chinois comme financiers, mais quand ils sont venus en tant que financiers, ils ont commencé à exploiter. Mais depuis août, nous avons mis de l’ordre. Je veux dire de l’ordre dans ce secteur. Nous avons identifié 200 sites où vous aviez presque toutes sortes de gens dans l’exploitation. Je suis descendu personnellement sur le terrain … nous avons travaillé avec la police, les agents d’immigration et des gendarmes. Lorsqu’il ya des étrangers sur un site, nous savons combien ils sont, nous savons ce qu’ils font et ce n’est pas eux qui vont déclarer la production. Nous avons notre personnel sur tous ces projets et chaque jour nous surveillons la production. Ils paient 15 pour cent de ce montant à l’Etat. Depuis août 2014,au moment où je vous parle aujourd’hui, nous avons pu récupérer 80 kg d’or pour les caisses de l’Etat. Une partie est donnée à CAPAM pour être recyclé pour acheter de l’or à nouveau auprès de ces gens afin que l’or ne quitte pas le pays. Une partie est utilisée, environ 10 pour cent pour réaliser des projets de base tels que les écoles, les projets d’eau au profit des communautés locales. Depuis 50 dernières années que ces gens exploitent l’or à l’Est, c’est la première fois il ya cette responsabilité civile. Dans les endroits où l’environnement a été détruit, nous mettons en place des programmes visant à restaurer l’environnement. Nous allons même au point de demander aux populations ce qu’elles veulent. Certaines populations disent qu’elles veulent plutôt des enseignants de parents d’élèves. Nous veillons à ce que dans les localités où se déroule l’exploitation minière, quelque chose y soit réinvestie. Nous avons essayé de faire en sorte que les étrangers ne viennent pas emporter les plantations de la population locale et s’en approprient. Nous sommes en train de superviser cela directement à travers CAPAM qui est notre agence d’exploitation artisanale.
 
Vous avez parlé de la quantité d’or que vous avez pu récupérer pour l’Etat. Qu’en est-il du diamant, puisque nous savons que nous récupérons aussi du diamant? Qu’est-ce que l’Etat a pu obtenir jusqu’ici après notre certification Kimberley?
Eh bien, comme vous le savez, quand nous avons commencé le projet Mobilong, il y a eu beaucoup de bruit partout dans le monde. Je veux dire des gens comme d’habitude ont essayé de nous accuser de ne pas être à la hauteur. Mais cette déclaration n’était pas tout à fait vraie. Voilà pourquoi la production ne suit pas. Un permis d’exploitation a été signé assorti des conditions. Nous sommes très, très fiers de dire que nous n’avons pas trompé pas le chef de l’Etat de signer quelque chose qui aurait mis ce pays en difficulté. Le permis d’exploitation a été signé assorti des conditions, parce que nous n’étions pas sûrs de leurs chiffres. La signature présidentielle a donné une condition que la société doit investir une certaine somme d’argent dans un certain laps de temps pour prouver scientifiquement la véracité de ce qu’elle déclarait, sinon nous aurions été en difficulté. Donc, nous avons les mains propres par rapport à ce qui est arrivé à Mobilong. Nous avons agi de façon professionnelle et on ne peut rien nous reprocher si elles ont déclaré quelque chose et ne sont pas en mesure le prouver.
 
Quelle est l’intérêt de déclarer quelque chose différent de ce qui est sur le terrain? Est-ce parce qu’ils veulent obtenir du financement des banques et organismes internationaux?
Des déclarations erronées sont monnaie courante. Les déclarations peuvent être faites parce que les gens sont plus enthousiastes pour promouvoir leurs sociétés et cette société en particulier a gagné beaucoup d’argent parce que leurs actions ont été multipliées par plus de 10 à la Bourse. Donc cela pourrait être la raison de ces déclarations. Parfois les déclarations erronées sont également le fait de faux modèles géologiques. Voilà pourquoi nous ne pouvions pas accepter cette déclaration, car aucun forage n’avait été réalisé. Elle était basée sur un modèle développé par un professeur d’Oxford qui croyait que ce qu’il avait vu à Mobilong était semblable à ce qu’il a vu dans une autre partie du monde. Malheureusement, nous n’avions pas foré et rien n’a été confirmé. De toutes indications, il semble que son modèle n’était pas correcte. C’est une complexité de deux choses qui peuvent occasionner des déclarations erronées, un mauvais modèle, puis l’enthousiasme de déclarer qui a augmenté la valeur de la société que nous considérons comme une sorte de spéculation.
 
