Cameroun - Faits divers. Un élève-gendarme trouve la mort à Djoum

Mutations Mardi le 07 Juillet 2015 Société Imprimer Envoyer cet article à Nous suivre sur facebook Nous suivre sur twitter Revoir un Programme TV Grille des Programmes TV Où Vendre Où Danser Où Dormir au Cameroun
Trois mois après son décès, Boris Owoundi a été retrouvé à la morgue militaire d’Ekounou à Yaoundé.

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C’est une famille totalement désemparée que l’on trouve dans la banlieue de la ville de Yaoundé. Depuis le 20 juin dernier, Boris Owoundi, 4 ème né d’une fratrie nombreuse, en formation au Centre d’instruction militaire de Djoum est décédé au centre d’instruction. C’est l’un de ses parents en visite au centre, qui va constater son décès. Selon toute vraisemblance, la tragédie est survenue le 14 mars dernier, à peine six jours après leur prise en main par les instructeurs militaires. La nouvelle de son décès serait restée sous anonymat. Pour l’heure, s’agissant des circonstances du drame, tout le mystère demeure. Les parents et les copains se contentent du silence observé par le Centre d’instruction militaire. Cependant, à Djoum comme à Yaoundé, l’émoi gagne du terrain.

Selon les témoignages recueillis auprès des copains du jeune         élève-gendarme, c’est le 15 juin dernier que l’un des parents s’est rendu dans la ville de Djoum pour lui rendre visite. Au soir de son arrivée, il surprend un rassemblement des recrues qui se préparent pour une marche commando dont l’itinéraire serait le Centre d’instruction de Djoum et la ville de Sangmelima et vice-versa. Convaincu que c’est une occasion idoine, le parent prolonge son séjour. Face à tout cela, il n’a pas un signe de vie de son fils. Face à sa témérité, les instructeurs lui apprendront plus tard que son fils se compte parmi les deux          élèves-gendarmes décédés depuis le 16 mars. Les dépouilles ont été déposées à la morgue militaire d’Ekounou à Yaoundé.

Incongruités

A Ekounou, les responsables de la morgue sont très réservés sur la question. Selon quelques indiscrétions, les corps ont été déposés le 14 mars dernier par le commandant du Centre d’instruction de Djoum qui aurait pris le soin de porter la mention «Contingent Djoum 2015 Inconnus», sur les deux élèves gendarmes consignés respectivement sous X1 et X2. Aucune autopsie n’a été réalisée. Mais le corps identifié par les parents présenterait des hématomes. Certains membres de la famille avancent même la thèse du cou brisé. Que s’est-il passé six jours seulement après l’arrivée des recrues au centre d’instruction ?

Alors que la famille Owoundi pleure dans la discrétion, les informations dans le quartier font également état de ce que dans un rapport, les responsables du Centre d’instruction de Djoum leur auraient déclarés «Non rejoint», c’est-à-dire qu’ils ne faisaient pas partie du contingent déployé à Djoum. Pourtant après identification de la dépouille, les mêmes responsables ont remis à sa famille les pièces officielles (Carte nationale d’identité et autres effets personnels) du défunt.

Au Secrétariat d’Etat à la défense (Sed) chargé de la gendarmerie, l’affaire semble connue mais ne fait pas grand bruit. Si aucune version officielle n’est perceptible jusqu’ici, des déclarations diverses révèlent que l’affaire des décès de Djoum a été entendue. Une enquête interne serait d’ailleurs ouverte. Pour le moment la chape de la discrétion est marquée sur le dossier. Car trois mois après leur formation, les     élèves-gendarmes devraient détenir déjà leurs matricules. D’où l’ensemble des incongruités concernant les déclarations des responsables du Centre d’instruction de Djoum.

Alors que personne ne sait ce qui s’est exactement passé, les parents déplorent le mutisme. La mère du défunt, hébétée aligne psaumes et désolations. « Nous, au moins avons pu identifier notre corps, nous ne savons pas si les parents de l’autre élève-gendarme sont au courant de son décès», lâche-t-elle. Bon nombre pointe du doigt la négligence de l’armée qui a pris soin de cacher ces décès sans informer les familles. Avec ce cas, c’est une énième disparition sous anonymat que l’on constate dans ce centre d’Instruction. Il y a plusieurs mois, on parlait de six filles introuvables jusqu’à ce jour. Pour le moment, toutes les attentions sont portées sur le ministre délégué en charge de la Défense.

Martial E. Nguea (Correspondance particulière)

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