Opération Epervier. Opération Epervier : Jean-Marie Akono Ze libéré

Daniel Ndjodo Bessala | Mutations Lundi le 29 Juin 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
L’ex-maire de la commune d’Awae a regagné son domicile familial le week-end dernier.

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Le jour qui se rêve est enfin arrivé pour Jean-Marie Akono Ze. Après un séjour d’environ six mois à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, dans le cadre du dossier de la gestion de la redevance audiovisuelle à la Crtv, l’homme politique et chef traditionnel originaire du département de la Mefou-Afamba a à nouveau pu respirer l’air de la liberté vendredi dernier. Le juge d’instruction ayant estimé qu’il est hors de cause. Sa sortie de prison, selon les témoignages recueillis auprès des membres de sa famille, a été célébrée en douceur.

A notre arrivée à son domicile samedi soir il est environ 20 heures. De part et d’autres de la servitude qui mène à sa villa blanche, quelques véhicules sont garés. La ruelle semble plutôt calme mais bien éclairée. Aucun signe de réjouissances ne se fait sentir. Un véhicule 4×4 de couleur jaune immatriculé Lt1125Q est garé juste devant le portail principal. Moins d’une dizaine de passagers attendent à l’intérieur. Certains de ces occupants visiblement glacés par le froid se recroquevillent sur les sièges. Tandis que d’autres rongent leur frein à l’arrière de la carriole par de petites discussions de toutes sortes. La plupart de ces visiteurs préfère s’exprimer en langue Eton.

En se rapprochant de l’automobile, l’on constate qu’il y a parmi les occupants des personnes âgées et même des femmes. Les infortunés ont l’air méfiant lorsqu’on s’avance vers eux. Et lorsqu’on leur demande si Akono Ze est bel et bien à l’intérieur, c’est le silence absolu. Les uns et les autres se regardent l’air surpris. Leurs visages fermés trahissent bien la gêne qu’ils ont à aborder ce sujet. « On n’est pas de la maison renseignez-vous ailleurs », se débarrasse l’un d’entre eux.

Impossible cependant de voir ce qui se trame à l’intérieur de l’édifice. Le mur d’environ trois mètres de hauteur ne donne aucune chance au reporter. Quelques voix d’hommes s’y échappent de temps en temps. Interpellée par nos soins, l’une des habitantes de l’immeuble voisine à celui de Akono Ze confirme bel et bien sa présence dans ces lieux. « Il est dedans. Il est arrivé hier » nous renseigne-t-elle. La jeune fille d’une vingtaine d’années nous recommande plutôt d’aller sonner et d’attendre. « Il y a du monde à l’intérieur. Ou alors voyez cela avec les personnes assises dans ce véhicule, ce sont des membres de la famille », assure-t-elle, en pointant du doigt sur la voiture susmentionnée.

L’absence de l’ancien « Sultan d’Oman » a visiblement laissé des traces sur sa demeure. Après plusieurs tentatives, le reporter est dans le regret de constater que les deux sonneries clouées sur le mur de l’entrée principale semblent visiblement grippées. Les minutent défilent et rien ne se passe. Ce silence saisissant est tout à coup interrompu par l’arrivée précipité d’un taxi. L’automobile a à son bord un client spécial. Une fois stationné, l’homme d’une trentaine d’années, bien coiffé, descend aussitôt de la voiture. Il est sapé d’une chaussure et d’un costume noirs. L’invité se dirige tout droit vers la porte d’entrée. Tout laisse croire que c’est un habitué des lieux. On peut l’entendre chansonner. L’air sûr de lui, il n’hésite pas à pousser de toutes ses forces la porte d’entrée. « C’est qui ? », réagit une voix masculine à l’intérieur de la maison. « C’est moi ! C’est l’abbé Mvondo », lance-t-il à son interlocuteur.

Sourire

Avant que la porte ne s’ouvre, « l’homme de Dieu » nous fait savoir qu’il est le curé de Jean-Marie Akono Ze. « Je sors du village », indique-t-il. Le prélat ne cache pas sa joie pour la libération de son « client » et se livre même à quelques recommandations. « Encore vous les journalistes ? S’émeut-il. Je ne vous conseille même pas de vous signaler. Et si sa femme apprend que vous êtes là…c’est dangereux pour vous ! Vous feriez mieux de partir d’ici avant qu’elle ne vous voit ». L’abbé Mvondo croit bien faire lorsqu’il nous conseille de laisser Akono Ze « savourer » sa liberté.

Sur ces entrefaites, le portail jusqu’ici verrouillé s’ouvre enfin. Le réceptionniste est un trentenaire. Il a la taille fine et affiche un large sourire. Interrogé par le reporter, l’homme reconnait bien que Jean-Marie Akono Ze est là. « Pour l’instant il ne peut pas vous recevoir,  déclare-t-il. Il est arrivé hier. Actuellement il est en train de dormir dans sa chambre. Il va bien. Pour le voir, il faudrait repasser à partir de lundi [ce jour] », précise-t-il avant de s’éclipser à nouveau.

Rappelons que Jean-Marie Akono Ze a été placé en garde à vue le 02 décembre 2014, après plusieurs passages dans les locaux de la police judiciaire de Yaoundé avant que son dossier se soit transmis au Tribunal criminel spécial (Tcs). Où il devait apporter des précisions en tant que ex-gestionnaire du compte de la redevance audiovisuelle de la Crtv pendant les années 2004, 2005, et 2006. Accompagné d’un officier de police, Jean-Marie Akono Ze avait déjà été arrêté à la frontière avec le Gabon en 2006. Dès lors, il a été interdit de sortir du pays. Il aura passé moins de sept mois au quartier 12 de la prison centrale de Kondengui. La chronique mondaine annonce d’autres libérations dans le dossier Crtv. On ne perd rien à attendre.
 

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