Vous avez dit que d’importantes quantités d’or ont été traitées au profit de l’Etat. La loi du code minier stipule que 15% de ces ressources devrait être transformé localement. Où en sommes-nous?
Vous savez que nous avons affaire à l’exploitation minière artisanale. Je l’ai dit plus tôt, l’exploitation artisanale est réservée auxpopulations de cette région. Nous sommes intervenus parce que les populations de cette région ne recevaient pas ce qui leur revenait de droit. Je l’ai dit, nous allons ouvrir une mine d’or dans la région de Bétaré-Oya. C’est lorsque nous aurons une quantité suffisante d’or qui va définir une raffinerie d’or. Nous avons l’intention de construire une raffinerie d’or qui permettra de réaliser les affaires liées aux aspects secondaires et tertiaires de l’or au Cameroun. En dépit de tout, nous avons encore un plan comme ce que vous avez au Ghana, où vous avez l’Office de Commercialisation des Métaux Précieux (Precious Metals Marketing Board) où se concevront des boucles d’oreilles, des chaînes et des choses qui évoquent la culture du Cameroun. Nous sommes sur le point d’y conduire le CAPAM. Grâce à cette initiative, CAPAM a pu signer un accord de 23 milliards de francs avec une société canadienne et ils auront maintenant beaucoup de matériels et ils peuvent superviser et travailler avec nos mineurs artisanaux locaux, sans la présence des étrangers. Nous voulons constituer CAPAM en une société qui sera en mesure d’avoir une raffinerie et aussi transformer notre or en différents types de bijoux qui reflètent nos symboles culturels. Tout celasera produit localement afin que les aspects secondaires et tertiaires de l’industrie profitent au pays.
 
Certaines ceintures et ressources minières traversent les frontières camerounaises vers les pays voisins où nous le savons, il y a des conflits. Cela a-t-il un impact sur la façon dont la communauté internationale considère nos réserves? Pouvons-nous direqu’il ya parfois des fuites provenant, disons de la République centrafricaine en passant par le Cameroun?
Permettez-moi de commencer tout d’abord avec le minerai de fer. Il ya une ceinture de minerai de fer, la ceinture du minerai de fer d’Afrique centrale comme nous l’appelons. Il s’étend du Congo en passant par le Gabon, par Mbalam jusqu’à Kribi. Vous savez desfrontières artificielles ont été créées il ya seulement quelques années, mais les frontières géologiques y existent avant que lesnations ne soient créées. Donc, les métaux traverseront toujours les frontières entre les différents pays, mais nous avons des organismes de régulation qui s’occupent de cette préoccupation. La ceinture de minerai de fer d’Afrique centrale est le premier exemple en Afrique. Nous sommes en train de construire un chemin de fer qui va accueillir le minerai de fer du Congo. Ce n’est pas un problème; c’est plutôt une bénédictionparce que le gisement du Congo est très proche au Cameroun. S’ils veulent construire un chemin de fer jusqu’à la mer qui est très loin du projet, aucune société ne peut tirer profit de ce gisement. Le moyen le plus moins cher et le meilleur pour que cela fonctionne consiste à passerpar le Cameroun. Chaque fois que nous présentons ce projet, beaucoup de gens le trouvent très intéressant; même l’Union européenne, car c’est un projet régional. De l’autre côté de celle-ci se trouve le diamant qui est extrait en Centrafrique, qui n’est malheureusement pas très stable. Il y a donc tendance à croire que le Cameroun pourrait devenir un point d’attraction pour cette contrebande. Le processus de Kimberley est là pour sauvegarder et s’assurez que tout est fait selon les normes.
 
Monsieur le Secrétaire d’État, il nous souvient que l’année dernière, le ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique a lancé un projet qui consistait à faire survoler presque tout le territoire par des aéronefs pour détecter où nous avons des mineraisdans le sous sol. Quel est le résultat de cette opération?
Eh bien, tout le survol est terminé. Actuellement, à peine 40% de ce que contient le sous solcamerounais a été étudié. L’objectifde cet exercice c’est que nous allons ajouter un autre 30% des connaissances afin de releverà 70%notre compréhension totale de notre potentiel du sous sol. Il a commencé à partir de la région de l’Adamaoua et s’est poursuivi à l’Ouest et dans le Nord-Ouest. Ces données sont en cours de traitement; les données géophysiques sont en cours de traitement. Après le traitement des données géophysiques, il y aura un suivi des anomalies du sol. Quelque chose est anormale quand elle se produit dans des quantités au-delà de la concentration normale. Ces aéronefs capterontles signaux où il ya excès de concentration de minerai de fer, d’or, de nickel, etc. Tout ce qui existe au-delà des normes de la croûte de la terre fera l’objet des enquêtes menées par des moyens géochimiques. Nous avons déjà attribué les contrats. Les interprétations de la géophysique et la géochimie seront effectuées par des consultants internationaux. Après cette opération, ils nous donneront de nouveaux gisements. Nous avons l’intention que d’ici 2017 lorsque CIMEC se tiendra à nouveau, nous ne serons plus en train de donner ces nouvelles découvertes à des entreprises non performantes. Nous avons probablement fait des erreurs dans le passé, lorsque nous avons commencé cela. Nous n’aurions pas dû octroyer Mbalam comme une licence d’exploration parce que vous n’explorez pas ce que vous savez, vous ne recherchez pas ce que vous savez déjà.Nous allons leur donner en vertu de la manifestation d’intérêt aux entreprises qui sont connues avec les moyens financiers et les capacités techniques pour développer dans les délais prescrits. J’aime l’expression française« cahier des charges » qui signifie que vous allez travailler selon un programme convenu. Lorsque cela est fait, le Cameroun tirera de meilleurs avantages de ce que ce qui est arrivé dans le passé. Le projet est en cours et est géré par la Banque mondiale. Il est entre les mains de consultants qui interprètent les données. Quand ils auront fini avec l’interprétation des données, nous allons inviter la presse pour la présentation au public.
 
Nous avons parlé de richesses depuis l’indépendance sur le sol camerounais. Quand est-ce que celui qui vit à Bétaré-Oya, à Mbalam, à Ngaoundal, quand est-ce que j’irai là-bas pour constater qu’il ya de la joie sur leurs visages, pas la pauvreté alors qu’ils vivent sur la richesse?
Voilà une question qui me gêne beaucoup. J’ai dit tantôt que tout a une période de maturité. Les minerais existent dans le sous sol camerounais, mais il n’y avait pas de cadre légal. Ce n’est qu’en 2001 que ce pays a entrepris en collaboration avec la Banque mondiale et de nombreux autres pays à adopter un code minier qui a attiré les investisseurs. Le gouvernement du Cameroun a invité le gouvernement allemand, le Brgm français pour savoir ce quecontient ce pays. Le travail n’était pas fait par les sociétés minières. Donc, cela signifie qu’ils avaient besoin d’un temps pour amener les sociétés minières à les projeter. Les gens ne viennent pas dans un pays quand ils ne savent pas ce qu’ils peuvent y prendre comme bénéfices.Le Code minier a été adopté en 2001 et réviséeffectivement en 2010. Voilà quand est-ce que les gens ont commencé à faire des affaires dans le secteur minier au Cameroun dans le vrai sens du terme. Lorsque le projet de Kribi va commencer, les riverains vont travailler dans les mines qui seront mises en place. Mais il a fallu du temps pour atteindre ce niveau. Construire une mine n’est pas synonyme de construire une maison. Cela se fait avec beaucoup d’incertitudes. Il nécessite des recherchesà 300 mètres de la terre; le forage, l’analyse, la vérification des rapports de faisabilité impliquant des économistes, des avocats et de nombreux autres experts. Rappelez-vous que le Ghana connaît l’exploitation minière depuis 300 ans. L’Afrique du Sud est impliquée dans l’industrie minière depuis plus de 200 ans. Nous n’avons commencé qu’en 2001. Le pétrole qui permet à ce paysde survivre n’a pas pris cinq ans pour être mis en place. L’homme de Mbalam ou Ngaoundal se lève tous les jours ou l’homme de Bétare-Oya, il regarde le gisement chaque jour et se demande pourquoi ça n’a pas encore commencé? Cela prend dutemps. C’est le même temps qui a été donnée à l’industrie pétrolière pour commencer. Nous sommes sur la bonne voie.L’Etat est en train de faire tout ce qui concerne les négociations pour l’infrastructure. Pour la bauxite de Minim-Martap et Ngaoundal, nous avons découvert que l’un des opérateurs avait commencé un autre projet en Guinée, nous envisageons le retrait de la licence afin de trouver un nouvel investisseur stratégique pour ce projet. Nous travaillons tous les jours pour mettre les choses en ordre. Mais ce qui est plus rassurant c’est que certains projets matures vont démarrer bientôt, les uns seront à court terme, certains à moyen terme et d’autres à long terme. Quel que soit le cas, la bonne nouvelle c’est que l’industrie minière au Cameroun est venue pour rester. Elleévolue. Lorsque vous allez prendre le produit de Mbalam et ajouter au produit de Minim-Martap, Bétaré-Oya, Eseka, Kribi et beaucoup d’autres projets à venir, je parie que lesrevenus qui en seront générés seront compétitifs voire plus que ce que vous tirez du secteur pétrolier.

Propos recueillis sur Cameroon calling (Crtv)  et retranscrits par Ibin Hassan

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